Fiche de lecture: Repenser l'Etat de Philippe Aghion et Alexandra Roulet

Partie 1 : Présentation de l'auteur et de son oeuvre.

«Repenser l'État est un ouvrage rédigé par Philippe Aghion et Alexandra Roulet. M.Aghion est un spécialiste de la croissance et de l'innovation Titulaire d'un doctorat de 3e cycle d'économique mathématique de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et d'un doctorat en économie de l'université d'Harvard, il enseigne maintenant à l'école d'économie de Paris après avoir enseigné quelques années à Oxford et Harvard. Il obtient en 2006 la médaille d'argent du CNRS qui distingue un chercheur pour l'originalité, la qualité et la pertinence de son travail à l'international. Il a également obtenu en 2001 le Prix de la Revue française d'économie et le Prix de l'European Economic Association. Il a publié plusieurs rapports comme «l'excellence universitaire : leçons des expériences étrangères», «Mondialisation, les atouts de la France», «Education et Croissance» et d'autres encore. Il est aussi l'auteur de plusieurs livres comme «Endogenous Growth Theory», «L'économie de la croissance» et «Repenser l'État» que nous allons présenter aujourd'hui.

Alexandra Roulet quant-à elle fait partie du comité de rédaction de la revue «Regard croisés sur l'économie» et est étudiante à l'université d'Harvard où elle prépare un Doctorat en philosophie

Depuis la crise des Sub-Primes, la France et le monde ont été plongé dans une crise financière dont ils ont du mal à se relever. Cette crise à remise en question bon nombre de théories et de pratiques, notamment les politiques de régulation et les puissances des marchés. En effet, les individus n'ont jamais été aussi attentifs, réticents et peu confiants envers les décisions prisent par les gouvernements. Ce livre donne un «mode d'emploi» afin de créer un État investisseur, régulateur, impartial, qui limiterait les risques. Leur théorie est basée sur le «benchmarking» qui est un moyen pour comparer différents pays et découvrir qu'elle est le meilleur élément sur un sujet traité. Ils appuient leurs explications sur des statistiques et des graphiques tirés de l'OCDE pour la majorité d'entres eux. L'ouvrage nous donne ainsi des recommandations communes déjà vues et revues comme investir dans l'éducation et la santé mais également des recommandations plus originales qui méritent d'être étudiées avec attention comme la mise en place d'une nouvelle politique industrielle, un contrôle différent des flux migratoires, une flexsécurité plus importante, des impôts mieux défini, favoriser une économie verte, sans pour autant négliger l'aspect démocratique qui en France notamment réduit l'indépendance des médias économiques. Le travail de Philippe Aghion et Alexandra Roulet nous apparait alors comme une longue énumération d'idée tout en ouvrant des débats pertinents sur de nombreux sujets. Leurs propositions sont bien entendues non-exhaustives, mais méritent d'être attentivement regardées. Nous allons voir dans la Partie 2 les points majeurs abordés dans cet ouvrage par ces deux auteurs.

OCDE : L'Organisation de Coopération et de Développement Economique se fixe pour but d'apporter leur aide aux gouvernements membres dans la mise en place d'une croissance économique tablée sur le long terme, d'apporter un soutien à l'amélioration du niveau de vie par le développement de l'emploi, de soutenir la stabilité financière, d'aider les autres pays dans le développement économique et de favoriser l'amélioration du taux de croissance du commerce mondial.

Flexsécurité : dispositif social autorisant une plus grande facilité de licenciement pour les entreprises et des indemnités longues et importantes pour les salariés licenciés

Partie 2 : Résumé de l'ouvrage

«C'est la crise» ou «Nous sommes en pleine crise financière», deux expressions devenues quotidiennes depuis 2007. Philippe Aghion et Alexanra Roulet se sont alors demandés «Comment pouvons nous redresser un état si ce n'est en le repensant, en réévaluant chaque partie de son système et en décelant les failles et les avantages. Dans le résumé de l'ouvrage qui va suivre, ces deux auteurs établirons leur théorie d'un état nouveau, d'un état repensé.

I / - Investir dans les idées

Premier chapitre et introduction de nombreuses théories, il traite à la fois des impacts de l'éducation et de sa politique, de la santé, de l'immigration, de la politique du crédit et de la politique industrielle. Le principe étant que nous voyons les dépenses dans la santé et dans l'éducation comme des pertes, alors que ce sont des investissements à long terme qui influent directement sur notre capacité à avoir une croissance positive.

Dans l'éducation, le primaire et le secondaire se révèlent être le plus important. En effet, des test PISA ( Program for International Student Assessment - conçu pour réaliser des comparaisons internationales sur les performances éducatives ) montrent que plus ces tests sont bons, mieux la croissance économique se porte et le facteur «nombre d'année d'étude» n'entre pas en compte, il faut privilégier une éducation de qualité à une éducation de quantité. La France détient des résultats honorables aux tests, mais ces résultats se détériorent aux cours des années et la croissance suit. A court terme, le non-renouvellement de postes d'enseignants nous apparait comme des économies, mais à long terme, c'est bel et bien une perte, une baisse du PIB car les enfants formés n'auront pas les compétences nécessaires et le niveau requis. Des études montrent que les couples réduisant leurs fécondités le font au profit d'investissement plus important dans l'éducation de leurs enfants entraînant un effet positif sur la croissance du PIB.

Trop souvent présentée comme une charge, la dépense dans le secteur de la santé est une valeur sûre pour la croissance. Une piste est évoquée dans l'ouvrage indiquant que pour augmenter l'efficacité du système de santé il faudrait augmenter le nombre d'étudiant en médecine afin de former plus de médecins spécialistes et diminuer les honoraires exorbitants des spécialistes actuels, augmenter le nombre d'infirmières en hôpitaux et privilégier ces derniers plutôt que les médecins de ville.

L'immigration

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