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Ernest Renan "qu'est-ce qu'une Nation?"

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Par   •  1 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  4 054 Mots (17 Pages)  •  1 590 Vues

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Commentaire de la conférence de Ernest RENAN « Qu'est-ce qu'une nation »

Dans un contexte actuel d'une Espagne déchirée par la crise sociale Catalane, la Catalogne revendiquant son indépendance, une question se dégage, celle de ce qu'est une nation et un peuple, ce qui correspond parfaitement à la conférence que l'on va donc étudier sous forme d'extraits (pris dans l'introduction et la conclusion) : «Qu'est-ce qu'une nation» de Ernest Renan.

Historien et Philologue, Renan se spécialisa dans l'étude des textes chrétiens et leurs origines ce qui fit qu'il a été fortement critiqué dans une société où le pouvoir de l’Église chrétienne était encore fortement présent. Il s'intéresse également à l'étude des ethnies et civilisations ce qui le mènera au discours que l'on va étudier ici. Cette conférence a été prononcée à la Sorbonne en 1882, lieu de discours aussi bien philosophiques que politiques ; et est publiée dans les Discours et Conférences en 1887, cette conférence fut prononcée dans un langage assez simple afin d'être compris par un maximum de personnes possibles, allant avec la logique tu thème abordée qu'est la définition de la nation. La conférence eut pour origine la divergence d'une notion récente à l'époque qui est la nation, divisant donc en deux vraies catégories son sens. Il y avait en effet la doctrine allemande, basant l'appartenance à la nation sur le droit du sang, donc de la « race », et la doctrine française basant l'appartenance à la nation sur le droit du sol. Une tension existant entre les deux pays suite à la défaite de la France face à l'Allemagne en 1870-71, qui a annexée l'Alsace-Lorraine, fit donc en plus du problème de la réelle apparition de nationalisme en Allemagne, soulever la question de l'appartenance de ces régions annexées, à quelle nation appartiennent-elles ?

La question de l'appartenance aux nations et de ce qu'est une nation étant d'actualité, avec le cas de la Catalogne, inscrite en temps que nation Catalane appartenant à la nation Espagnole en 2006, puis qui a ce titre de nation dans la nation qui a été retiré en 2010, des répercutions indépendantistes étant maintenant à l'ordre du jour, cela posant ainsi des problèmes quant-à la définition de la nation, existerait-il des « sous-nations » que serait donc la Catalogne par exemple...

La nation pouvant être grossièrement définie comme la « collectivité des individus qui forment un même peuple et sont soumis à l'autorité d'un même gouvernement » (Vocabulaire Juridique, Cornu), étant une notion donc plutôt vague, des questions se posent alors sur ses tenant et ses aboutissants, et donc sur ce qui fait la nation. En quoi l'existence de nations présente des enjeux importants sur la question de la liberté des peuples ? Pour déterminer cela nous verrons tout d'abord que la nation est une notion purement à base empirique selon Renan (I), puis nous étudierons les limites de cette nation (II) .

I- La Nation fruit de l'expérience

A Une notion floue

Dans un premier temps, Renan nous fait comprendre que la Nation est le fruit de l'expérience, en nous exposant des exemples de nations, et soulevant l'ambiguité sur terme (A), puis en émettant le fait que cette expérience est visible par une transmission d'éléments autour de la nation permettant sa perpétuité (B).

Pour introduire sa conférence, Renan commence en premier lieu par exposer différents types de sociétés humaines / civilisations en donnant des exemples : il cite les grandes agglomérations d'Hommes (Chine, Egypte, Babylonie), tribus (Hébreux, Arabes), cités (Athènes, Sparte), les réunions de pays divers (Empire carolingien), les communautés sans patrie (israélites, parsis), confédération (Suisse, EU), et les sociétés se basant sur une parenté commune (Germains, Slaves),

il définit tout cela comme des groupements existant ou ayant existé. Cela dans le but donc d'introduire l'idée de nation, ces sociétés pouvant être revendiquées comme telles pourtant toutes si différentes, montrant que la notion de nation est quelque chose d'assez large.

A la suite de quoi il introduit ensuite une idée sous-jacente existante à la révolution française selon laquelle on pouvait avoir les mêmes institutions que les cités-Etat telles que Rome. Il ne développe pas cette erreur mais fait comprendre que c'en était une par le « on croyait » introduisant l'argument.

Il se sert de la présentation de cette première erreur pour introduire une erreur encore plus grosse, celle de confondre ethnie, appartenance à un groupe linguistique, avec la nation. Il effectue donc une gradation ascendante de ses propos pour attirer l'attention sur le pic de cette gradation.

Il dit ensuite que les termes autour de la nation sont assez ambiguës et se confondent souvent , on confonds par exemple souvent le peuple, appartenant à la nation, ensemble des citoyens au sens large du terme, et la population regroupant juste les gens vivant dans un pays, c'est donc un travail délicat qu'il va faire car c'est un sujet à débat, nationalisme allemand (nation par le sang) , face à France (nation par le sol), mais pour le traiter il montre qu'il va pour ne pas donc faire polémique tenter d'être donc le plus objectif possible. Par la suite il montrera l'aspect « transmissible » de ce qui compose la nation.

Puis je cite :« Une nation est une âme, un principe spirituel » cela montre son approche assez abstraite de la notion de nation, ce qui est assez donc proche de la notion à la Française, plus dans l'abstrait là où la vision allemande est que dans le concret. La nation est donc une réelle entité, si elle est une âme, cela signifie qu'elle a un corps, qu'est par déduction le peuple, étant un principe spirituel on peut considérer cette nation comme de l'ordre du transcendant et de la métaphysique dans un sens..

B- Une transmission

Dans un second lieu, Renan a comme Mauss une explication dualiste de l'origine de la nation, ici dans le passé : on parle de legs qui sont donc ici l'héritage de souvenirs d'une culture (la tradition) ; et dans le présent : le fait de vouloir être ensemble, de consentir à vivre à cela, comme un Contrat Social (cf Rousseau) , et donc à assimiler le passé pour en perpétuer ses enseignements (coutumes etc) et de revendiquer l'importance de ces souvenirs culturels.

C'est

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