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Peut-on Douter De Tout ?

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Par   •  3 Mai 2015  •  1 572 Mots (7 Pages)  •  974 Vues

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Peut-on douter de tout ?

Peut-on douter de tout ? Le doute semble être le point de départ d'une réflexion philosophique pour les rationalistes comme Descartes par exemple, un doute qu'il veut dans un premier temps, méthodique, hyperbolique mais qui n'est qu'un point de départ. Peut-on appliquer le doute à tout instant, dans tous les cas de figures? Pouvons-nous dépasser ce point de départ de la réflexion philosophique ou sommes-nous condamnés à douter de tout et à faire du doute lui même un point d'arrivée, une conclusion de notre réflexion philosophique ? Il apparaît alors que le doute, au sens d'un instrument philosophique de recherche de la vérité, soit à définir dans ses applications. L'attitude du penseur aurait tendance à sombrer dans le scepticisme si on appliquait cette formule du doute étendu à tout systématiquement et tout le temps. Qu'en est-il du domaine de sacré, résiste-t-il au doute ? Les sceptiques ont été remis en question par les philosophes eux-mêmes, en raison de leur propension à faire un usage sans limites du doute. On peut s’étonner d’une telle critique cependant nous devons nuancer l'application du doute comme point de départ et comme point d'arrivée. C’est sur cette base que nous allons construire notre réflexion, en essayant d'investir le champ du doute du point de vue de la connaissance, car c'est l'enjeu de notre recherche. Si le doute est illimité, l'homme n'en tirera aucune connaissance. Derrière la question de savoir si on peut douter de tout, se profile une autre interrogation, l'homme peut-il atteindre la connaissance ? Le doute vient-il ruiner cette quête ?

I. Le doute, condition de notre pensée

1. Les sceptiques

Nous savons qu'au IVe siècle avant Jésus Christ, Pyrrhon d'Elis crée une école fondée sur le doute comme base de la pensée. Le scepticisme se caractérise par plusieurs points, tout d'abord par le fait que nous ne pouvons pas faire confiance à nos sens dont on ne peut déduire aucune connaissance du monde, la raison n'est pas fiable non plus, elle est tout juste bonne à nous tourner vers les sophismes les plus communs toujours erronés puisqu'ils nous font prendre le faux pour le vrai, les syllogismes toujours vrais d'un point de vue formel mais le plus souvent faux d'un point de vue matériel, ou encore paralogismes, véritables erreurs logiques. Il n'y aurait donc aucune source fiable de connaissances, l'homme serait condamné à ne jamais approcher de la vérité. On retrouvera chez Montaigne une attitude similaire de retrait par rapport à la connaissance, il adhère à la posture grecque appelée, « épochè » qui signifie, suspension du jugement.

2. Suspendre son jugement

Dans ces conditions d'accès restreint à la connaissance, il semblerait qu'il faille suspendre son jugement, nous adopterions donc la position sceptique mais en même temps, c'est précisément cette attitude qui pose problème à la philosophie puisque nous risquons ainsi de sombrer dans l'infini. Il semblerait qu'il n'y ait pas de fondement possible pour atteindre la vérité, pas de fondation pour la construire. Il nous faudrait douter de tout et toujours et ceci sans limites et à l'infini. Mais pouvons nous vivre sans affirmation, sans certitude dans la suspension permanente du jugement, peut on aussi douter du fait que l'on doute ? Nous sombrons dans l'infini du doute.

Du point de vue de notre vie quotidienne, pratique dirons nous et de notre vie plus théorique, plus tournée vers la réflexion pouvons nous adopter cette tendance à sans cesse douter des choses et de notre doute lui même, ne nous faut il pas réorienter la question de l'universalité du doute sceptique ? Quelles limites pouvons nous donner au doute ?

II. Les réfutations du scepticisme

1. Les limites du doute

Le discrédit est lancé sur les certitudes les plus communes et sur les recherches philosophiques. La position sceptique est attaquée avec Epictète, stoïcien du 1er siècle avant Jésus-Christ. Nous pouvons lire dans les Entretiens : « Tu te réfutes toi-même tous les jours ; ne vas-tu pas laisser ces froides argumentations ? Quand tu manges, où portes tu ta main, à la bouche ou à l’œil ? Quand tu te baignes, où entres-tu ? Quand appelles-tu la marmite un plat, ou la cuillère une broche ? ...Apporte-moi de la tisane. – Je lui apporterais une pleine tasse de vinaigre. – Ne t’ai-je pas demandé de la tisane ? – Oui, Maître, c’est bien de la tisane. – Mais n’est ce pas du vinaigre ? – Qu’est ce d’autre que de la tisane ? – Prends et sens ; prends et goûte ! – Que puis-je en savoir puisque nos sens nous trompent ? – Que j’aie seulement trois ou quatre camarades d’accord avec

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