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IRAK. Un pays fragmenté en quête de reconstruction

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Par   •  11 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 760 Mots (8 Pages)  •  163 Vues

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IRAK. Un pays fragmenté en quête de reconstruction

Depuis son indépendance en 1932, l’Irak n’a jamais cessé de subir des déchirements politiques et interventions étrangères sur son territoire. Depuis début octobre 2019, la population irakienne est dans les rues et s’oppose à son gouvernement, qu’elle juge corrompu. Aujourd’hui, les élections législatives ont démarré depuis quelques jours seulement et les électeurs hésitent à aller voter : ils ne s’attendent pas à de réels changements. Quel est le rôle de l’intervention américaine en Irak de 2003 dans cette fragilité politique, quelles en sont les autres conséquences ?

Avant même cette intervention, l’Irak était déjà un pays marqué par des désaccords internes et de la violence.

La violence en Irak est un processus “auto-entretenu”. L’un des meilleurs exemples que l’on puisse citer est certainement la montée au pouvoir de Saddam Hussein puis sa “présidence”. Lorsqu’il accéda à la direction de l’État, en juillet 1968, à la faveur du coup d’État baathiste, il était connu parmi ses concitoyens pour avoir été l’un des exécutants de la tentative d’assassinat manquée contre le Premier ministre et ministre de la défense Abdel Karim Kassem en 1959. Cela n'empêche pas l’ensemble des principaux acteurs occidentaux d’entretenir des relations internationales avec son gouvernement dans les années 1970 et 1980. De république, l’Irak se transforme peu à peu en dictature sous la main de fer de Saddam Hussein qui utilise tous les moyens disponibles pour contrôler sa population : propagande, exhibition des corps mutilés d’opposants au régime, mise en scènes diverses et choquantes pour terroriser la population. Face à ces restrictions certaines populations comme les Kurdes forment des mouvements de révolte. Entre 1975 et 1976, après l'effondrement de leur mouvement autonomiste, Saddam Entre 1975 et 1976, le régime déporte 300 000 Kurdes Hussein fait déporter 300 000 Kurdes, contre qui il utilisera les gaz mortels en 1988. Au total, ce sont cinq mille Kurdes qui ont péri dans la localité d'Halabja et plusieurs milliers d'autres ailleurs. Il n’hésite pas non plus à assassiner plusieurs milliers d’irakiens chiites. Cette atmosphère de tension engendre deux guerres majeures pour l’histoire du Moyen-Orient. La guerre Iran-Irak, qui débute le 22 septembre 1980 après l’invasion de l’Iran par L’Irak. Ce conflit a pour cause première la volonté de Saddam Hussein de s’opposer aux chiites de son pays, soutenus par l’Iran et le dictateur apparaît comme le “défenseur des sunnites”. Alors que ce premier conflit fait plus de 800 000 morts et que les relations avec l’Iran restent tendues, l’Irak envahit le Koweït deux ans plus tard en 1990. Progressivement, plus de 28 pays ont apporté leur aide aux deux camps mais le conflit a pris fin entre le 17 et le 18 février 1991 grâce à une opération américaine : « Tempête du désert ».

Le point de rupture, de pivot pour l’Irak de Saddam Hussein est l’intervention américaine en Irak du 20 mars 2003 : le régime s’effondre en quelques semaines à peine. En lançant cette offensive, les Américains commencent la guerre d’Irak, ou seconde guerre du Golfe. Elle a été menée par les Etats-Unis sans l’aval explicite de l’ONU : il s’agit d’une agression selon un texte adopté par L’ONU le 14 décembre 1974. De plus, les justificatifs des Etats-Unis quant à cette opération sont assez flous. On parle de « recherche d’armes de destruction massive » mais c’est une façade, un argument d’ailleurs écarté par Dominique Villepin à la tribune de l’ONU. On peut supposer que la réelle justification de cette intervention serait plutôt les attentats des tours jumelles le 11 septembre 2001 à New York. Ils ont marqué les populations à l’internationale pour des générations et des générations. Ces attentats ont été perpétrés par le groupe terroriste Al-Qaïda, or, Saddam Hussein est soupçonné par les Etats-Unis d’entretenir des liens étroits avec Ben Laden. C’est pour cette raison que Georges Bush décide d’intervenir en Irak.

Les conséquences de l’intervention américaine sont multiples :

Parallèlement à l’intervention, Saddam Hussein s’enfuit et demeure introuvable pendant près de 8 mois avant d’être finalement capturé le 13 décembre 2003. Ses procès s'étendent de juillet 2004 au 5 novembre 2006, date à laquelle le verdict tombe : il sera pendu pour crime contre l’humanité. Le 26 décembre, la juridiction refuse d'accéder à la dernière volonté de Saddam Hussein d'être fusillé, comme le prévoyait l'ancienne Constitution irakienne pour les crimes politiques, et confirme l'exécution par pendaison, qui était réservée en Irak aux criminels de droits communs. Il sera finalement exécuté dans les jours qui suivent, le jour de l’Aïd el-Kebir. Lors de l’un de ces procès, Saddam Hussein avait dit se sentir toujours “président” de l'Irak et avait encouragé sa population à repousser “l’envahisseur” américain. A Bagdad, entre 2006 et 2007, on enregistre en moyenne un attentat toutes les deux semaines. Selon le département de la Défense des États-Unis, 26 000 Irakiens auraient été tués ou blessés dans des attentats depuis janvier 2004, dont une grande partie dans des attentats-suicides. Ces chiffres sont à prendre avec distance, étant donné que d’après le Monde diplomatique : “on ne recense pas un mort irakien comme on recense un mort américain”.

La seconde guerre du Golfe s’achève officiellement le 1 mai 2003, et le pays est occupé par les forces américaines. Le climat politique est très instable, des élections législatives sont organisées en janvier 2005 mais les terroristes cherchent à dissuader la population d’aller voter en commettant des attentats. De leur côté, les forces américaines soutiennent les candidats chiites au détriment des candidats sunnites, assimilés à Saddam Hussein, leur ancienne figure de proue. Deux autres élections législatives sont organisées en décembre 2005 et 2010, et celles de 2010 sont aussi marquées par des attentats. Néanmoins, les chiites et kurdes se sont rendus massivement aux urnes pour voter : ils sont 58% à participer en 2005 et 63% en 2010. Depuis l’élection de 2005, l'Irak a eu 5 présidents différents. Ils ne peuvent renouveler leur mandat de 4 ans qu’une seule fois consécutive. En 2005, dans sa constitution, l'Irak a posé des conditions pour éviter le prochain coup d'État ou un régime extrémiste : les membres actifs des forces armées ne peuvent se présente comme candidats. Sont également exclues les personnes condamnées pour détournement de fonds publics ou pour crime d'honneur, ainsi que les anciens cadres du parti Baas. Aujourd’hui, les élections législatives de 2022 ont été avancées en juin 2021 puis en octobre 2021, à cause du retrait de troupes américaines pendant l’été. Ce sont les conséquences politiques de l’intervention états-unienne.

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