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Un tout petit fragment de pas grand chose

Discours : Un tout petit fragment de pas grand chose. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2019  •  Discours  •  1 397 Mots (6 Pages)  •  621 Vues

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Un tout petit fragment de pas grand chose.

Quand peut-on admettre un écart, une distance, une différence qui justifie d'être mesuré ? Ce qui sépare un objet d'un autre objet est-il du temps ou de l'espace ? Ou les deux ? Si l'espace donne l'impression d'être mesurable, le temps ne semble être qu'une idée, une construction de l'esprit. Utile pour notre équilibre psychique, le temps n'est pourtant pas indispensable. Il n'est qu'une subsistance et un état futur qui entoure l'instant.

Lorsque l'on attend son train, le temps prend une valeur concrète d'autant plus que l'arrivée prochaine du train nous obsède. Si notre esprit est absorbé, par exemple par une belle présence, le train arrive toujours trop tôt, rompant le charme brutalement.

Donc le temps est bien une idée qui s'écoule de manière différente selon l'observateur. Et pourtant depuis la maternelle jusqu'à l'horaire des repas dans la maison de retraite, le temps nous asservit. Comment expliquer cette dictature du temps sur l'homme ?

Sans doute parce que le temps est une composante de la vie, et non pas une quantité mesurable.

Composante en tant qu'idéologie ou part matérielle. On ne peut imaginer de vie sans notion de durée, donc c'est le temps qui impulse la vie et non la vie qui s'écoule dans un temps. C'est parce qu'il nous obsède, qu'on l'a toujours en tête que l'on finit par l'oublier. Même la matière, les planètes, le vide, les galaxies, les trous noirs, la matière noire, l'univers, ne peuvent exister sans lui. Il est invisible et ne se mesure qu'à l'aulne de nos petites observations de nos petits cerveaux de petits êtres humains, mais il est tout, définit tout, est à l'origine de tout. On cherche à le quantifier, mais c'est lui qui fait ce que l'on est.

Au lieu de mesurer ou découper l'univers en comptant nos pas, il faudrait le découper en comptant les instants où, en quelque endroit de l'univers, quelque chose change. Un peu comme les calques des anciens dessins animés. On se rend alors compte alors que la seconde est bien trop longue, même la micro-seconde, même le milliardième de micro-seconde, car on commence à bien se rendre compte de l'immensité de notre univers et de l'infinité des mutations enregistrables a un même instant. Le problème n'est donc plus l'infiniment grand ou l'infiniment petit mais l'infiniment court !

Nous aurons la même difficulté à trouver l'instant indivisible qu'à trouver la particule indivisible.

Notre univers n'est donc pas composé seulement de planètes mais aussi d'une infinité de calques superposés qui disparaissent (du moins pour nous) chaque fois qu'une bactérie éternue quelque part dans l'univers tout entier.

De la même manière que l'œil humain transforme une suite de scènes figées en une situation globale qui bouge (ce qui s'appelle dans le jargon technique un film), notre esprit à cette capacité à transformer cette suite d'états immobiles en une vie mouvante, par sa capacité à mémoriser les scènes passées et envisager les options futures.

Le temps ne se compterait donc pas en durée mais en nombre de calques... ça pourrait bien être un début d'explication au fait que le temps semble passer très lentement lorsqu'on ne fait rien (peu de calques) et trop vite quand on est très occupé. De la même manière on a l'impression de n'avoir " pas perdu son temps" lorsque l'on a eu un week-end plein d'activités (beaucoup de calques) ou "gâché son temps" si l'on est resté sans rien faire d'intéressant.

D'où, peut-être, la propension qu'ont beaucoup de gens à etre hyper actifs pour "produire des calques" afin d'éprouver ce sentiment rassurant de faire durer plus leur existence et faire reculer la mort.

Or, ils ne font pas bouger le temps, c'est le temps qui les fait bouger. Nous sommes les personnages, immobiles sur chaque calque, et le temps est la caméra qui les fait tourner. Mais à la différence de Mickey, qui lui ne sait pas ce qu'il va faire sur la planche suivante, nous avons deux choses de plus: la mémoire et la prescience. Nous nous rappelons ce que nous avons fait et avons une idée de ce qui peut nous arriver dans les calques suivants. C'est peut-être ça qui nous donne l'impression de

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