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« La mise en place de la Vème République : un coup d’État ? »

Dissertation : « La mise en place de la Vème République : un coup d’État ? ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2020  •  Dissertation  •  2 006 Mots (9 Pages)  •  645 Vues

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Dissertation :

« La mise en place de la Vème République : un coup d’État ? »

La situation de la France en 1958 est dramatique, au bord de la guerre civile. Une figure emblématique de la seconde guerre mondiale fait son retour et confiera lors d’une conférence de presse, le 19 mai 1958, « croit-on qu’à 67 ans je vais commencer une carrière de dictateur ? »

La mise en place d’un nouveau régime politique passe par la rédaction d’une nouvelle Constitution. Cette rédaction peut être plus ou moins démocratique selon les procédés et voir même, si utilisation de la force il y a, découler d’une prise de pouvoir violente nommée coup d’État.

Ce processus de nouveau régime s’est déclenché en France par un évènement majeur : la crise du 13 mai 1958. À ce moment-là, la guerre dure déjà depuis 4 ans dans la colonie française qu’est l’Algérie. La IVème République déjà fragilisée par l’instabilité ministérielle doit y faire face. En effet, suite à la chute du gouvernement de Gaillard le 15 avril 1958, les tentatives de formation d’un nouveau gouvernement s’enchaînent créant ainsi un véritable trouble dans l’ordre politique et une vacance du pouvoir. Pierre Pflimlin est nommé chef du Conseil le 13 mai et c’est cette nomination qui déclenchera le coup d’état à Alger. En effet, Pflimlin est partisan pour négocier avec le Front de libération nationale. Un comité de salut public se formera par l’armée française qui prendront d’assaut le cabinet du Gouvernement à Alger car ils sont contre l’indépendance de la colonie française. Ce comité recevra l’appui des autorités civiles d’Algérie.

Les évènements s’enchaînent puisque 11 jours après, le 24 mai 1958, le comité prend le contrôle de la Corse en menaçant de continuer sa lancée en métropole. Le gouvernement n’a plus aucun contrôle sur son armée et sa police et ces évènements le montrent aux citoyens français.

Suite à la déclaration de De Gaulle du 15 mai 1958 qui affirme qu’il est prêt à assumer les pouvoirs de la République, le Président de la République René Coty fait appel au général comme président du Conseil des ministres et menace l’Assemblée nationale de démissionner si elle n’investit pas son gouvernement.

Le 1er juin 1958, le gouvernement est investi et donne ainsi les pleins pouvoirs au général pendant 6 mois.

Ce retour est sujet à de nombreuses controverses au sein des différentes classes politiques qui y sont défavorables comme Mitterrand, les communistes ou encore une partie des socialistes. Les avis divergent : ce retour est-ce une libération tumultueuse ou une usurpation du pouvoir ? Il peut être perçu comme une envie de pouvoir et de reconnaissance après avoir participé à la délivrance de la République française de l’emprise des Allemands. Mais il ne faut pas non plus que des campagnes favorables à son retour avaient été lancées.

Avec le recul et les nombreux points de vue recueillis depuis cette période, il est intéressant de finaliser cette réflexion bien que les avis divergent encore aujourd’hui.

Alors est-ce que le retour du général De Gaulle au pouvoir était vraiment démocratique et loyal ?

Après avoir montré que ce retour s’est fait durant une période de vulnérabilité de la République, nous verrons que d’un autre côté le général fût fortement sollicité.

  1. Le retour au pouvoir au moment d’une crise politique grave

La IVème République, fondée dans une période d’après-guerre, est marquée d’une forte instabilité ministérielle, c’est l’une de ses principales caractéristiques qui en ressort aujourd’hui. On parle d’ailleurs de « régime des partis » que De Gaulle qualifie de « pagaille ». Cette instabilité entraîne et aggrave encore plus la situation politique de la métropole et le problème colonial qui est posé dès 1954.

  1. Un régime des partis entraînant une impuissance du gouvernement

Cinq gouvernements vont se succéder durant les deux dernières années de la Vème République. Cette instabilité s’explique par le fait que les partis politiques sont divisés notamment à cause de la question coloniale. De plus, la France connaît d’importants problèmes économiques et financiers que les gouvernements essaient de résoudre tour à tour en proposant des politiques d’économies budgétaires comme celle d’Antoine Pinay, président du conseil de mars à décembre 1952.

De Gaulle est revenu dans un contexte politique où chaque gouvernement tour à tour essayait de défendre son parti et comme il a dit ces gouvernements ne cherchaient pas l’intérêt général du peuple français mais bien à imposer leurs idées face à leurs opposants.

En effet, ce phénomène est dû au mode de scrutin proportionnel choisi pour élire les députés qui va engendrer la formation de plusieurs groupes au sein de l’Assemblée nationale qui vont tour à tour faire tomber chacun des gouvernements.

La crise du 13 mai 1958 va venir déclencher le processus de destruction de la IVème République. En effet, cette crise va entraîner l’affrontement de 3 pouvoirs comme le démontre René Rémond : à Paris, un pouvoir légalement investi ; à Alger, un pouvoir de fait qui n’est pas légalement fondé et que le droit ne reconnaît pas ; et le pouvoir moral du général de Gaulle. L’armée française mène le « putsch d’Alger » afin d’empêcher l’action du gouvernement de Pierre Pflimlin, partisan de la négociation avec le Front national de libération. René Coty forme un appel à ses armées de cesser cette révolte : cette tentative échoue et démontre encore plus la perte de contrôle du gouvernement sur ses forces armées. Cet évènement divise la classe politique entre ceux qui veulent laisser l’Algérie libre et les autres qui ne veulent pas légaliser un pouvoir de fait et donner raison aux révolutionnaires.

Le 27 mai 1958, au bord de la guerre civile, De Gaulle publie un communiqué dans lequel il déclare « j’ai entamé hier le processus régulier nécessaire à l’établissement d’un gouvernement républicain et à l’indépendance du pays ». Suite à cela le gouvernement de Pflimlin démissionne.

Le 29 mai 1958, René Coty annonce qu’il va faire appel au général de Gaulle comme président du Conseil et menace de démissionner si ce gouvernement formé par De Gaulle n’est pas investi par l’Assemblée Nationale.

Le 1er juin 1958, l’Assemblée rend son verdict : De Gaulle est chef du Conseil et obtient les pleins pouvoirs pendant 6 mois.

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