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Peut-on Desirer Mourir

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Par   •  18 Mai 2014  •  1 747 Mots (7 Pages)  •  1 763 Vues

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Chez tout homme, la mort associt de particulier qu'elle constitue une idée abstraite, mais qui est une réelle préoccupation existencielle. Que se passe-t-il après la vie ? Y aurait-il même un après ? En effet, la mort est necessairement un aboutissement au sujet duquel chacun s'interroge sur son devenir.

Le désir, c'est la recherche d'une source de satisfaction qui apparaît de manière contigente, superflue. Tandis que pour certains, il est considéré comme un probléme de par sa nature contradictoire, pour d'autres le désir est une assurance, la substance même de l'homme.

Dans la question " Peut-on désirer mourir?" apparaît un paradoxe très marqué : comment est-il possible de désirer un état où l'on n'est plus ? Car la mort est ce qu'elle est : l'arrêt des organes vitaux, l'absence de sensations, de reflexions, de tout.

La mort en philosophie donne lieu à deux courants principaux de pensées antagonistes : pour les uns la mort n'est rien, c'est-à-dire le néant, tandis que pour les autres la mort est une nouvelle vie.

Pour qui la mort est une fin où se mèle le néant, son désir de mort apparait alors déraissonable. En revanche, l'homme qui croit que la mort apporte plus que la vie peut ressentir le désir de mourir.

A la question peut-on désirer mourir les philosophes n'ont cesser de répondre.

La mort est le néant

Dans le monde d'Epicure, philosophe grec, tout homme qui se voit menacé par la mort est alors dans la douleur d'une idée qui n'à pas lieu d'être. En effet, pour lui, la mort n'est autre que la mort : " quand nous sommes, la mort n'est pas là, et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes pas ! " disait-il. Dans cet état absent de sensations, comment souffrir ou être heureux ? Comment atteindre une quelconque paix ou envisager un lieu ? Accepter la mort telle qu'elle est, c'est-à-dire rien, le néant, c'est alors jouir de la plus intense manière de la vie. Ne pas attendre cette finitude puisqu'elle vient à nous quoi qu'il en soit, et lorsque son heure arrive, alors nous n'existons plus. Pour Epicure, désirer la mort ne serait-ce pas faire déshonneur à la vie ? Se priver soi-même de l'existence qui nous est donnée ? Pour lui, "Le désir de vivre n'est pas rationnel ; si notre vie est parfaite, notre accomplissement dans la vie de tous les jours ne sera rien de plus si nous sommes immortels. C'est donc la qualité de la vie qui prime, la qualité du bonheur, et non la quantité." A travers ces mots nous pouvons comprendre que l'essentiel est de vivre et d'aimer vivre, de ne pas attendre la mort, de ne pas la craindre, seulement l'accepter, c'est là la caractéristique de l'homme : il est mortel, et en est conscient. Pour autant, cette conscience ne doit pas être l'essence d'un mal-être en ce qui concerne sa fin. Il n'est alors pas concevable de pouvoir désirer quelque chose qui ne nous préoccupe pas.

Spinoza quant à lui rejoint Epicure dans l'idée que discuter la mort est une chose tout à fait inutile et inadéquate puisque dans l'existence d'un homme, il s'agit de vivre et non de penser la mort. Dit-il alors « L’homme libre, c'est-à-dire celui qui vit selon le seul commandement de la raison, n’est pas conduit par la crainte de la mort, mais désire le bien directement, c'est-à-dire qu’il désire agir, vivre, conserver son être selon le principe de chercher l’utile qui nous est propre. Et par conséquent, il ne pense à rien moins qu’à la mort ; mais sa sagesse est une méditation de la vie ». Comprend-t-on par ces mots que l'important est de vivre et pas de penser à la mort, qui n'est rien ou tout du moins, quelque chose d'incertain. Effectivement, pour lui, la mort se rapporte principalement au mal, or « La connaissance du mal est une connaissance inadéquate ». (Ethique IV proposition 64) Ce discours, confus donc, n'a pas lieu d'être puiqu'il n'est pas pleinement fondé, c'est donc se faire du mal sans savoir réellement pourquoi. « la satisfaction intérieure peut naître de la raison, et seule cette satisfaction qui naît de la raison est la plus grande qui puisse être », pour Spinoza, il suffit d'être fort intellectuellement pour être heureux : nous sommes mortel, c'est irrévocable, et nous devons vivre avec cette idée. Désirer la mort serait alors aller à l'encontre de la vie, et donc ne plus être sage « la chose à laquelle l’homme libre pense le moins, c’est la mort et que sa sagesse n’est point la méditation de la mort, mais de la vie ».

La mort est une nouvelle vie

Pour Platon, qui fait passer ses idées dans la bouche de son maître Socrate dans Le Phèdre aucun homme n'est en position de se donner la mort : ce serait faire offense aux dieux. Cependant, lorsque celle-ci arrive, ce n'est pas alors une sentence mais bel et bien un "cadeau" que les dieux font aux hommes après qu'ils aient accomplis leur devoir sur Terre. Platon pense que la vie n'est qu'un passage obligatoire afin de parvenir à la mort, qui donne alors tout son sens à l'existence. Pour Platon, l'accès à la Vérité, à la connaissance

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