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Peut-on Ne Pas Savoir Ce Que L'on Fait

Mémoire : Peut-on Ne Pas Savoir Ce Que L'on Fait. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2014  •  2 110 Mots (9 Pages)  •  11 353 Vues

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Savoir, c’est avoir connaissance. Savoir ce que l’on fait, c’est prendre conscience de nos actes. Savoir ce qui est présent, ce qui se passe, ce que je vois, et surtout ce que je fais. Dans ce cas, la conscience est donc omniprésente. Mais savoir, c’est comprendre, connaître le but, les causes, les conséquences de nos faits et gestes. Or, si nous partons du point de vue que nous savons ce que nous faisons, les raisons de nos agissements sont censés être connus aussi. Dans le cas contraire, nous pouvons donc avoir des doutes sur nos propres actes, ne pas comprendre ce que nous faisons là, ne pas avoir conscience des choses dites ou faites, on parle alors d’actes irréfléchis, où nous avons l’impression d’être quelqu’un d’autre, de se perdre dans sa propre personne et sa propre conscience. Le but, ici, est donc de s’interroger sur nos agissements, qui sont parfois réalisés sans savoir, sans en avoir conscience; et de savoir enfin s’il est possible de ne pas savoir ce que l’on fait vraiment ou non, en pouvant tout simplement dire que nous ne savions pas ce que nous faisons à un moment donné, et si nous en avons le droit de se limiter à cette simple excuse, qui serait alors de ne pas savoir ce que l’on fait.

Tout d’abord, être conscient, c’est agir, sentir, ou penser, et donc savoir qu’on agit, sent, ou pense. En effet, il y a plusieurs niveaux de conscience, il y a la conscience immédiate, la conscience réfléchie, et la conscience morale. La conscience immédiate accompagne tous nos actes, nos perceptions. La conscience réfléchie est la capacité d’être conscient de sa conscience, de retourner sur des critiques personnels, des expériences, des actions, et s’en servir comme exemple. Et enfin, la conscience morale, qui nécessite de conscience réfléchie, est la capacité de savoir répondre, d’assumer ses choix, porter jugements sur soi-même ou même des autres. La conscience, en général, disparaît de manière incomplète lorsque nous dormons, car le rêve prend sa place, en protégeant à la fois tout ce qui pourrait nous perturber dans notre sommeil et donc nous réveiller, comme lorsque nous nous réveillons en sursaut après un choc, une chute, qui n’existe que seulement dans nos rêves mais que nous avons l’impression de ressentir, d’où le réveil brutal, qui nous prend comme une grande bouffée d’oxygène, une sensation de pouvoir respirer de nouveau après un sentiment d’étouffement; pareillement pour le somnambule, qui ignore tout ce qu’il est occupé de faire mais qui a quand même conscience du terrain. Ainsi, il ne semble pas possible de ne pas nous rendre compte de ce que nous faisons, même si cela semble étrange, puisque la conscience est présente dans chacun de nos faits et gestes. D’ailleurs, dès que nous pensons à quelque chose, nous le savons. Il n’y a pas un moment où l’on ne pense pas à quelque chose, cela est impossible, par exemple, même lorsque nous lisons, lorsque nous écrivons, nous sommes bien obligatoirement occupé de penser à ce que l’on écrit ou lit à ce moment précis. C’est ce que Sartre appelle la translucidité de la conscience, rien n’échappe à la conscience, c’est pourquoi notre existence ne peut s’échapper. C’est aussi ce que pense Descartes, d‘où sa phrase très célèbre, où il dit « Je pense donc je suis ».

Cela paraît donc logique, que lorsque nous sommes occupés de faire, quoi que ce soit, la conscience apparaît, puisque l’action de faire quelque chose oblige à réfléchir à comment s’y prendre, elle exige alors une certaine concentrations des forces physiques et/ou morales en vue d’atteindre un but. Toutefois, dans certains cas, une action semble se réaliser sans conscience, par exemple dans l’automatisme. Au début, lorsque nous faisons une action, la concentration est exigé, comme il est expliqué ci-dessus, mais par la suite, à force de toujours faire cette même action, cela devient un automatisme. Le vélo en est un bon exemple, lorsque l’on apprend à rouler, cela semble être difficile, nous devons nous concentrer, nous appliquer, jusqu’à ce qu’on réussisse pour de bon, la conscience est donc présente. Mais ensuite, à force de rouler, cela semble banale, nous roulons sans même réfléchir au fait que nous devons pédaler, contrôler le guidon, freiner… Henri Bergson, un philosophe français, expliquera d’ailleurs que la conscience est « la fonction du réel », et donc, lorsque l’action est souvent répété et qu’elle devient un automatisme, la conscience n’est plus obligatoire, et elle se retire sans que l’on s’en rend compte. Je n’ai donc plus besoin de réfléchir avant d’agir, de me concentrer… On fait donc une preuve d’intelligence sans savoir car cela nous semble logique. Il semble donc possible de réaliser quelque chose sans le savoir.

Nous savons que nous faisons quelque chose, mais savons-nous pour autant ce que nous faisons? Il est possible que nous sachions que nous faisons quelque chose, mais que nous sachions pas ce que nous faisons exactement. Nous savons que nous agissons, mais pas pourquoi. Il faut donc savoir aussi les causes et les conséquences de ce que nous faisons. Sinon il semble trop facile de dire que l’on connait quelque chose.

Or, parfois, malgré que notre conscience est présente, il arrive que nous faisons des choses sans vraiment en savoir la valeur, on ne s’attend pas à de tels ou tels conséquences, on croit faire quelque chose de bien mais on fait quelque chose de mal. Toutefois, cela n’est pas fais exprès, ce n’est pas ce qu’on veut absolument, ce n’est pas prévu à l’avance, ça ne dépend pas seulement de nous même; il est possible qu’on ne sache tout simplement pas les conséquences de certains actes, qu’on nous pousse à la faire donc nous le faisons sans réfléchir pour autant à la suite des évènements, on se laisse emporter, nous ne savons pas, par manque d’expérience, de connaissance, de savoir. C’est d’ailleurs ce que disait Platon, que Socrate soutenait, « nul n’est méchant volontairement », qui veut donc bien dire qu’on peut agir inconsciemment, sans automatiquement savoir que cela peut/va faire mal. C’est aussi le cas avec Eichmann et « la banalité du mal », car cet homme, un nazi, qui n’a jamais pris

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