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Prendre son temps est-ce le perdre ?

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Par   •  20 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 012 Mots (5 Pages)  •  3 173 Vues

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Alex                                                                                                               31/10/2020
Seguon

                                
        Dissertation de Philosophie

        Le Temps, cette entité abstraite qui régit l’Univers s’écoule sans cesse sans que rien ne puisse l’en empêcher. Chaque individu y est strictement soumis et doit donc faire bon escient du précieux temps qui lui est accordé. Tout d’abord, il est à savoir qu’il existe plusieurs conceptions de ce qu’est le Temps, certaines sont cycliques là où d’autres sont linéaires. Alors est-ce perdre son temps que d’aller lentement ? Nous verrons d’abord que prendre son temps est une ultime perte de temps mais qu’il est possible de démontrer qu’à l’inverse, utilisé judicieusement, le Temps n’est jamais perdu.

        La personnification du Temps lorsqu’on le prends, indique que l’on extrait une partie de ce dernier. Une partie instantanément perdue dès lors qu’elle est extraite. Selon Héraclite le cours du  Temps est comparable à un fleuve qui s’écoule indéfiniment ainsi chaque seconde qui passe est instantanément perdue à jamais. Ce qui donne du sens à sa thèse, « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». Cette conception fait l’apologie de l’optimisation temporelle telle qu’elle est recherchée par la production industrielle. On privilégie ici, la rapidité au reste.
        Cette conception n’est pas la seule à appuyer cette thèse, l’idée du Temps cyclique des Stoïciens la soutient aussi. Selon eux ce temps s’applique à tous ceux qui étaient, tous ceux qui sont, et tous ceux qui seront. Il est composé de cycles qui sont eux-mêmes composés d’étapes. Celles-ci sont la naissance, la croissance, l’apogée, le déclin et la mort.
Ainsi la croissance est très importante dans l'optique d'une recherche du bonheur très présente chez ces philosophes, le but étant d’en profiter le plus possible pour atteindre pleinement l'apogée et de souffrir le moins possible du déclin menant à la mort. Ce qui donne d'ailleurs à ces philosophes le surnom de "philosophes du suicide". On retrouve donc ici aussi l’idée du Temps qui s’écoule inexorablement, que l’on ne contrôle pas et que l’on ne contrôlera jamais nous rapprochant alors d’un déclin certain, poussant ces penseurs à profiter beaucoup de la partie ascendante de leurs vies en faisant fi de la partie descendante. Mais alors est-ce que prendre son temps pour parfaire des choses que l’on affectionne tout particulière est toujours une perte de temps ? Nous allons désormais montrer que de toutes autres conceptions du Temps existent et soutiennent d’autres thèses apportant de nouvelles réponses.

        Pour Platon, le Temps possède trois dimensions différentes, le temps chronos, un temps estimable, quantifiable et que l’on peut mesurer. Le temps infini, base, support, celui dont on ne connaît ni le point de départ ni le point final. Ces deux dimensions rejoignent la conception d’Héraclite et celle des Stoïciens. La troisième quant à elle, nommée le temps Kairos correspond au temps ressenti. Dans cette dimension du temps on fait entrer une émotion qui est personnelle à tout un chacun et qui va influer sur cette conception même du temps. 10 minutes en bateau pour une personne ayant le mal de mer peut sembler durer une éternité alors qu’à contrario 10 minutes en bateau pour une personne passionnée par la mer, pourra lui sembler ne durer qu’une fraction de secondes.
        Bergson quant à lui catégorise le temps en deux perceptions, le « temps des horloges », que nous subissons, et le temps de la « conscience », que nous vivons, qui se manifeste par la durée ressentie. Le temps des horloges s’écoule inexorablement comme le dit Héraclite, mais le temps de la conscience nous accorde plus de liberté en nous permettant de profiter d’un instant plus qu’un autre. Lorsque le temps de la conscience est joyeux le temps des horloges ne se fait plus subir. Le temps de la conscience c’est le temps personnel, le temps qui nous est propre, celui que nous pouvons plus ou moins contrôler et qui nous accompagne au quotidien. Celui-là même qui suit nos sauts d’humeurs et nos émotions. L’Être humain aime passer du temps avec les personnes qu’il affectionne donc le temps de la conscience permet d’apprécier un moment court en l’intensifiant c’est ainsi que l’on a l’impression que le temps s’écoule plus vite car on ne le subit plus, on l’apprécie. Alors que pendant ce moment là, le temps des horloges se contente de couler solitairement.

        En somme, chacun est en droit de percevoir le Temps comme il l’entend, pour certains on ne peux perdre de temps, pour d’autre nous perdons constamment du temps, il est important de noter ces petites nuances de la vie qui transforment ces pertes de temps passées en gains de temps futurs. Un échec pourrait être considéré comme une perte de temps, alors que lors du prochain essai on ne referait plus les mêmes erreurs, ce qui constitue un gain de temps. Alors se former pour mieux réussir constitue-t-il vraiment une perte de temps ? On ne perd jamais de temps lorsque l’on apprend.

                

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