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La Nation

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Par   •  8 Avril 2013  •  1 694 Mots (7 Pages)  •  892 Vues

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« Qu'est-ce qu'une nation ? » C’est le titre de la conférence donnée par Ernest Renan en 1882. Or cette question-titre permet de saisir la difficulté de définir la nation en tant que telle. La nation est un concept polysémique. Sur le plan idéologique, deux modèles de nation peuvent pourtant être dégagés. L’une est issue du romantisme allemand qui définirait la nation comme communauté culturelle et ethnique tandis que l’autre reposerait sur une définition purement politique et contractuelle, issue du mouvement des Lumières et de la Révolution. Mais cette opposition tranche entre ces deux pays est à remettre en question. Dans quelle mesure l’opposition entre la conception allemande (ethnique) et la conception française (civique) de la nation est-elle pertinente ? Nous verrons dans un premier temps que la nation peut faire le fruit d’un clivage franco-allemand avec deux conceptions différentes mais ensuite dans un second temps nous verront les limites de cet antagonisme.

I. Distinction entre deux conceptions la nation

On peut noter deux principales conceptions de la nation : l’une se fondant sur le droit du sang, c’est la nation ethnique et l’autre se fondant sur le droit du sol, c’est la nation civique.

A. Nation naturelle ou ethnique

Le modèle de la nation ethnique désigne des nations qui se construisent sur des attributs ethniques. Elle se base donc sur l’ethnicité attribuée à un groupe d’individus comme le langage, la culture ou bien les traditions. C’est une nation naturelle car elle préexiste à sa formalisation politique car les individus sont liés par un lien naturel dans les liens du sang ou dans la culture ou bien les deux. Cette conception de la nation souligne que le droit à la nationalité se fera selon le droit du sang. L’acquisition de la nationalité se révèle donc difficile. Ce type de conception est développé par le romantisme allemand au XIXème siècle. Ce courant s’oppose aux Lumières du XVIIIème siècle. En effet, les Lumières mettent avant les idées d’universalité morale et d’égalité entre les hommes et croient dans les idées de croyance dans le progrès. Or le romantisme allemand influencé principalement par le poète allemand Herder, met l’accent sur l’identité particulière de chaque peuple ainsi que la diversité des cultures et de leurs valeurs. Herder insiste sur le fait que sur ce qui est vrai et bon pour les uns peut être perçu comme mauvais et erroné pour les autres. C’est donc bien un rejet de l’universalisme des Lumières. Selon lui, « La politique crée les Etats et la nature crée les nations » . Selon cette conception, la nation est donc quelque chose de naturel. Cette conception est partagée par le philosophe allemand Fichte . En effet, il écrit que la nation est « un tout naturel se suffisant à lui-même » et qui a toujours existé. Mais cette conception de la nation peut conduire à une hiérarchisation des nations et donc sur l’idée qu’une nation est supérieure aux autres. Ces nations qui peuvent être si différentes peuvent engendrer de manière extrême la négation de l’humanité commune et débouchée sur une hiérarchie entre les hommes. Cette hiérarchie entre les hommes a été reprise par le nazisme. Selon Hitler, il y aurait un conflit entre la race aryenne et la race sémitique. Comme nous avons vu, cette conception fait préexister la nation à la formalisation politique, maintenant nous allons voir l’inverse, la formalisation politique qui existe bien avant la nation.

B. La nation construite ou civique

Cette nation civique est voulue par choix. Ernest Renan a déclaré pour définir la nation civique « Une nation est un plébiscite de tous les jours ». En effet c’est avant tout un groupement d’individus unis par des liens contractuels et manifestant une volonté de vivre ensemble sous les mêmes lois. Les individus se réunissent autour d’un projet commun quelques soient leurs particularités culturelles ou ethniques, c’est dans cet aspect que la nation civique s’oppose à la nation dite naturelle. Le choix d’adhésion à la nation repose l’universalité des hommes qui est une idée phare des Lumières. Cette conception de la nation est surtout importante lors de la Révolution française. En effet, l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen souligne le fait que la nation se proclame souveraine. Syès souligne cette idée en définissant la nation comme « un corps d’associés vivant sous une loi commune et représentés par la même législature » . Le terme d’ « associés » souligne bien l’idée de contrat entre les hommes pour parvenir à une volonté d’un projet commun. Dans cette conception de la nation ce n’est plus le droit du sang qui prédomine mais le droit du sol. C’est ce qui explique que par exemple la Constitution de 1793 accorde sous certaines conditions le droit de vote aux étrangers. Le citoyen est un individu abstrait libéré de toute appartenance particulière qu’elle soit religieuse ou historique par exemple. Cette conception de la nation en tant que construction fait préexister l’Etat à la nation. C’est ce que semble supposer le théoricien Ernest Gellner lorsqu’il affirme que « les nations ne sont pas inscrites dans la nature des choses » et que « le nationalisme crée

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