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Spinoza Ethique 2 prop 13 scolie

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Par   •  21 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 388 Mots (14 Pages)  •  452 Vues

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Kenza DOUKHI                                                                            Pour le 09.11.2021

L3 philosophie                     

Contrôle Continu Philosophie générale

Explication de texte 

Œuvre : Ethique

 2 proposition XIII scolie

L’Ethique est l’œuvre principale du philosophe néerlandais du XVIIème siècle, Baruch Spinoza. Son œuvre fut publiée post mortem par ses amis qui ont recueilli ses écrits. Dans cette œuvre magistrale que le philosophe a écrit durant une grande partie de sa vie, il y démontre « more geometrico » sa philosophie afin d’atteindre la béatitude, la joie. En effet, pour exposer ses arguments, Spinoza démarre toutes ses parties par des définitions et des axiomes que nous devons admettre pour pouvoir poursuivre ses démonstrations. Il émet ensuite des propositions brèves qui seront alors démontrées. S’ensuivent des scolies où il réfute ses adversaires et dénonce les préjugés. Son œuvre est composée de 5 grandes parties. Dans la première partie, de Dieu, le philosophe s’est intéressé au concept de Nature en affirmant grâce à la démonstration de proposition que la Nature constitue un tout unifié, indivisible et nécessaire. Il a également exposé sa thèse du déterminisme qui régit les lois de la Nature. Nous allons ici nous intéresser à la deuxième qui traite de l’esprit. Ici, il est question de la nature de l’être humain. Nous allons ici particulièrement nous intéresser au « mind/body problem », au problème corps/esprit que Spinoza traite ici. Notons que cette question fut une question centrale des philosophes du XVIIème siècle notamment grâce au fameux dualisme de Descartes, qui est un contemporain de Spinoza. Mais nous y reviendrons plus tard. Pour traiter cette question plus précisément nous allons étudier la proposition XIII, et plus particulièrement sa scolie ; car comme dit plus haut c’est ici que le philosophe peut répondre à ses adversaires. Dans les propositions précédentes, notamment à partir de la proposition X, Spinoza prépare l’idée que l’esprit est l’idée du corps. Puis lors de la proposition XIII, le philosophe affirme que l’esprit n’est rien sans le corps. L’esprit est le corps. L’esprit humain existe comme ce qu’il est éternellement, comme l’idée d’un corps. Il y a un fort renversement ici. C’est pour cela que Spinoza va se demander dans sa scolie comment nous pouvons distinguer les esprits les uns des autres. En quoi un esprit se différencie-t-il d’un autre ? Question que nous avons déjà pu rencontrer chez Descartes. Pour cela Spinoza va dans un premier temps développer son idée de l’unité du corps et de l’esprit. En effet, il précise que ce n’est pas une union entre deux entités qui communiquent mais bel et bien un mécanisme général qui fait nécessairement intervenir l’esprit et le corps. Il va également définir la nature du corps. Il poursuit alors en s’attaquant au problème central du texte, qui est comment faire pour différencier des esprits, des idées. Etant donné que juste avant il nous a démontré l’union corps-esprit, il nous expose la thèse suivante : ce n’est pas l’esprit qui permet de faire la différence entre les corps mais exactement l’opposé. Ce sont les corps qui distinguent les esprits entre eux. Il conclut sa scolie avec sa manière de classer les esprits grâce à la connaissance des corps de chacun. En effet, il explique comment les corps agissent sur les esprits et peuvent donc influer sur leurs qualités ou non. 

Spinoza amorce le début de sa scolie avec l’expression « par-là nous comprenons ». En effet, il nous renvoie à ce qui a pu être dit précédemment. Rappelons-nous la structure de l’Ethique : validation de définition, qui induit alors une proposition de laquelle découle logiquement une autre et ainsi de suite. Il nous est donc impossible de comprendre la scolie sans avoir au moins brièvement étudié ce qui précède. Grâce à cette suite logique de propositions et démonstrations, Spinoza nous indique que nous sommes dans la capacité de comprendre que l’esprit humain est lié au corps. En effet si nous nous penchons à nouveau sur la proposition XII, le philosophe nous prouve qu’il y a une relation de perception entre l’esprit et le corps, la pensée a pour objectif de représenter les corps, les deux attributs ne sont donc pas équivalents : « l’esprit perçoit les corps par le corps ». Lorsqu’on lit, c’est l’idée qu’il se passe entre le livre et nous. Il y a une asymétrie entre le corps et l’esprit. Cette proposition découle elle-même de la scolie de la proposition VII. Cette scolie récapitule ce que le philosophe a démontré précédemment : « tout ce que peut percevoir l’intellect infini comme constituant une essence substance, tout cela appartient à une seule et unique substance, et par conséquent, que la substance pensante et la substance étendue sont une seule et même substance que l’on embrasse tantôt sous l’un, tantôt sous l’autre attribut. ». Dès cette scolie Spinoza amorce l’idée d’union non pas au sens d’interaction entre deux substances distinctes, mais bel et bien un aspect de la correspondance générale entre modes de l’étendue, ce qui correspond au corps, et modes de la pensée, l’esprit. Et bien évidemment tout cela part de l’axiome IV et V de la partie II de l’Ethique : « Nous sentons qu'un certain corps est affecté de beaucoup de manières. » Pour Spinoza cela semble être un principe fondamental de l’expérience humaine. Cette formule reste tout de même floue. En effet il intègre un « Nous » et parle d’un « certain corps » sans dire que c’est le nôtre par exemple. Cependant il admet que ce fameux corps est affecté et ressent ces affects afin de savoir qu’il en est affecté. En ce qui concerne l’axiome 5 : « Nous ne sentons ni ne percevons de choses singulières, à part les corps et les manières de penser. » Ici il nous affirme que nous ne pouvons être en lien qu’avec des affections de l’étendue, c’est-à-dire notre corps et ceux des autres lorsque nous interagissons avec, et des affections de la pensée c’est-à-dire les idées, les modes de la pensée. Dans sa définition III de l’Ethique II, il nous présente l’idée comme synonyme d’esprit c’est-à-dire une chose pensante. Nous ne pouvons être en lien qu’avec deux attributs de la substance. Ici Spinoza nous a donc démontré le lien qu’il fait entre ce qu’il appelle l’étendue, ce qui correspond au corps, et à la pensée c’est-à-dire l’esprit. Pour lui ce ne sont que les deux faces d’une même pièce. Cela induit donc le fait qu’il est impossible les interactions et toutes relations causales entre les deux attributs de la substance. Il ne peut donc y avoir d’action réciproque comme l’esprit sur le corps ou inversement. Il ne peut également pas y avoir d’idée de séparation entre l’esprit et le corps comme le voudrait les religions après la mort. Il est donc en opposition avec son contemporain Descartes qui propose un dualisme corps/esprit c’est ce qu’il cherchait à expliciter avec le « ce qu’il faut comprendre par union de l’esprit et du corps » ligne 2.

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