Socrate n'etait pas un Sophiste

Socrate n’était pas un sophiste.

Le philosophe Athénien Socrate se distingue du sophiste de son époque sur deux plans: son rôle socio-professionnel et son portrait intellectuel. D’une part, dans l'Athène antique, le sophiste s’auto-identifie comme professeur de sagesse, autant dans le domaine scientifique que rhétorique. Ce dernier réclame une rémunération, parfois considérable, à ses étudiants et leurs familles, qu’il perçoit avant tout comme des “clients.” En d’autres mots, le Sophiste marchande son savoir. A contrario, Socrate n’est pas animé par l’indemnisation financière. Il cherche avant tout d'éduquer à titre gracieux la jeunesse d'Athènes, car pour lui, comme pour de nombreux Athéniens de son temps, tout savoir est lumineux. En outre, d’une optique intellectuelle, le sophiste s’oppose diamétralement à la philosophie de Socrate. L'idéologie du sophiste est définie par le relativisme: la croyance que tout est relatif, et donc qu’il ne peut exister de vérité absolue. La sagesse est alors interprétée par le sophiste comme l'habileté de manipulation de l’opinion par la persuasion. Or, la quête de Socrate est précisément celle de la recherche de la vérité, et dépends donc foncièrement de l’existence d’une certaine objectivité, que le sophiste refuse de reconnaître. L'existence de la vérité n'étant découverte que par la raison, Socrate explique qu'une bonne vie est celle qui s'examine et poursuit la connaissance, c’est ainsi qu’il définit la sagesse. Pour clore, il existe incontestablement une multitude de similarités entre Socrate et le sophiste, mais ils faut également considérer leur altérité: le statut socio-professionnel, ainsi que l’inclinaison intellectuelle du sophiste sont antinomiques à ceux de Socrate; c’est pourquoi il peut être qualifié de philosophe, et non pas de sophiste.

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