LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Brouillon de discours pour Mark Rutte sur Viktor Orban.

Discours : Brouillon de discours pour Mark Rutte sur Viktor Orban.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2022  •  Discours  •  3 194 Mots (13 Pages)  •  232 Vues

Page 1 sur 13

Chers représentants européens, bon après-midi à vous tous. Je me présente à vous aujourd'hui pour vous parler d'un sujet très préoccupant : celui de Monsieur Viktor Orban et de sa vision de l’Europe.

En effet, depuis plusieurs années, il fait affront à notre Etat de droit, à nos valeurs et principes communs. Nous constituons depuis le Traité de Maastricht de 1992, une Union européenne. Cette Union qui nous rassemble ici, soit un ensemble de “26” pays unis pas des valeurs communes, est menacée par le 27ème qu’est la Hongrie. Moi, Mark Rutte, premier ministre des Pays Bas depuis 2010 et président du Parti populaire pour la liberté et la démocratie, un Parti de centre droit à orientation libérale, vous demande aujourd’hui toute votre attention. Viktor Orban est le premier ministre de la Hongrie déjà depuis plus de 15 ans cumulés et vient de se faire réélire pour un nouveau mandat de 4 ans le 3 avril dernier (avec 53,1 % des voix, contre 35 % pour la coalition des six partis de l'opposition, selon le Bureau national électoral) . Son parti, le FIDESZ, est un parti conservateur de droite populiste. Il ne fait déjà plus partie du Parti Populaire Européen depuis 2019 car il a manifesté sa vision eurosceptique à l’encontre de Jean Claude Juncker, ancien président de la Commission. Le Fidesz a radicalement changé de visage depuis sa création en 1988, passant d’un mouvement de jeunesse de centre gauche, anticlérical et opposé au parti unique à un parti conservateur de droite voire extrême droite et populiste promouvant des valeurs antilibérales. Depuis longtemps nous savons que celui-ci fait partie des partis eurosceptiques. Un exemple : la Hongrie est entrée dans l’Union le 1er mai 2004, après un référendum d'adhésion tenu le 12 avril 2003 et pour lequel les résultats étaient de 83,9% des suffrages exprimant un “oui” mais avec plus de 50% d’abstention. Aujourd’hui, elle n’a toujours pas intégré la Zone Euro alors qu’elle valide tous les paramètres établis dans les traités pour le faire. Pourquoi? Car Orban veut garder sa position de souveraineté nationale, en utilisant sa monnaie, le Forint Hongrois, et cette politique parmi tant d’autres n’est pas en faveur de l’Union Européenne. Après plusieurs procédures engagées contre la Hongrie, et la dernière en date étant de la priver des fonds européens comme annoncé par Ursula von der Leyen, la présidente actuelle de la Commission. Mesure à laquelle nous sommes plusieurs à être favorables.

Voulons-nous encore accueillir la Hongrie d’Orban dans notre famille européenne? Bien qu’elle fasse partie, comme nombre d’entre nous, de l’OTAN depuis 1999, la Hongrie a-t-elle encore sa place parmi nous? Viktor Orban, qui peut avoir les apparences du bon européen, l’est-il vraiment par sa vision qui lui est propre de l’Europe?. Laissez moi convaincre ceux qui doutent encore, notamment vous, représentants polonais qui bloquez les sanctions que l’on veut établir.

I - Orban: un Européen avec sa vision propre de l’Europe

Viktor Orban, en tant que premier ministre, est le représentant de la politique hongroise. Il exerce une plus grande influence que l’ancien chef d'État Janos Ader ou que la future présidente, Katalin Novak, aussi vice-présidente du parti FIDESZ, tous deux jouant plutôt des rôles d’arbitres. Avec la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, la Hongrie appartient au groupe de Visegrad, un groupement chargé notamment de défendre les intérêts de ses membres dans l’UE. Elle soutient l’élargissement aux pays balkaniques, avec lesquels elle compte jouer un rôle de pivot du fait de sa position géographique.

Dès son deuxième article, le traité sur l’Union européenne indique ainsi que “l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.” Victor Orban de part sa vision illibérale, s’oppose à ces différents principes dans ses actions et nous l’a démontré depuis sa montée au pouvoir. Relevons chronologiquement les conflits que l’Union a pu avoir avec la Hongrie depuis.

D’abord, souvenons nous, lorsque le 21 décembre 2010, Viktor Orban a fait voter une loi compromettant la liberté de la presse et des médias au sein de son pays. Celle-ci prévoit des amendes pouvant atteindre l’équivalent de 730 000 euros pour les chaînes de télévision et de radio qui porteraient atteinte à l’intérêt public, à l’ordre public ou à la morale, sans que ces concepts ne soient clairement définis. Elle attribue en outre à une autorité composée de membres du parti au pouvoir, la fonction de contrôler le contenu des informations diffusées. Ce conseil a également le droit d’avoir accès aux documents avant leur publication, les journalistes devant révéler leurs sources sur les questions relevant de la « sécurité nationale » ou de la « protection de l’ordre public ». Sous la contrainte et le reproche de la dimension liberticide de cette loi par le Parlement Européen, il a dénié adapter la loi retirant le délit d'outrage, et en excluant du champ d'application de la loi les blogueurs et médias installés à l'étranger. Rappelons que la Hongrie occupe aujourd'hui la 92e position du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, derrière le Kirghizistan ou Haïti, alors qu'elle était classée au 25ème rang en 2009.

Ensuite, les réformes des institutions hongroises dans la nouvelle Constitution de 2011. Notamment la réforme de la Banque centrale hongroise, censée être indépendante du pouvoir politique, qui retirait à son président la prérogative de choisir ses adjoints, qui passent de deux à trois, et étaient dorénavant nommés par le chef du gouvernement. Nous avons alors pu nous inquiéter sur la question de neutralité, puisque cette loi s'apparente à une "prise de pouvoir totale" de l'institution par le gouvernement conservateur de Viktor Orban.. Ne s’adaptant pas à la législation Européenne, la Commission et le Fonds monétaire international ont dû prendre la décision d’interrompre un projet de crédit financier (de 15 à 20 milliards d’euros) envisagé pour la Hongrie. En 2013, il fait passer un nouvel amendement à la Constitution, prévoyant de diminuer les prérogatives du pouvoir judiciaire en interdisant

...

Télécharger au format  txt (20.9 Kb)   pdf (64.5 Kb)   docx (16.2 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com