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Le développement technique, marque d'intelligence ?

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Par   •  5 Mars 2019  •  Dissertation  •  2 006 Mots (9 Pages)  •  636 Vues

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                                                        Dissertation de philosophie                                                                                                                                               

La Première Guerre mondiale, outre le fait qu’elle fut le conflit le plus meurtrier avant la Seconde Guerre mondiale, fut le théâtre de grands progrès techniques. Du point de vue de l’industrie, avec la taylorisation, la standardisation, et les chaînes de production qu’on utilise encore aujourd’hui, du point de vue médical, avec d’énormes progrès sur la chirurgie d'urgence et réparatrice, la radiographie, le traitement des plaies, l'asepsie, les greffes et les vaccins. Mais à côté de cela, les progrès touchèrent aussi et surtout le domaine militaire, avec les armes chimiques, les canons tirant des obus à plus de 100 kilomètres ou bien encore les sous-marins permettant de torpiller les bateaux ennemis sans même leur faire face, pareillement pour les progrès de l’aviation. Ce développement technique a fait énormément progresser l’Europe dans beaucoup de secteurs, cependant au prix de plus de 10 millions de morts. Les grandes périodes de développement d’un pays interviennent la plupart du temps lorsque celui-ci est en guerre, et les progrès sont faits en premier temps à des fins militaires. Le développement technique, ou progrès technique, est-il une marque d’intelligence ?  L’intelligence, dans un sens général, est la capacité de l’homme à comprendre, apprendre et s’adapter à des situations nouvelles. Mais dans un sens plus familier, l’intelligence est apparenté au discernement et à la capacité de jugement. L’intelligence ne serait qu’une faculté utilitaire qui permettrait de faire progresser l’humain dans son confort ? Ou serait elle la capacité à non seulement créer, mais juger ces inventions brutes qu’est le progrès technique ? Il se pose donc ici la question de l’éthique du progrès.  Nous verrons en premier lieu en quoi le développement technique est-il une marque d’intelligence, dans la capacité de l’homme à comprendre, à créer et à nier, puis nous verrons en quoi la valeur du progrès est relative au discernement humain et en quoi le développement technique a perdu le sens de ce pourquoi il était.

        Nous allons voir en quoi le développement technique vérifie la définition courante de l’intelligence, qui consiste à dire que c’est l’aptitude de l’homme à appréhender une situation, à la comprendre et à s’adapter à celle-ci. Henri Bergson, dans L’évolution créatrice, définit l’homme par son habileté technique : c’est ce qui le différencie de l’animal, et ce qui fait qu’il est intelligent : lorsqu’il a un projet, il va mettre en oeuvre un stratagème pour réaliser ce projet. Il invente par un raisonnement libre et non instinctif, ce qui le différencie de l’animal qui suit son instinct, le moyen d’arriver à son but. Cela peut être matériel, comme pour passer de l’autre coté d’un fleuve par exemple : un animal, ne sachant pas nager, ne prendra pas la peine de vouloir traverser, et soit cherchera un gué, soit rebroussera chemin ; tandis que l’homme cherchera grâce à sa connaissance et sa capacité d’adaptation à construire un édifice lui permettant d’atteindre l’autre rive. C’est la définition même de la technique : c’est un ensemble de procédés, de moyens, de savoir-faire permettant la fabrication d’un objet attendu et utile pour l’homme. L’homme, dans la mythologie grecque, ne reçut des titans Prométhée et Epiméthée aucun attribut extérieur qui leur permettaient de se défendre et de survivre dans la nature. Prométhée leur donna donc, pour compenser, l’ingéniosité, l’intelligence et la technique par l’intermédiaire du feu qu’il vola aux dieux. Bergson pense que l’homme et par nature créateur, et que ainsi le nom Homo Sapiens est inexact, car c’est trop vague et trop théorique ; il nomme lui l’homme Homo Faber, ou l’homme qui fabrique, l’homme créateur. Il appuie sa thèse par le fait que ce que l’on retient, par exemple, de la préhistoire, tourne autour de la technique : on parle d’âge de pierre et  d’âge de bronze pour caractériser les époques. Quand on évoque la période de la révolution industrielle, ce sont les nouvelles techniques (par exemple  la machine à vapeur) qui ont amenées les nouvelles idées. Cependant on ne s’en rend pas compte car l’effet qu’ont ces découvertes et invention apparaît plus tard, car l’esprit humain est soumis une sorte d’inertie : les personnes âgées sont peu influencées par les nouvelles techniques, et c’est donc avec au moins une génération de retard qu’on ressent l’effet de ces nouvelles inventions. C’est une idée reprise par Karl Marx : pour lui, c’est l’infrastructure, chez lui la force productive, les rapports de production, qui détermine la superstructure, soit l’ensemble des idées des hommes.  Le développement technique a pour but l’évolution de l’homme. Selon Descartes, dans son Discours de la méthode, c’est le progrès qui nous permettra de dominer la nature. Cette domination représente la salvation de l’homme, qui réussit tout seul à vaincre la nature qui l’a créé. Il veut connaître la nature pour la maîtriser ; et avec les progrès effectués, utiliser ces connaissances pour améliorer la qualité de vie et le confort humain. Le développement technique est la clé du développement de l’humanité. Et la révolution scientifique amorcée par Descartes va dans ce sens : les scientifiques ne recherchent plus la connaissance pour le plaisir, la vérité, mais ils recherchent l’utile. Si certaines théories sont obsolètes,  car surpassées par d’autres, il ne faut cependant pas les oublier si elles sont utiles au développement. La connaissance devient un moyen pour arriver au but. Et ce but est une évolution conduisant à un confort et une qualité de vie permettant cette connaissance pour le plaisir : c’est grâce au progrès technique que l’on peut philosopher, penser librement. En s’étant d’abord occupé des choses nécessaires au bon fonctionnement du corps, et en se libérant du poids du travail par exemple, l’homme peut se permettre de s’adonner à ses plaisirs.  ; Aristote disait : « On ne philosophe pas le ventre vide »

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