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Nation, peuple, population : quelles différences, quelles ressemblances?

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Par   •  14 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 875 Mots (8 Pages)  •  10 114 Vues

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      Alors que Denis Diderot (1713-1784) qualifiait la nation comme étant un «  Mot collectif dont on fait usage pour exprimer une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue de pays, renfermée dans de certaines limites, et qui obéit au même gouvernement », Ernest Renan (1823-1892) définit cette dernière comme étant « une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis ». De plurielles définitions furent données au fil des siècles pour tenter de qualifier ce terme quelque peu abstrait. A la question de nation vient s’ajouter celles de peuple et de population. En effet, ces notions extrêmement liées vont poser la question de leur différenciation. Nous pouvons définir le peuple comme étant un ensemble de personnes vivant en société sur un même territoire et unies par des liens culturels, des institutions politiques : Le peuple français d’une part, alors que la population, en sociologie ou géographie humaine, est un ensemble d’individus d’un pays, formant parfois une catégorie sociale, culturelle ou ethnique particulière.

L’idée de la souveraineté du peuple est apparue au lendemain de la révolution française, dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789. En effet, l’article 3 statut que « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ». De plus, la Constitution française de 1958, qui va de pair avec la Vème république, vient appuyer cette idée de souveraineté tout en définissant ce qu’est le peuple français et la nation française dans ses articles 2 à 4.

Dans la pratique, le fait de comprendre, d’appréhender les multiples différences et ressemblances que sous-entendent les notions de nation, de peuple et de population nous permettrait de comprendre le monde dans lequel nous vivons, et à une moindre échelle, le fonctionnement et le fondement de notre Etat.

  • En quoi peut-on affirmer que l’idée de peuple est à la fois intimement liée à celle de nation et celle de population ? Quelles sont d’autre part les divergences qui peuvent être descellées ? 

Tout d’abord, nous confronterons ensemble dans une première partie l’idée de peuple et de nation, puis nous associerons dans une seconde partie la notion de population à celle du peuple.

  1. Le peuple et l’idée de la nation

      Dans le développement de cette partie, nous nous attacherons à comprendre en quoi les notions de peuple et de nation sont liées, quelles sont leurs convergences. Puis, par opposition, nous évoquerons les éléments qui nous permettront de différencier ces deux idées.

  1. Les liens directs entre le peuple et la nation

      En premier lieu, ce qui constitue la nation émane du peuple. Il n’y a en effet pas de nation sans peuple. Pour expliquer, traditionnellement, on associe à l’idée de nation un peuple qui détient un passé collectif, une culture propre, une langue commune, un territoire (bien que ça ne soit pas le cas de toutes nations, par exemple, les Kurdes) et parfois même une origine identique. Comme nous le démontre la Constitution française de 1958, toujours en vigueur aujourd’hui, le principe de nation et de peuple sont strictement associés, ce que nous pouvons d’ailleurs observer dans son préambule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et au principe de la souveraineté nationale […] ». En d’autres termes, l’expression de la nation n’est autre que les conquêtes de la liberté par le peuple.

De plus, on voit bien encore dans le cas échéant que le peuple est l’élément déclencheur de ce qu’on appelle la nation, une véritable « clef de voute » (F. Lemaire, 1958-2008 : les 50 ans de la Constitution), c’est en effet le peuple qui décide de la souveraineté nationale, c’est également le peuple qui constitue un gouvernement (ce dernier symbolisant l’Etat) Sans le peuple, il n’y aurait pas d’Etat. Effectivement, qui est à l’origine de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789 ? C’est l’union des individus qui se sont révoltés face à la monarchie absolue de Louis XVI, et qui forment un peuple, le peuple français. Or, dans cette dernière, l’article 3 dispose que « Le principe de Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément », ce qui démontre parfaitement le fait que le peuple est à l’origine de la nation, et donc à l’origine de l’Etat. La nation, par l’Etat, devient entité politique. Pourtant, bien que liées de façon évidente et irrévocable, les idées de peuple et de nations connaissent en effet certaines divergences.

  1. La naissance de la différenciation

      La nation est la production du peuple, il s’agit bien ici d’une certitude. Pourtant, cette idée de nation n’offre qu’une vision abstraite des choses, tandis que le peuple est essentiellement politique, et donc concret. En effet, en premier lieu, c’est du peuple que proviennent les pouvoirs de l’Etat, du peuple qu’une légitimité démocratique peut naître (dans des systèmes démocratiques, bien entendu). Le peuple est alors celui qui va en fait faire exécuter la souveraineté.

D’autre part, la nation n’est à contrario qu’une représentation symbolique de cette même souveraineté. Pour expliquer, on pourrait reprendre la définition que donne A. Perez Calvo dans Le concept de Nation dans la Constitution Espagnol de 1978 », qui énonce que « […] la nation, elle, fait référence à une réalité culturelle et politique avec laquelle s’est identifiée historiquement l’immense majorité […] », ce qui vient à confirmer le titre symbolique que cette nation détient. Au contraire du peuple, la nation en tant que telle ne peut rien décider d’elle-même, et c’est là encore une différence majeure. Bien que la nation et le peuple aient une relation intime entre eux, variant entre points communs et divergences, le peuple est également étroitement lié à l’idée de population. C’est ce qui fera l’objet de notre deuxième partie.

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