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Origine et évolution de l'agressivité chez l'enfant

Dissertation : Origine et évolution de l'agressivité chez l'enfant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2017  •  Dissertation  •  2 035 Mots (9 Pages)  •  2 208 Vues

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Recherche personnelle : Origine et évolution de     l’agressivité chez l’enfant.

L’agressivité peut se définir de différentes manières selon l’orientation théorique empruntée et ce terme ne recouvre pas les mêmes données selon les auteurs. Elle peut être considérée soit  comme l’activité, plus ou moins hostile et manifeste, d’un sujet tournée vers l’extérieur grâce à laquelle il s’affirmerait, soit comme un mode de relation avec l’extérieur dans lequel une volonté de destruction anime inconsciemment le sujet qui compenserait ainsi une frustration.

Outre ces divergences de définition, il semblerait également que plusieurs conceptions soient en contradiction sur les causes et les origines des mouvements violents que peut présenter l’enfant. L’enfant est-il porteur de données instinctives le poussant à être agressif ou est-ce un comportement de type réactionnel à un certain vécu? La manifestation d’agressivité peut-elle être mise uniquement sur le compte d’un instinct fondamental de l’être vivant ou y a-t-il interférence avec des facteurs environnementaux ?

J. Bergeret avance l’idée que l’enfant à sa naissance serait porteur d’une forme d’agressivité primitive, prédisposition « innée » qui serait une nécessité vitale dès les premiers moments de l’existence. Selon lui,  cette « violence » serait au départ dépourvue d’intentions hostiles envers un objet spécifique, mais son caractère ultérieur dépendrait de l’entourage, des modèles parentaux avec lesquels l’enfant entre en interaction tout petit. « Cette violence fondamentale » va, ainsi, évoluer de façon différente pour chacun des enfants et sera fonction des conditions environnementales qui seront offertes en réponse à « l’imaginaire du nouveau-né, au niveau de l’anticipation de ses désirs, de ses angoisses et dans l’établissement simultané d’un pare-excitation suffisant. »[1]

La « violence fondamentale » non intentionnelle présente dans les premiers échanges, les premières interactions imaginaires spontanées entre les parents et l’enfant, doit pouvoir se transformer grâce à l’amour des parents et se déplacer vers des intérêts autres. Si la problématique imaginaire violente de l’enfant ne trouve pas de sens, ne trouve pas d’exutoire ou n’est pas suffisamment intégrée, une fantasmatique persécutoire peut apparaître. Cette agressivité mal assumée et ne sachant pas comment s’assouvir, peut alors donner lieu ultérieurement à l’expression de comportements violents. En fait, on peut considérer que les fantasmes violents primitifs feraient irruption, par effraction, dans le comportement de l’enfant. Cette conduite agressive serait donc à entendre comme l’expression d’un état tensionnel.  Freud a défini cette tension interne en termes de pulsion. Selon lui, ce serait dans la relation ambivalente avec le premier objet d’amour que l’agressivité émergerait suite un écart ressenti par l’enfant entre la satisfaction attendue et celle obtenue. L’agressivité trouverait donc son origine dans un sentiment de frustration et de douleur. « Un désir insatisfait peut, s’il est suffisamment intense, éveiller l’agressivité. »[2]

Le petit enfant, éprouvant une certaine dangerosité intérieure convergeant avec une hostilité « imaginée » venant de l’extérieur, réagirait par des mouvements violents à l’égard d’autrui ou par des pensées violentes contre l’objet. La distinction entre valeur défensive ou effet de décharge, à l’origine de la conduite agressive de l’enfant, est relativement complexe à faire.

Mélanie Klein a souligné, au niveau de la relation précoce entre la mère et son enfant, une inéluctable violence réciproque qui existerait de façon innée, à l’état sous-jacent. L’ « attaque » qui pourrait apparaître de la part du nourrisson vers l’objet maternel n’est, à priori, pas délibérément agressive et n’est pas tournée véritablement vers l’objet mais elle semble plutôt être le fait d’un élan de vie lié à cette poussée violente de l’imaginaire de l’enfant. Cette agressivité de l’enfant en tant que « réaction contre une angoisse, une frayeur devant un vécu de danger extérieur qui constituerait une menace pour la vie »[3] , se traduit par le fait de prendre, de mordre, de détruire. Cette conduite peut sans conteste devenir utile à l’enfant s’il sent des éléments extérieurs hostiles. En ce sens, nous pouvons dire que l’agressivité en tant que moyen pour se défendre et s’affirmer, a un rôle structurant et fondateur, indispensable au développement de la personnalité de l’enfant.

Au cours du stade anal, l’enfant part à la conquête du monde et il va s’attaquer à ce qui l’entoure afin d’évaluer son autonomie, autonomie qui reste par ailleurs toute relative. Ainsi, la relation de dépendance à la mère peut éveiller, chez le petit enfant, une résistance et des sentiments agressifs, dans la mesure où « la dépendance est ressentie comme dangereuse parce qu’elle implique la possibilité d’une privation »[4]

Lorsque l’on évoque l’agressivité de l’enfant, on a tendance à mettre l’accent sur ce qui perturbe l’harmonie familiale mais on néglige la souffrance intime que peut éprouver l’enfant, « tout ce bouillonnement qu’il ressent en lui lorsqu’il s’autonomise et part à la recherche de son individualité ».[5] Des états d’inquiétude et d’angoisse, un sentiment d’infériorité l’accompagnent très souvent au cours de cette lutte pour trouver sa place, pour savoir qui il est. Il a besoin, pour prendre en quelque sorte sa revanche, de dominer l’autre, d’être supérieur en affichant son agressivité.

Mélanie Klein a mis l’accent sur ces sentiments de culpabilité éprouvés par le petit enfant et surgissant suite à des fantasmes destructeurs exprimés par lui à l’encontre de sa mère. L’enfant redouterait inconsciemment les représailles que sa mère, par vengeance, pourrait exercer sur lui ; c’est ce que J. Simon nomme le fantasme de rétorsion.

Pour de nombreux psychanalystes, les troubles de la conduite seraient dus à des sentiments de culpabilité inconscients et à un excès de Surmoi. Freud a fait le lien entre ce sentiment de culpabilité, dont l’origine est inconsciente, et la dimension parricide du complexe d’Oedipe. L’ambivalence affective à l’égard d’un des deux parents suscite chez l’enfant un conflit intérieur de plus en plus intense et l’enfant en grandissant peut ne plus supporter l’angoisse d’être habité par des sentiments contradictoires, d’aimer ou de haïr la même personne en même temps.

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