Commentaire d'un tract contre la séparation des Eglises et de l'Etat
Commentaire de texte : Commentaire d'un tract contre la séparation des Eglises et de l'Etat. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Cloe Escoubas • 16 Octobre 2025 • Commentaire de texte • 1 075 Mots (5 Pages) • 286 Vues
Ce document est un tract contre la séparation des églises et de l’état. Distribué le 1 er Avril 1905 à Reims « région traditionnellement fidèle » ou le christianisme est très implanté (1), il est destiné aux chrétiens de Reims et dénonce la fin du concordat de 1802 proposé par le gouvernement et refusé par l’Eglise. En effet, en France en 1905, l’école primaire est laïque avec la loi du 29 mars 1882, les congrégations religieuses sont interdites par la loi de 1901 et une nouvelle loi visant à la sécularisation de l’état et à la suppression de la religion de la sphère publique est débattue au parlement. De ce fait, l’écriture de ce tract s’inscrit dans une tentative des chrétiens de conserver leur pouvoir malgré un gouvernement en faveur d’une sécularisation. Nous allons nous demander comment la remise en cause de la place de l’Eglise en tant qu’institution est-elle devenue un enjeu majeur du programme républicains ? Il conviendra en premier lieu de comprendre la place importante de l’Eglise en tant qu’institution dans la vie politique française. En second lieu, il s’agira d’étudier la forte opposition entre l’Eglise et les républicains.
Pour commencer, il est certain que l’Eglise est une institution avec une place importante dans la vie politique française. En effet, depuis des siècles et même après la Revolution française de 1789 elle continue d’exercer une influence politique et se positionne en faveur de la monarchie. En effet, sous le second empire de Napoléon, le concordat de 1802 fait de la religion catholique la religion d’état en France. En 1830, sous la restauration, la loi Guizot de 1833 favorise l’enseignement primaire. Etant transmis en grande partie par l’Eglise il permet la repensions des idées monarchistes à l’échelle nationale. En outre, l’Eglise soutient le coup d’état de Napoléon 3 et sauvegarde ainsi le concordat : primordial au maintien de son pouvoir. Ce principe de collaboration essentiel entre la monarchie et l’Eglise est évoqué dans le tract comme indéniable « amène les représentants à conclure des accords, des concordats ».
En outre, la relation de l’Eglise et de la monarchie est pérennisée pendant la III e République grâce à la politique de « retour à l’ordre moral » du président légitimiste Mac Mahon en 1873. En effet, de nouvelles Eglises sont construites, et des règles religieuses sont mises en place. Elle s’accompagne de la propagation des idées monarchistes par l’Église qui connait donc une augmentation de son influence. De surcroît, nous pouvons constater que l’Eglise est une institution avec un grand impact sur la société et sur l’opinion publique. Effectivement, l’Eglise se positionne en tant qu’institution égale au gouvernement. Elle cherche à fonder une société régit par une hiérarchie basée sur le christianisme (2). Dans le tract, l’Église se positionne comme un égal de l’Etat « des deux pouvoirs » D’autre part, l’Eglise possède ses propres journaux « La Croix, Le Pèlerin ». De ce fait, comme n’importe quelle organisations politiques elle utilise la presse pour défendre ses idées. Par ailleurs, l’affaire Dreyfus illustre la capacité de l’Église à se positionner sur la vie politique française. Effectivement, l’Eglise s’est positionné comme antidreyfusarde et à donc chercher à influencer le cours de l’affaire. En se positionnant sur les affaires publiques l’Eglise mène « un politique pontifical » visant à renforcer son influence (3)
Ensuite, on observe sous la III e république une opposition entre l’Église et la république. En effet, l’Église se positionne contre la république. Premièrement, elles proposent chacune d’organiser la société mais se basent sur des principes différents. La République cherche une société égalitaire et une répartition des pouvoirs. L’Eglise, au contraire tend à une société hiérarchisée et fondées sur des croyances (3). Cette vision différente fait de la République et de l’Eglise des adversaires avec un idéal sociétal différent. Dans le tract, l’Eglise désigne le gouvernement radical en 1905 avec des propos calomnieux montrant cette adversité « a majorité sourde et sectaire du parlement ».
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