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Peut-on Douter De Tout ?

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Par   •  17 Février 2013  •  2 198 Mots (9 Pages)  •  1 070 Vues

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Le doute est un état d'incertitude et d'hésitation dont tout le monde peut faire l'expérience dans sa vie quotidienne. Il existe trois façon de douter, le doute dit ordinaire qui est l'expression d'une incertitude qui s'impose à nous sans que nous le décidions ; le doute philosophique qui est une méthode permanente de réflexion qui implique que l'on soit capable à tout moment de remettre en question quelque chose qui semblait acquis et certain afin d'entamer une réflexion ; le doute cartésien qui est radical et hyperbolique mais provisoire ( « une fois dans sa vie » Descartes), et méthodique, qui vise à « établir en toutes choses des vérités fermes et assurées sur le modèle des sciences. » et puis le doute sceptique qui est une décision de douter de tout et toujours de façon permanente et définitive et repose sur la thèse de l'impossibilité d'accéder à la moindre vérité. Par le passé, Socrate fût condamner à mort après avoir remis en doute l’ordre social de sa cité. Ce qui nous amène à se demander si l'on peut tout remettre en cause. Nous verrons dans une premier temps comment nous pouvons remettre en cause des vérités dite immédiates puis des connaissances qui nous ont été instruit et enfin nous verrons qu'il n'est néanmoins pas nécessaire, ni conseiller, de tout remettre en cause.

Peut-on douter des connaissances qui semble être les plus évidente ? Pour le savoir, partons de la connaissance la plus immédiate : la perception. Cette connaissance semble la moins complexe et paraît tellement évidente au premier abord qu'il peut sembler absurde de la remettre en cause. Prenons vous comme exemple, vous êtes assis sur votre bureau en train de lire cette copie ; peut-on douter de cette connaissance perceptive, existe-t-il des raisons pour dire que peut-être il n'est pas vrai que vous êtes en ce moment en train de lire ces lignes? peut-on aller jusqu'à dire qu'il faut faire preuve d'esprit critique et ne pas se précipiter, se pourrait-il que quelqu'un, ou quel que chose vous pousse à croire que cette perception est certaine, indubitable? Autrement dit, le doute rencontre-t-il ici ces limites ? On peut pourtant répondre qu'ici, le doute est de rigueur : non seulement, il est possible, mais on peut encore parler d'un devoir à le faire. En effet, si je réfléchis bien sur cette connaissance immédiate, je me rends compte que je ne peux, dans le domaine des sensations, être certain d'être dans le vrai. Par exemple, peut-être y a-t-il un individu qui est en train de simuler mes organes récepteurs et m'envoie la perception : "en ce moment je sens que je lis cette copie". Or, comment puis-je le savoir? Comment puis-je vérifier que ce n'est pas le cas? Je ne peux pas sortir de moi-même, afin de vérifier si ma perception correspond au monde extérieur, (et s'il y a même un monde extérieur) ; je ne peux avoir accès à quelque chose de non perçu. Or, si tout ce que je peux connaître, n'est connaissable qu'à travers mes facultés de sentir, je peux toujours douter du fait que mes perceptions correspondent bien au monde tel qu'il est vraiment, et même, qu'un monde extérieur existe. Dans ce domaine de la connaissance immédiate, le doute est donc possible, rationnel, puisque nous ne pouvons jamais être certain d'être dans le vrai. Puisque je ne peux donner de bonnes raisons pour établir que nous avons une réelle connaissance, alors, je peux en douter.

Mais si nous pouvons venir à douter de notre corps, qu'en est-il de notre esprit ? Dans les Méditations Métaphysiques, Descartes se lance à la recherche des vérités premières et il décide pour commencer, de faire table rase de ses certitudes. Il endosse alors le rôle du sceptique et doute de tout même jusqu'à l'exactitude des vérités mathématiques. Il élabore également l'hypothèse d'un malin génie qui le ferait se tromper toujours. Mais à ce doute poussé à un point extrême, hyperbolique, il s'aperçoit que quelque chose résiste : il ne peut pas douter qu'il pense pendant qu'il pense. Ainsi la réalité de sa propre pensée s'impose à lui comme une évidence absolue. En effet, quoi que je pense, je ne peux pas douter que je pense au même moment, et donc que je suis. Descartes pose donc comme certain que j'existe en tant que chose qui pense. Il y là une sorte d'instantanéité entre le je suis et le j'existe. C'est la présence de ma pensée à elle-même qui est la seule certitude résistant à l'épreuve du doute, car même l'existence de mon propre corps est remise en question. Par conséquent, l'absence d'inférence entre le je suis et j'existe, montre que le cogito, le raisonnement "je pense, donc je suis" est une idée claire qui me permet de constater (et non pas de déduire) que je suis. L'existence ne peut pas être déduite, mais elle est une émanation du cogito : me disant, "je pense, donc je suis", j'affirme du même coup mon existence en tant que conscience : "je suis, j'existe". La présence de ma pensée à elle-même, la conscience, est donc pour Descartes une certitude, une idée claire et distincte, à partir du moment où je pose l'acte fondateur du cogito : "je pense, donc je suis".

Mais peut-on pour autant douter de toutes les autres connaissances humaines, telles que celles qui me sont transmises par des livres, donc, par la société à laquelle j'appartiens? Ne passent-elles pas pour les plus assurées? Ces connaissances sont diverses : on a l'histoire, la religion, la science, etc. On nous les enseigne comme étant certaines, ou, du moins, on ne nous apprend pas à en douter. En effet, si l'élève se mettait à interrompre sans cesse le professeur en exprimant des doutes, (par exemple : comment savez-vous que Louis XVI a réellement existé?), alors, il se mettrait en position de non-apprentissage ; comme le dit Wittgenstein "Un tel doute est comme creux" ; il n'a pour ainsi dire aucun sens.Pourtant, ne peut-on penser que cet élève n'a pas si tort que cela? N'est-il pas possible de douter même de ce genre de connaissances? L'histoire ne repose-t-elle pas après tout, tout autant que l'enseignement de la Bible, sur le témoignage des autres? N'est-elle pas dès lors de l'ordre de la croyance? Peut-être après tout nous a-t-on menti.

En fait, comme l'a bien montré Hume, toute connaissance à caractère informatif, qui porte sur le monde, est révocable. En effet, contrairement aux vérités mathématiques, la plupart

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