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Satisfaire tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie?

Dissertation : Satisfaire tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Octobre 2020  •  Dissertation  •  2 219 Mots (9 Pages)  •  942 Vues

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  Dissert philo

Satisfaire tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie?

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Introduction

Le désir est une notion complexe car il peut être assouvi tout comme il peut ne jamais l’être. Le désir qui est assouvi procure une sensation de soulagement, de satisfaction et libère une place dans l’esprit de l’homme pour un nouveau désir inassouvi. On peut alors se demander si accomplir tous ses désirs est une bonne règle de vie, c’est à dire si elle mène au bonheur. Le désir procure un manque et disparaît donc lorsque ce manque est comblé, mais dès lors un autre désir vient remplacer l’autre, satisfaire tous ses désirs peut revenir à les accomplir aussitôt qu’ils apparaissent, successivement. Est-ce une bonne règle de vie pour autant?

        Le désir est la recherche d’un objet, la volonté d’avoir quelque chose qui serait potentiellement source de plaisir pour nous. Les désirs sont multiples et manifestent un sentiment de besoin, un manque donc de ce fait peuvent mener à une certaine souffrance. La satisfaction de ses désirs apparaît donc comme un moyen de combler ce manque, d’assouvir ce besoin et ainsi de se sentir bien et de mener une vie heureuse plutôt qu’une vie où l’on souffrirait constamment. Il paraît donc évident dans un premier temps que satisfaire tous ses désirs est une bonne règle de vie puisque cela nous apporterait du plaisir et nous mènerait au bonheur. De plus, certains désirs sont de l’ordre du naturels et leur satisfaction est nécessaire. Ainsi quand on a faim, on mange et donc on satisfait bien un désir nécessaire voire vitale. Ces désirs sont faciles à satisfaire et nous procurent un certain plaisir dans la mesure où ils comblent un sentiment de manque.

        La satisfaction de nos désirs est une bonne règle de vie dans la mesure où ne pas satisfaire mes désirs m’éloignerait dans ma quête du bonheur. Cela signifie que l’Homme tout au long de sa vie va avoir pour objectif d’atteindre un sentiment de bonheur et veut être heureux. Pour se faire, l’Homme va chercher à satisfaire ses désirs. Par exemple, si un une personne est heureuse en aidant sa famille (ici le désir sera d’aider sa famille), cette personne en question va mettre en place les différents moyens de satisfaire ce désir. De même, si quelqu’un est heureux en mangeant des plats préparés et sophistiqués, il sera tenté de manger dans de bons restaurants ou de cuisiner des plats élaborés pour satisfaire son désir. Ainsi, la satisfaction de nos désirs nous permet d’atteindre le bonheur, du moins une joie partielle car notre satisfaction ne sera qu’éphémère car un nouveau désir prendra la place du précédent. Cependant, le caractère temporaire du bonheur n’est pas une entrave à l’idée de bonne règle de vie. C’est-à-dire que ce n’est pas parce que la satisfaction du désir apporte un bonheur passager qu’il est insignifiant. En effet, même courts, ces petits moments de bonheur peuvent constituer une bonne règle de vie car les désirs satisfaits nous rendent heureux. Alors, la satisfaction des désirs est une bonne règle de vie.

        Mais surtout, le désir semble être plus qu’une quête pour l’homme, il semble être ancré au plus profond de l'homme. C'est la réflexion du philosophe hollandais Baruch Spinoza avec son œuvre l’Éthique, où il dit que l'homme est animé par ce qu'il appelle le conatus, c'est à dire un désir de persévérer en tant qu'il est accompagné de conscience. Spinoza pense que l'homme avec le conatus, se situe donc dans une poussée fondamentale par laquelle il participe à la dynamique de la nature, qui, à travers ce désir de l'homme, veut elle-même se réaliser. Ainsi, selon Spinoza, chaque homme doit suivre ses désirs et les accomplir, chercher ce qui est bon et utile pour lui. C'est ainsi qu'il en arrive à affirmer que : "nous ne désirons pas les choses parce qu'elles sont bonnes, mais elles sont bonnes parce que nous les désirons", et que : "le désir est l'essence même de l'homme". l’homme vivrait donc pour accomplir ses désirs, et en cela ce serait une de ses raisons principales de vie, ce serait une sorte de moteur. Rousseau a cité "malheur à celui qui n'a rien à désirer! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède". En effet

certes, satisfaire tous ses désirs peut paraître essentiel à l'homme, car beaucoup sont naturels, mais est-ce que les assouvir tous, successivement, sans exception, nous conduit au bonheur, à cette bonne règle de vie?

        Si nous revenons à la question que pose le sujet, l’expression « satisfaire tous ses désirs » est intéressante. En effet, cette expression signifie assouvir, accomplir tous ses désirs sans exceptions soit combler sans cesse ses manques, réaliser ses souhaits. Cela signifierait qu’il faudrait à chaque nouveau désir qui apparaît, le satisfaire. Or la vie n’est-elle pas une succession de désirs ? En ce sens, si un individu choisi la satisfaction de tous ses désirs comme règle de vie, il ne pourrait parvenir au bonheur puisqu’il serait en constante recherche de l’accomplissement d’un désir. Et que le plaisir procuré par la satisfaction de ce désir ne serait que bref, car à peine satisfait, un nouveau désir apparaîtrait. En d’autres termes, aussitôt un désir est satisfait qu’il laisse tout de suite place à un autre. Ainsi, Schopenhauer exprime cette idée dans Le monde comme volonté et comme représentation. En effet, il énonce clairement que la vie est une succession de désirs et que la satisfaction de tous ses désirs n’aboutirait à rien si ce n’est qu’à un plaisir de très courte durée. Il prend l’exemple d’un mendiant à qui on donnerait l'aumône : cela lui apportera du bonheur sur le moment puisque sans doute il pourra s’acheter un repas pour ce jour-ci, cependant comment fera-t-il pour manger demain ? Et les jours qui suivent ?  V Le problème sera toujours le même. Ainsi, le mendiant représente l’Homme et ses désirs qui se succèdent les uns après les autres et qui ne peuvent être tous accomplis, et l’aumône représente la satisfaction de ses désirs qui ne pourra apporter au mendiant un plaisir durable. Selon Schopenhauer, la satisfaction de tous ses désirs ne serait donc pas une bonne règle de vie car la satisfaction totale de ces désirs est impossible et que le bonheur procuré par l’accomplissement d’un désir ne serait qu’éphémère étant donné que la vie est une succession de désirs.

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