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Conflit D'image Dans Les Relations Internationales Canadiennes

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Par   •  23 Mars 2013  •  2 797 Mots (12 Pages)  •  824 Vues

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L’image des militaires canadiens fut longtemps associée à celle des casques bleus, c’est-à-dire ceux portés par les hommes engagés pas l’Organisation des Nations Unies pour des missions de paix ayant pour but de protéger la stabilité de notre planète. Bien évidemment, cela n’est pas la seule contribution de nos forces armées puisqu’elles sont aussi membre de l’OTAN, une alliance militaire formée au lendemain de la deuxième guerre mondiale qui regroupait à l’époque les forces alliées opposées à l’Axe (sauf la Russie qui deviendra le principal adversaire des alliés lors de la guerre froide). Cependant, de 1960 jusqu’à la veille du conflit en Afghanistan, la contribution du Canada restait assez faible à cette organisation puisque le gouvernement Canadien privilégiait la diplomatie plutôt que les interventions armées. Cet aspect vaudra au Canada le statut de «mouton noir» de l’OTAN, mais qu’est-ce qui forcera le pays à changer sa politique pour ensuite payer le «prix du sang» durant la guerre en Afghanistan?

Il n’y a pas qu’un seul aspect qui amena le Canada à changer complètement sa politique de défense. En effet, une profonde analyse y sera consacrée afin de dégager ce qui força la transition d’une politique axée sur la diplomatie jusqu’à des interventions de plus en plus musclées. En effet, plusieurs arguments sont soutenus afin d’expliquer cette transition. En premier lieu, le fait d’augmenter sa participation aux conflits permet d’obtenir un certain droit de parole au Canada et des rôles plus importants. Ensuite, il est logique de croire que puisque les États-Unis sont ses plus grands partenaires économiques, le Canada se doit de s’aligner sur leur politique étrangère afin de préserver un bon statut entre les deux pays. Ainsi, il garde le support économique d’un des pays les plus importants et puissants dans le monde (ainsi que les alliés de celui-ci). Par la suite, la guerre contre le terrorisme força Ottawa à augmenter son budget pour la défense nationale. En dix ans, le budget alloué à cet effet doubla, ce qui nous laisse alors avec une organisation militaire de plus en plus capable d’effectuer des missions de combat. Par ailleurs, la concentration des forces en Afghanistan peut être un autre aspect de la baisse de la contribution du Canada dans les missions de paix de l’ONU. Enfin, l’augmentation du budget de la sécurité montre aussi la volonté du Canada à se concentrer sur sa défense intérieure. Les missions de paix deviennent alors des dépenses de plus à Ottawa et celui-ci pourrait aussi souffrir d’un manque d’effectif puisque ses forces étaient déjà occupées à pleine capacité.

Cette situation comporte plusieurs aspects assez importants influant sur la politique étrangère canadienne. Cependant, la situation dans laquelle le monde est plongé reste une des plus importantes. En effet, tout nous porte à croire que le Canada veut s’aligner avec la politique des États-Unis et ainsi faire sa part dans la guerre contre le terrorisme. Cela a pour effet de le mettre dans une situation beaucoup plus profitable pour lui économiquement et lui donne aussi une image plus puissante et respectée internationalement. Cependant, nous verrons aussi qu'aul fil des ans, la politique de défense canadienne n’effectue aucunement une transition linéaire d’un côté à l’autre du spectre politique. Plusieurs acteurs entreront en ligne de compte et viendront parfois s’opposer. Néanmoins, une tendance évoluera avec le temps et c’est celle de l’utilisation du Canada comme un agent de la paix internationale afin de justifier de plus en plus l’utilisation des forces armées à travers le monde.

La création d’une identité

Le Canada, à la suite du statut de Westminster en 1931, obtint l’indépendance politique et a depuis le loisir de choisir sa politique étrangère. De ce fait, il pouvait désormais signer par lui-même les traités internationaux et, plus important pour nous, de choisir le rôle que joueraient ses forces armées lors des campagnes à l’extérieur du pays. C’est d’ailleurs de par son intention propre que le Canada s’immisça dans la deuxième guerre mondiale en 1939. Cependant, le pays étant encore jeune, on ne pouvait pas réellement dire qu’il y avait une ligne réellement établie en matière de relation internationale.

Puis vint par la suite la crise du canal de Suez en 1956 qui pourrait être considéré comme l’un des tournants majeurs de la politique internationale canadienne . Pour avoir grandement aidé à la gestion de la crise, Leaster B. Pearson alors Secrétaire aux Affaires extérieure, obtint le prix Nobel pour la paix . Cependant, impliquer les militaires canadiens ne plaisait pas aux Conservateurs à l’époque, ce qui divisa la chambre et le public canadien, qui avait encore comme proche souvenir la guerre de Corée, n’accepta réellement ce déploiement que lorsque l’opinion internationale se démontra positive. Néanmoins, cette appuie du public se fit trop tard puisque les Libéraux perdirent les élections de 1957, mais il n’empêche que malgré tout cela, Pearson créa un réel engouement pour les missions de maintien de paix. La population canadienne s’identifiait très bien aux valeurs rattachées à ce type d’action et aimait aussi la réputation que cela procurait internationalement au pays .C’est ainsi que cela influença la politique du premier ministre suivant Diefenbaker. Même s’il s’opposait à envoyer des troupes au Congo, l’opinion publique l’obligea à reconsidérer son refus de sorte que «pour Yves Tremblay, les débats de juillet et d’août 1960 à ce sujet à la Chambre des communes témoignent de l’internalisation du symbole du maintien de la paix dans l’imaginaire collectif canadien» .

Parallèlement à cette question, quand Pearson entra au pouvoir, il mit fin à toute incongruité en intégrant le maintien de la paix comme une priorité dans le livre blanc sur la Défense en 1964. Il proposa également lors d’une conférence la même année qui réunissait les pays contributeurs des casques bleus afin de créer une force onusienne permanente. Il fit vœux aussi de créer un bataillon d’infanterie spécialement composé afin d’affronter les missions de maintien de la paix, chose qui ne se fit jamais. Malgré toutes ces spéculations de Pearson, il est fort intéressant de constater que pendant cette époque, une faible partie des Forces Canadiennes déployée à l’extérieure du pays était impliquée dans une mission de maintien de la paix. Notamment en 1965, seulement 1920 des 22 815 militaires hors du territoire canadien étaient affectés à

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