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Résumé de l’œuvre : Le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

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Par   •  28 Septembre 2014  •  Fiche de lecture  •  1 077 Mots (5 Pages)  •  1 595 Vues

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Résumé de l’œuvre :

Le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes est un essai philosophique d’une centaine de pages richement annoté par l’auteur.

L’essai est introduit par une lettre de louanges adressée à la république de Genève, une dédicace décrivant le lieu parfait où vivre, un endroit où seraient réunies les conditions fondamentales de la cité juste qui trouve pour l’instant son meilleur exemple en cette république de Genève. La lettre est suivie d’une préface de méthode datée du 12 juin 1754 qui pose la question de droit politique de l’Académie de Dijon. Rousseau y explique s’être tenu « dans les bornes d’une discussion générale et purement philosophique, sans personnalité ni applications ». Vient enfin une exorde qui envisage la question de l’Académie dans cette nouvelle perspective. On peut concevoir deux types d’inégalités : l’inégalité naturelle, dont le nom seul montre qu’il est vain d’en chercher l’origine, et l’inégalité sociale, instituée par l’homme. C’est elle dont il faut trouver la source, hors de l’histoire, puisqu’elle l’a fait naître. Hors de l’histoire, c’est-à-dire dans un hypothétique état de nature, degré zéro du progrès, naissance virtuelle dont seul le cœur d’un homme juste peut garder la mémoire ou celer la chimère.

Dans la première partie, l’auteur décrit l’homme primitif dans l’état de nature, antérieur à l’institution de la société : c’est un être fort, agile, plus faible mais plus organisé que les animaux de son environnement. Son corps est son seul outil et sa seule arme (Rousseau dit même que l’homme de la civilisation serait facilement battu par l’homme naturel dans un combat). Dépourvu de sens moral, l’homme naturel ni connaît ni le bien ni le mal, c’est un être infra-moral (Rousseau réfute ainsi le vice attribué par Hobbes à l’homme de la nature). Sa pensée est composée d’opérations simples. Il n’a que peu de besoins, et pour cela il parvient facilement à les satisfaire. Ses passions sont celles de la nature : la nourriture, le sexe et le repos sont les seules choses bonnes pour lui et ses seuls maux sont la douleur et la faim. Il n’y a aucune raison pour que l’homme sauvage cesse d’être sauvage. Le sauvage est un être naïf, autosuffisant et pacifique. Cependant, le sauvage ressent de la pitié, source d’empathie, contrairement à l’homme civilisé dominé par l’amour-propre et l’égoïsme.

L’homme naturel est ainsi équilibré par ses deux tendances, la pitié (qui le pousse vers les autres) et l’auto-conservation (qui l’isole). Dans l’état civil, les lois et les vertus joueront les rôles de ces deux instincts.

Ainsi, l’inégalité est à peine perceptible dans l’état de la nature.

Cet état, présenté comme une fiction utopique, un véritable « âge d’or », constitue un stade de bonheur et d’équilibre qui sert de référence pour mesurer l’écart plus ou moins grand de l’homme social par rapport à son origine naturelle. Il permet aussi d’apprécier au plan moral la dégradation de l’homme en société. D’ailleurs, si en de nombreux points, le sauvage ressemble aux animaux, il possède la faculté de se perfectionner. C’est cette perfectibilité qui sera la source de sa sortie de l’état naturel et la cause de son malheur, selon Rousseau. L’homme est avant tout un animal. Il étudie donc l’homme sous deux formes : son aspect physique puis son aspect moral et psychologique.

Rousseau décrit également l’évolution de la langue : cri de la nature au départ, la langue évolue car les ses idées sont plus complexes. Ainsi, les premiers mots utilisés avaient des significations plus qu’aujourd’hui, la langue se spécialise ainsi au fur et à mesure de son développement. La langue, au départ pratique devient peu à peu métaphysique et abstraite.

Voltaire caricaturera ce mythe du bon sauvage, pensant que Rousseau voulait faire régresser l’humanité, ce qui est faux. L’état de nature chez Rousseau n’est qu’une fiction théorique, un artefact intellectuel pour comprendre d’où vient l’homme. Il ne s’agit donc pas d’un projet. Rousseau se brouillera également avec Diderot, lorsque ce dernier niera la possibilité d’un homme de nature ni bon ni mauvais.

La seconde partie s’attache à la formation de cet homme social, étudiant ainsi le moment où apparaît le mal, c’est-à-dire l’inégalité engendrée par la propriété. C’est donc la propriété, l’usurpation qui a créé et institutionnalisé l’inégalité entre les hommes. Le travail, et l’oppression qui en découle, est la conséquence de la propriété. L’institution de la propriété est le début de l’inégalité morale, parce que si les hommes peuvent “posséder” les choses, alors les différences de « patrimoine » sont sans rapport avec les différences physiques. Cependant, Rousseau ne dénonce pas en soi la propriété (comme le fera l’anarchiste Bakounine), il dénonce les inégalités de propriété.

Rousseau explique les grandes phases de l’évolution technologique (métallurgie et agriculture) et son influence sur la psychologie humaine. L’amour conjugal, la coopération et en particulier la création de rôles entre les sexes (qui rend les femmes soumises aux hommes), sont des sources d’inégalité.

A ce stade, si l’homme naturel était régi par le besoin, l’homme civilisé vit de loisir puisque la coopération et la division des tâches libère son temps. Les arts se développent, certes, mais les rapports humains sont fondés désormais sur l’intérêt et non plus la pitié.

L’homme est dénaturé par la société qui n’est qu’un pacte d’association au profit des riches. La propriété institue des classes, des conflits entre riches et pauvres car le propriétaire agit comme s’il possédait les travailleurs. La solution à ce conflit est un contrat, proposé par les riches aux pauvres, pour former des sociétés politiques. Les pauvres sont persuadés que, en acceptant la création d’une société politique, ils seront libres en sécurité et de préserver leur liberté. Mais selon Rousseau, il s’agit d’un assujettissement : « L’homme est né libre et partout il est dans les fers ». À ce pacte illégitime Rousseau propose de substituer un « vrai contrat » au terme duquel le peuple pourra exercer directement sa souveraineté. On voit ainsi en quoi le Discours sur l’origine des inégalités annonce le Contrat Social.

En conclusion, Rousseau dresse un portrait très sévère de la modernité. Son pessimisme historique (l’histoire signifie décadence) se marie avec un optimisme anthropologique (l’homme est naturellement bon). L’inégalité provient de la propriété, mais la croissance de l’inégalité est due au développement de l’esprit humain.

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