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Qu'est ce que le sujet en psychanalyse ?

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Par   •  12 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 709 Mots (7 Pages)  •  581 Vues

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Socle Commun – Subjectivité et expérience - TV11PH

A l’attention de Mme BOURGAIN-WATTIAU Anne

Session : Décembre 2022

TROISI Salomé

N°22211491

Master 1 Psychanalyse

Université Paul Valéry

UFR 1 Faculté [pic 3]

Année Universitaire : 2022 - 2023 

Sujet 1 : Selon vous, qu'est-ce que la psychanalyse a changé à la question du sujet ?  Qu'est-ce qu'un " sujet" pour la psychanalyse ?

Introduction

D’un point de vue philosophique établir une définition unique et universelle du sujet semble perdu d’avance bien que populairement on définisse un sujet en philosophie comme étant une « personne humaine » se définissant par sa conscience de soi et de fait également par sa liberté et sa responsabilité. Bien que l’on considère Descartes comme le précurseur du concept de subjectivité consciente, il ne fait dans ses textes aucune mention directe des termes « sujet » et « conscience ». D’autres philosophes voulant se défaire de la conception cartésienne, ont retravailler les termes et les concepts de Descartes.

Le sujet philosophique

Commençons par étudier les différentes définitions du sujet selon diverses pensée. La première définition du sujet est le sujet médical, le sujet malade, le sujet soumis à sa maladie mais aussi le sujet du médecin duquel il attend le rétablissement. Le sujet tel qu’il est la chose affectée de divers attributs, passif donc. Mais le sujet ne peut être considérée simplement telle une catégorie médicale. Levinas prend pour sujet celui qui dans une éthique de la responsabilité parle et agit en première personne, réponds à son nom et n’est donc pas substituable. Son contemporain Lacan liera d’ailleurs sujet et responsabilité de telle sorte que pour lui « de notre position de sujet, nous sommes toujours responsables ». On notera d’ailleurs au passage que du point de vue de la clinique du symptôme on considère le sujet responsable de son symptôme.

Le sujet entendu tel un sujet politique fait alors référence à l’assujettissement, tel le vassal était sujet de son souverain. On notera ici la différence entre les origines latines communes au sujet que sont Subjectum qui est sous-mis, et subjectus qui lui est, soumis. Ainsi le subjectum n’est pas subjectus, être sous-mis (mettre dessous) n’est pas être soumis (assujetti). L’ensembles des confusions possibles entre les diverses nuances du mot sujet s’illustrent parfaitement dans le texte de Nietzsche par-delà le bien et le mal dans lequel il critique l’illusion du Ich (le Je, l’ego) où on retrouve le terme de sujet quelle que soit la traduction bien qu’il soit absent dans le texte original. Cette confusion n’existant pas en allemand (sujet = subjekt et soumis = untertan), Freud ne s’y est pas penché malgré son intérêt pour les jeux de langues et les doubles sens. Ce sera donc Lacan en français qui travaillera sur cette question du sujet en psychanalyse.

Nous venons de voir grâce à l’étymologie que le sujet est vassal de son souverain, or pour Bataille, le sujet philosophique n’est pas assujetti mais bien lui-même souverain, il voit donc d’un mauvais œil les jeux d’esprit voulant lier le sujet subjectum au sujet subjetcus. Le philosophe conçoit cette subordination comme d’un type de rapport tout autre : celui de l’objet au sujet. Foucault rejoint Bataille dans le sens ou pour lui, la question de la subjectivité est justement cette question du sujet et de l’objet. A savoir si l’individu est sujet ou objet et considérant ce dernier comme relevant des deux simultanément. Sujet des règles, au rapport à soi mais objet de savoir. Foucault dans une tentative de re-nouage des pensée philosophique et psychanalytique reconnaîtra à la psychanalyse le succès d’avoir décentré le sujet du registre du moi.

Pour Foucault, le Cogito cartésien permet une étrange exclusion de la folie par la raison, Derrida critiquera Foucault pour sa lecture clivant raison et folie là ou lui-même y voit plutôt un flou, notamment en liant l’idée de Descartes selon laquelle le rêve serai un symptôme de l’homme normal avec l’hypothèse du malin génie abusant le sujet. Freud démontre que le moi n’est pas maître dans sa propre maison en découvrant l’inconscient, ce faisant la psychanalyse devient la troisième blessure narcissique de l’humanité et semblant s’opposer de cette manière au savoir absolu défendu par Hegel. Cependant Hegel défend les passion qui s’expriment par leur contraire, la raison, cette ruse de la raison nous forçant à accomplir involontairement nos passions renvoie à la notion de l’inconscient freudien. Depuis Freud la raison devient donc la raison inconsicente.

Si on prend la question du sujet avec pour référence la métaphysique on pense évidemment à la notion de for intérieur et donc de « personne ». Souvent confondus, les notions de sujet et de personne sont pourtant différentes. La personne ou persona en latin est comme le sujet polysémique mais dans l’usage courant du terme il sert surtout à désigner celui qui à la parole (référence à l’homme libre qui avait ce droit de parole, par opposition à l’esclave).  

D’ailleurs Heidegger prenant la métaphysique comme histoire de l’être, à distinguer deux termes : la subjectivité et la subjectité. Le subjectum latin correspond à l’hupokeimon Aristoticien, le sujet physique et logique, le terme subjectité découle de cette racine et correspond à la suture entre l’être et le dire, l’essence. L’essence n’est ni vraiment physique ni vraiment logique mais une union de la matière, des passions et du sujet logique. Nietzsche rejoint ici Heidegger lorsqu’il critique la notion d’unité du sujet.

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