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Toute vérité Est-elle Relative ?

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Par   •  17 Octobre 2014  •  2 393 Mots (10 Pages)  •  4 355 Vues

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La vérité pourrait aisément dans un premier temps être définie par son caractère univoque, qui serait valable pour tous, en tous lieux et tous moments. Cette définition que nous serions tentés de donner dans un premier temps explique aussi le fait que nous ne pouvons définir ce qu'est ou ce que devrait être la vérité. C'est pourquoi dans un premier temps nous distinguons la vérité de la réalité : la réalité concerne l'ensemble des phénomènes existant, elle concerne les objets alors que la vérité est une représentation mentale conforme à la réalité, elle implique donc le jugement. Cependant il faut distinguer aussi les différentes formes de vérité car il en existe plusieurs : la vérité discursive qui renvoie à l'ordre du discours, la vérité dans l'ordre du réel et celle dans l'ordre de la logique que nous tenterons de définir au cours de cet exercice. La relativité est le fait de renvoyer à quelque chose, ici la vérité renverrait à certains sujets ou périodes historiques. En effet il nous paraît vrai que chaque époque possède ses vérités et que toute vérité ne se révèle pas toujours vraie au fur et à mesure de l'histoire. Pour les sceptiques grecs (Pyrrhon d'Elis 360-275 avant notre ère, fondateur du scepticisme) il n'y avait pas de vérité car on ne peut rien connaître. Mais le scepticisme se contredit lui même : il est vrai qu'il n'y a pas de vérité. Comme l'a fait remarquer Aristote en disant qu'il est impossible d'affirmer qu'il n'y a pas de vérité sans reconnaître qu'il y a de la vérité. Ce qui me permet de lever le doute sur l'existence de la vérité et d'affirmer que la vérité existe qu'elle soit universelle ou relative, il est impossible et inconcevable qu'il n'en existe point. De cette façon le problème résulte plus de la condition de venue et de la production de celle-ci. La vérité se présente comme valant pour tous, en tous temps et en tous lieux, mais en même temps elle est énoncée par un sujet particulier.

On peut se demander si elle n'est pas relative à une époque historique et à des sujets ? Si elle est universelle, n'est-ce pas mépriser la diversité des opinions et des croyances ?

Dans un premier temps nous verrons que la vérité est universelle puis dans un second qu'elle est relative.

Pour connaître la vérité il faut se baser sur la raison, car la raison est la faculté humaine de connaître les choses telles qu'elles sont réellement. Pour que la raison puisse opérer pour nous laisser paraître la vérité il est nécessaire de mettre toutes nos sensations de côté. La célèbre « allégorie de la caverne » de Platon nous l'explique bien : il dresse le tableau de la caverne où des hommes seraient enchaînés depuis l'enfance visage tourné vers le fond où ils ne verraient que le mouvement de certaines ombres, qui sont la seule réalité qu'ils connaissent. Pour Platon nous sommes similaires à ces hommes : nous prenons les choses qui nous entourent, les choses résultants de nos expériences sensibles pour des réalités et de fait nous les jugeons comme vérités sans comprendre d'où viennent ces images. La caverne est le monde des opinions, des illusions et fausses connaissances. Pour connaître la vérité il faut sortir de la caverne et aller à la source réelle de la lumière et des ombres. L'allégorie signifie qu'il faut s'élever au-dessus des apparences grâce à la raison pour voir la réalité des choses et par suite connaître la vérité. Platon réfute donc l'idée que la vérité renvoie à l'expérience sensible, pour lui elle doit avoir un caractère universel et nécessaire, elle doit être vraie pour tous et ce qui est vrai ne change pas. Le vrai ne peut pas provenir de la sensibilité car nos sens nous trompent ou plutôt c'est l'interprétation que nous faisons de nos sens qui nous trompent. Par exemple si je suis malade avec 41° de fièvre et que je plonge ma tête dans une eau à 25 degrés ce qui me paraîtrait une eau « tiède » en temps normal, je la trouverais glacée. Le savoir, qui veut dire le vrai, doit se construire contre l'expérience sensible trompeuse, et non à partir de cette expérience. De plus Platon dit que ce qui dans une chose ne change pas, c'est son essence autrement dit sa définition ou son « idée ». « L'idée » n'est pas la réalité mais le modèle intelligible sur lequel cette réalité est produite. Pour établir la vérité d'une affirmation il faut la démontrer c'est à dire raisonner à partir des « idées » que l'affirmation contient. Il faut montrer que cette affirmation est affirmative car elle est la conséquence d'une affirmation dont on a déjà prouvé la vérité. Ce qui forme une circularité jusqu'à la première affirmation vraie que Platon appelle « le principe anhypothétique » c'est à dire le principe de vrai en lui-même qui n'est pas la conséquence d'une autre affirmation, ce qui est aussi le savoir absolu autrement dit l'activité qui consiste à remonter d'Idées en Idées jusqu'à la première.

Pascal s'oppose à Platon non pas sur le fond de la question qui est la notion de vérité universelle mais il s'oppose plus dans la forme à propos de l'Idée ou vérité première. Pour lui la recherche des premiers principes est une quête infinie qui rend impossible toute démonstration. Dans cette conception Dieu se trouverait « au bout » du moins l'infini, sachant qu'il y a toujours quelque chose qui précède à l'infini donc toute démonstration de ce fait serait vouée à l'échec. Nos raisonnements n'auraient plus de rapport avec la réalité des choses telles qu'elles sont car les raisonnements se fondent sur des Idées séparées du monde sensible. Pour Pascal il faut donc partir de propositions dont la vérité apparaît de façon évidente à tous, par l'intuition qui ici serait l'intuition de Dieu et serait de toute évidence la vérité première s'imposant à notre raison. La vérité première qui fonde la possibilité de démontrer et prouver apparaît sans preuve, et s'impose à notre raison : elle est évidente.

Une autre sorte de vérité universelle est la vérité formelle ou encore de l'ordre rationnel ou logique dont le contraire du vrai apparaît comme le faux. La vérité est dans ce cas la propriété d'une proposition et la vérité d'une proposition est le fait que le discours soit en accord avec les règles, que l'esprit soit en accord avec les conventions. C'est cette conception que traduit Isaac

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