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Peut-on Agir Moralement Sans S'interesser à La Politique ?

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Par   •  26 Novembre 2013  •  775 Mots (4 Pages)  •  1 032 Vues

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Problème : la morale relève de la question du Bien et du Mal et concerne l'individu et ses actions. La politique concerne, elle, la vie de Cité et l'espace publique, le permis et l'interdit au regard de la loi. On distingue en général moral et légal, la justice comme ordre social et comme ordre moral, et la morale est souvent présentée comme ce qui doit prendre le relais d'un légal insuffisant ou l'interroger. Donc morale et politique semblent être deux domaines distincts. Ce sujet difficile exige donc de penser cette distinction et de la penser au rebours de ce qui est souvent vu en cours. En somme, le sujet invite à se demander si on peut être démissionnaire au plan politique (ne pas être un citoyen vigilant, intéressé et actif) et être suffisant au plan moral ? Est-ce que je peux être moral si je ne suis pas un bon citoyen ? (alors qu'en cours on se demande plutôt souvent s'il suffit d'être un bon citoyen pour être moral?)

I. On peut semble-t-il agir moralement sans s'intéresser à la politique : la morale relève de la sphère privée et la politique de la sphère publique

La politique, c'est ce qui concerne la vie de la Cité et sa gouvernance dans le sens de l'intérêt général, elle nous concerne en tant que citoyen face à nos concitoyens. La morale concerne, elle, nos actes en tant que sujet et individu face à toute personne. Je peux agir moralement au quotidien avec mes proches et prochains, sans pour autant m'intéresser à la question politique. La morale relève de la sphère privée, de l'universel. J'ai des devoirs en tant qu'homme et par delà les frontières de mon État.

On peut considérer que la politique est même un domaine où la morale n'a pas sa place : on peut penser au Prince amoral de Machiavel, au fait que l'intérêt général et le maintien de la société exigent parfois des actes, des sacrifices discutables du point de vue moral. La politique concerne la légalité et l'extériorité de mes actes pour ne pas nuire à autrui, la morale concerne, elle, leur légitimité et les intentions, avec le souci de l'autre.

II. On peut cependant considérer que la politique relève en partie de la sphère morale :

Cette distinction politique/morale est moderne : pour les philosophes de l'Antiquité, la Cité a pour but la réalisation du Bien. La Kallipolis de Platon est semblable à l'âme bien ordonnée conduite par la Raison, contenant les appétits. Donc l'enjeu de la politique est aussi le Bien et pas seulement l'ordre. Donc s'intéresser à la politique, ce serait s'intéresse à la réalisation, à l'avènement du Bien ( même si cette vision de l'État est discutable). Ce souci politique est aussi un souci moral.

On peut penser que ne pas s'intéresser à la chose politique, c'est en quelque sorte prendre le risque de laisser persister ou devenir ce que la morale condamne. L'engagement politique est alors un engagement moral.

Être moral, c'est être libre et responsable. Pour Kant, c'est agir conformément aux deux impératifs catégoriques du respect de la personne humaine en soi et en l'autre (ne pas s'intéresser à la politique, c'est en quelque sorte se réduire à un moyen

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