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Les Différents Aspects De La Montée En Puissance De La Chine. Quelles Limites ?

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Par   •  23 Mars 2013  •  2 619 Mots (11 Pages)  •  2 074 Vues

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Les différents aspects de la montée de puissance de la Chine.

Quelles limites ?

La Chine s’est métamorphosée depuis l’accession au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978.

En une vingtaine d’années et après trente ans de quasi autarcie, elle est devenue un acteur prépondérant du commerce international et de l’économie mondiale contribuant à plus du tiers de la croissance de cette dernière - soit deux fois plus que les États-Unis - grâce à des politiques économiques incitatives pour les entreprises nationales et attractives pour les firmes étrangères, favorisant l’investissement et les exportations.

Actuellement 2ème économie mondiale, elle a cependant de nombreux défis à relever afin de pérenniser, voire d’augmenter sa position et son rôle dans la mondialisation mais surtout d’empêcher un arrêt brutal de sa croissance comme ce fut le cas du Japon dans les années 1990.

L’évolution de l’économie mondiale depuis le déclenchement de la crise économique et financière en 2007 pousse la Chine à se transformer et ce sera la mission du prochain quinquennat.

Nous allons revoir dans un premier temps comment les chinois ont réussi à changer leur pays de manière profonde si vite, puis nous nous intéresserons aux aspects de la formidable montée en puissance qui a permis à l’empire du Milieu de rassoir son rang de puissance majeure, en en détaillant ensuite les limites ainsi que les problèmes que pourraient engendrer certaines conséquences sous-jacentes de ce fulgurant rattrapage.

A partir de la révolution idéologique engendrée par Deng Xiaoping, la Chine a progressivement libéralisé son marché intérieur, réalisé de vastes réformes structurelles et s’est ouvert au monde, permettant la transition d’une économie planifiée, rurale et sous-développée vers une puissance économique et politique moderne, parfaitement intégrée dans la mondialisation.

Ainsi la Chine a mené une politique économique combinant entre autre ouverture

aux investissements directs étrangers et abaissement progressif des droits

de douane. Ceci s’est traduit par une industrialisation et une urbanisation rapides, notamment des zones côtières, ainsi qu’une accélération des échanges avec l’extérieur et une croissance et un enrichissement général de façon brutale.

Cette subite transformation a eu de nombreuses répercussions sur les conditions de vie au sein du pays le plus peuplé du monde : le salaire moyen a été multiplié par 15 en 40 ans (de 1978 à 2007, soit du début des réformes jusqu’aux crises financières que l’Occident traverse) et plus de 500 millions de chinois sont sortis de la pauvreté.

Le développement de l’économie chinoise repose avant tout sur un transfert considérable de main d’œuvre des campagnes vers les villes qui continue encore aujourd’hui (20 millions de migrants/an environ) : le secteur industriel et commerçant emploie 200 à 220 millions d’anciens paysans, et la Chine est aujourd’hui urbanisée à 45% (18% en 1964). Cette manne ouvrière peu qualifiée et peu payée a permis l’expansion de l’industrie chinoise et notamment de l’industrie légère (textile), faisant de la Chine l’atelier du monde suite à son intégration croissante dans le commerce mondiale depuis son adhésion à l’OMC en 2001, et permettant aux entreprises de se lancer dans la montée en gamme de leur productivité.

Le « Made in China » représentait 17% des exportations mondiales de textile en 2007 (1er exportateur mondiale) et concentre la moitié de la production mondiale.

Historiquement, le décollage industriel repose sur l’industrie lourde, qui fut stimulée en Chine par le surinvestissement des années 1980-1990 : elle est maintenant le premier producteur d’acier, d’aluminium et de ciment.

Mais la Chine ne compte pas s’arrêter là : elle est aussi présente sur des produits à plus forte valeur ajoutée tels que l’électronique, l’électroménager et les télécommunications qui font ainsi partie de ses domaines de compétence.

La croissance régulière de la valeur ajoutée a caractérisée tout le processus de décollage industriel du pays : ainsi la valeur ajoutée industrielle a été multipliée par 23 entre 1978 et 2007.

Mais l’empire ne compte pas s’arrêter là : les dépenses de la R&D montent en flèche (investissements en R&D: en 1990, 0.3% du PIB et en 2009 2%, le même niveau qu’en France contre 2.8% aux Etats-Unis, donc 2ème du monde) et de nombreuses universités ont été ré-ouvertes dans le pays afin de combler le manque de main d’œuvre qualifiée pour encourager le progrès technologique (des réussites sont déjà à noter comme le train qui ne s’arrête jamais et le bus volant).

Enfin le poids de l’Etat dans la R&D est de 40%, le plus élevé du monde, ce qui témoigne de la forte volonté des politiques de faire de leur pays à terme le leader de l’innovation.

La Chine a bien traversé les crises successives qui ont touché la planète entière depuis 5 ans grâce à trois sécurités : elle n’a, à l’inverse de la majorité des pays occidentaux et surtout de son principal rival, les Etats-Unis, aucune dette publique, et possède même des quantités gigantesques de devises (3200 milliards de dollars en juin 2010, avec des taux d’accumulation en accélération depuis 2000 (+40%/an entre 2000 et 2007)).

La Chine est d’ailleurs devenu le principal créancier des US à hauteur de plus de 25%, détenant la coquette somme de 1200 milliards de $ de bons du Trésor Américain.

Enfin l’épargne intérieure est de 1500 milliards d’euro (qui permet un taux d’investissements de 45% du PIB ), sans oublier son propre PIB (6 237 milliards $ en 2010).

Cette masse monétaire résulte grandement d’une décennie qui a vu la Chine endosser le rôle « d’usine du monde », grâce à différents facteurs que l’on va détailler.

Premièrement la main d’œuvre à « prix cassés » abordée plus haut représente un avantage comparatif difficile à concurrencer, et explique pourquoi tant d’entreprises étrangères y ont délocalisés leurs centres de production.

Ensuite la sous-évaluation artificielle voulue et contrôlée régulièrement du yuan par les autorités chinoises a permis de soutenir fortement les exportations et de contribuer encore plus à la baisse des prix (ou tout du moins à les maintenir à un niveau très bas).

Enfin la création des « zones économiques spéciales » en 1979 a permis d’attirer de nombreuses firmes

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