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Déficite sécuritéraire en Afrique de l'Ouest

Fiche : Déficite sécuritéraire en Afrique de l'Ouest. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Décembre 2016  •  Fiche  •  2 228 Mots (9 Pages)  •  634 Vues

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  1. Deuxième Partie : Situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest[1]

Depuis 2010, l’Afrique de l’Ouest connaît une intensification des violences et une multiplication des conflits.

Alors que les perspectives de croissance semblent très encourageantes, ces difficultés pourraient entraver son futur développement et remettre en cause les avancées économiques et sociales réalisées par les pays de la sous-région.

L’Afrique de l’Ouest a en effet été déstabilisée par des flambées de violences, la résurgence de conflits et la montée de l’extrémisme religieux, en particulier au Mali et au Nord du Nigéria. Au cours des dix dernières années, les progrès réalisés en matière d’inclusion politique et de démocratisation ont permis d’atténuer les tensions en Afrique de l’Ouest. Cette région abrite d’ailleurs certains des pays les plus stables du continent, comme le Sénégal et le Ghana. La Sierra Leone, le Libéria et la Cote d’Ivoire sont, quant à eux, parvenus à̀ restaurer la paix après avoir traversé des périodes de conflits intenses.

L’Afrique de l’Ouest reste une des sous-régions du continent où la violence et les conflits ont fait le moins de victimes, malgré la guerre du Biafra et la violence qui a touché́ les pays du bassin du fleuve Mano dans les années 1990. Elle peut donc apporter des solutions pour sortir de situation de fragilité et de conflits aux autres pays de la planète qui connaissent des situations semblables.

Les récents événements en Afrique de l’Ouest ont attiré l’attention de la communauté internationale sur les nouveaux risques de conflits et de fragilité́ dans la région. Les soulèvements qui ont eu lieu au Nigéria et au Mali, ainsi que le coup d’Etat en Guinée-Bissau, montrent que l’Afrique de l’Ouest est encore sujette à des déferlements de violence. Au cours des soixante dernières années, les conflits de la période postcoloniale ont toutefois fait moins de victimes en Afrique de l’Ouest que dans le reste du continent. La forte augmentation des attaques mortelles perpétrées par Boko Haram à l’encontre la population civile du Nigéria, ainsi que la montée des groupes extrémistes au Sahel risquent de plonger la région dans une période prolongée d’instabilité́.

  1. Contexte sécuritaire en Afrique de l’Ouest

  1. La nature de la violence et des conflits :

Différents facteurs de violence s’imbriquent et se chevauchent en Afrique de l’Ouest. Dans certaines zones, les différences religieuses, ethniques, culturelles et linguistiques ont servi de détonateurs aux conflits. Revers de l’accélération de la croissance dans la sous-région, les sentiments d’injustice, de marginalisation et d’exclusion ont également joué. La nature des violences qui touchent l’Afrique de l’Ouest a considérablement évolué depuis l’indépendance. Certaines parties de la région restent très vulnérables aux nouvelles menaces sécuritaires qui sont plus insidieuses.

Mais dans l’ensemble, des progrès ont été réalisés au cours de la période récente pour prévenir les conflits, et ont ainsi renforcé la stabilité́ dans la sous-région.

  • Défis :

Structurels et politiques : Instabilités chroniques : 9 États membres de la CEDEAO sur 15 sont classés « Etats fragiles » selon les critères de l’OCDE ; seuls 2 pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest sur 18 ont échappé à 1 coup d’État militaire en 45 ans ; seuls 4 pays membres de la CEDEAO sur 15 n’ont pas été affectés depuis 30 ans par un conflit violent aux frontières ou à l’intérieur.  

Socio-économiques et démographiques : Taux de pauvreté élevé aux niveaux national et régional. Les disparités n’affectent pas le fait que globalement il y a environ 50% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de croissance régionale se situant autour de 5% reste plus faible dans certains pays et demeure insuffisant pour lever l’hypothèque de la pauvreté face à une démographie galopante avec un taux 2,5% l’an. Pour que l’Afrique atteigne les Objectifs du Millénaire et diminue de moitié le taux de pauvreté d’ici à 2015, il lui faudrait atteindre un taux de croissance d’au moins 8 %. D’environ 290 millions d'habitants actuellement, la population du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest sera de près de 450 millions d’ici à 2020. La population de l’Afrique de l’Ouest est très mobile à l’intérieur de la région ; la migration intra-régionale concerne 90% des mouvements contre environ seulement 5% vers l’Europe et 5% vers l’Amérique. La Côte d’Ivoire a été un des principaux réceptacles de cette migration intra-régionale.

Une hybridation des risques sécuritaires : Une nouvelle tendance se précise en Afrique de l’Ouest caractérisée par une connexion de risques et menaces restés longtemps cloisonnés ; il s’agit notamment des trafics d’armes et de personnes, des rébellions politico-identitaires, du narcotrafic et du terrorisme impulsé par le GSPC devenu la branche d’Al Qaida pour le Maghreb Islamique.  Les zones de Sénégambie, du Mano-river, de la bande sahélo-saharienne sont affectées par cette nouvelle tendance. Il y a une forte montée de la criminalité liée au trafic de drogue utilisant des pays de la sous-région comme base relais entre l’Amérique du Sud et l’Europe.  Nouvelle intensification et/ou résurgence des crises dans un contexte de revendications, de rivalités et de surenchères autour de l’exploitation des matières premières (pétrole, uranium). C’est le cas des crises touarègues au Mali et Niger et de la rébellion armée au niveau du delta du Niger  Une acuité accrue des risques et périls de sécurité humaine en rapport avec les conditions de migration et la montée de la migration clandestine  

Au plan stratégique : l’Afrique de l’Ouest est théâtre et objet de convoitises stratégiques Imbrications des conflits locaux et transfrontaliers avec le terrorisme et des réseaux de criminalité de diverses natures (circulation illicite de ressources naturelles, d’armes, de marchandises, de drogues et de personnes).  Nouvelles tendances à la compétition entre des pays émergents et des pays déjà très industrialisés dans l’accès aux ressources minières et énergétiques de l’Afrique et en l’occurrence de l’Afrique de l’Ouest.

  • Les acquis :

Développement et consolidation de dynamiques de sortie de crise et des processus de stabilisation au niveau des pays ayant été affectés par des conflits ou une crise chronique : Togo, Côte d’Ivoire, Sierra Leone.  

Corrélativement on assiste à une pacification du jeu politique. Émergence progressive d’une société civile motivée à s’impliquer dans des actions de prévention des crises et de promotion d’un agenda de sécurité humaine à l’échelle nationale et régionale.

Existence et mise en œuvre progressive d’une architecture régionale de sécurité avec une responsabilisation confirmée à l’échelle de la communauté internationale, de l’Union africaine et la CEDEAO au niveau de la promotion de la paix et la sécurité à l’échelle régionale.  Ces dernières se prépare à opérationnaliser l’implication d’une brigade au niveau des Forces Africaines en Attente (ASF).

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