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Penser la mondialisation avec Jacques Maritain - Philosophie de l’Histoire – La fin de l’Histoire

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Par   •  14 Mars 2022  •  Dissertation  •  4 117 Mots (17 Pages)  •  300 Vues

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La Fin de l’Histoire

Penser la mondialisation avec Jacques Maritain - Philosophie de l’Histoire – La fin de l’Histoire - LARHRA (openedition.org)

Introduction :

Histoire vient d’un mot ionien signifiant « voir, savoir, s’informer ». Elle est une « enquête » sur le passé, un effort pour le reconstituer (car par définition, le passé n’est plus, il faut le reconstruire à partir des traces qu’il a laissées sur son chemin : les archives) et la construction d’un savoir. Mark Bloch la définit comme « la science des hommes dans le temps ». Cette définition implique donc le mouvement de l’homme vers une fin. En analysant donc le terme de « fin », deux sens émergent : le but de l’Histoire, c’est-à-dire, vers quels objectifs elle tend et le terme de l’Histoire c’est-à-dire l’achèvement du mouvement du temps. Kant recourt à l’idée d’un « dessin de la nature », suggérant de faire l’usage du principe de finalité et de considérer que tout ce qui se produit dans la nature à une fin ou un but. Il s’agit donc de penser l’histoire pour s’interroger sur le sens global, extérieur à la volonté humaine. Cependant, Hegel prend les deux termes de « fin » en postulant que le but de l’Histoire est de tendre vers une liberté universelle, ce qui sera, paradoxalement, le terme de l’Histoire. La conception de la fin de l’Histoire d’Hegel justifie donc un cheminement de l’homme qui tend vers une fin ultime qui est sa liberté universelle, qui n’est autre que la vie de l’Esprit, grâce à la volonté et à la raison.

Problématique : L’histoire est-elle orientée vers une fin ? L’histoire a-t-elle un but précis qui aboutirait à son terme ?

  1. Ordonner l’Histoire pour lui donner un sens pour en discerner la fin  
  1. Donner un sens 

Afin de discerner la fin de l’histoire, au sens du but ou de la finalité de l’histoire, il est crucial d’en discerner son but. En effet, l’histoire est un mouvement parcouru par l’ensemble des hommes vers sa fin. Afin de pouvoir penser l’histoire en tant que science, cela implique de passer du vécu à la connaissance scientifique. Selon Auguste Comte, l’intelligence humaine passe par trois états successifs : l’état théologique, l’état métaphysique et l’état scientifique ou positif. L’Histoire de l’Homme l’amènerait donc à un état positif de l’intelligence humaine. La loi d’abord hypothétique puis vérifiée par l’observation et l’expérience remplace l’illusoire puisqu’elle recherche des causes. Nous voyons donc que l’attitude scientifique est un produit tardif de l’histoire puisqu’elle n’est pas spontanée chez l’homme. On peut donc dire que la connaissance spontanée du réel est donc anti-scientifique. L’histoire doit dépasser le simple vécu d’une expérience afin de pouvoir la raisonner de manière scientifique. En passant au-delà des données immédiates et poser des rapports, il est donc possible d’établir le sens de l’histoire. D’après A Comte, les hommes deviennent de plus en plus rationnels et scientifiques, ce qui induit forcément un développement de la connaissance à long terme. De plus, ce qui différencie l’homme de l’animal est sa faculté de former et d’extérioriser ses pensées et ses idées grâce au langage. En effet, le langage, qui est le système de signes qui permet l’expression ou la communication, est l’outil fondamental au rassemblement de l’Homme dans la cité et permet son progrès au fil du temps. L’histoire a donc un sens permis par l’état positif de l’homme couplé par le langage.

  1. Le logos comme modalité pour retranscrire l’histoire

En faisant l’utilité du « logos », qui a entre autres comme signification le langage, les hommes ont le pouvoir de retranscrire l’histoire. L’histoire d’un individu, comme l’histoire de toute espèce humaine repose donc sur l’acquisition des connaissances qui permettent à l’homme de ne jamais repartir de zéro. La mémoire et le langage permettent donc la transition d’un héritage de génération en génération. L’histoire aurait été pensée selon 2 conceptions distinctes :

  • La conception du cyclique du temps :

En effet, les calendriers perses, grecs, égyptiens et d’autres civilisations d’antiquité sont basés sur le temps cyclique. Selon la culture grecque, un cycle durerait environ 12 000 ans. Ce cycle distinguerait plusieurs grandes étapes différentes en commençant par l’âge d’or (période où l’homme possède la connaissance spirituelle et vit dans une harmonie parfaite) pour aboutir à un âge de fer (où triomphe l’ignorance, l’égoïsme et le mal). La vision cyclique de l’Histoire met en avant un éternel recommencement, l’infinité de l’Histoire. Cette conception postule également que les hommes n’ont pas de pouvoir concret dans l’Histoire puisqu’il est caractérisé par un éternel retour.  

  • La conception linéaire du temps :

Dans cette conception, le temps linéaire est marqué par une projection permanente dans le futur. Cette vision est avancée par les sociétés judéo-chrétiennes : elle implique une vision tournée vers le futur qui tend vers une fin : un terme mais aussi un absolu à réaliser.

Dans ces 2 conceptions du temps et donc du mouvement des hommes dans l’Histoire, la présence d’une fin est évoquée : soit par l’éternel recommencement du cycle ou par la mort dans le cadre du temps linéaire.

Transition : L’intelligence de l’Homme passe par plusieurs étapes et a pour finalité l’état positif qui permet à l’Homme de ne plus être dépendant d’une analyse théologique de l’Histoire. De plus, grâce au logos, c’est-à-dire au langage (capacité à s’exprimer), il est capable de le faire passer de génération en génération afin de faire survivre le progrès de génération en génération. L’histoire a donc une fin selon les deux conceptions du temps (linéaire et cyclique). Quel est le but de l’histoire ? L’histoire peut-elle atteindre un objectif qui permettrait l’achèvement de l’histoire ?

  1. Le but de l’histoire
  1. La République

L’homme à l’état de Nature est un « loup pour l’Homme ». En effet, selon Hobbes, l’homme serait dans un état de guerre « de chacun contre tous » afin d’arriver à poursuivre ses désirs. C’est donc en plaçant le « mien » après le « tien » que les hommes seraient dans une crainte permanente pour leur sécurité. L’institution d’un Etat a pour but d’assurer la sécurité des hommes en échanges de la conversion de leur liberté naturelle en liberté conventionnelle. Kant ajoute que l’homme est commandé par son « insociable sociabilité », c’est-à-dire par deux penchants contradictoires : rechercher son intérêt privé et s’associer. Selon Kant, la République serait le gouvernement idéal pour l’homme puisqu’elle constitue le régime ayant le plus de liberté et le moins de contraintes. La République est justement l’alternative à tous les régimes despotiques qui ne font pas seulement supprimer toutes les libertés, mais qui aliènent l’Homme afin de le rendre un parmi d’autres (il n’est plus citoyen mais sujet). L’état de communauté des hommes grâce au pacte social aurait donc mis fin à l’Histoire de l’Homme sous la forme la plus libre qu’elle soit. Cependant, l’objectif de l’Homme serait de se rassembler autour d’un régime qui trouve un équilibre raisonnable entre liberté et sécurité. En somme, Kant affirme la fin de l'histoire comme fin de l'histoire de la philosophie ou comme fin de l'histoire réelle qui réalise la raison pratique juridique en un État républicain.

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