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Les Echanges

Lettre type : Les Echanges. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2014  •  Lettre type  •  1 470 Mots (6 Pages)  •  591 Vues

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L’échange est le fondement de la société car il permet de satisfaire les besoins individuels. L’homme ne peut survivre isolément, car seul il serait incapable de satisfaire ses besoins vitaux. En s’associant à d’autres, l’homme parvient à satisfaire ses besoins grâce à la division du travail et à l’échange. On peut donc dire que la société est la condition de l’existence individuelle, grâce aux échanges qu’elle permet. Il semble donc que l’essence de la société, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus nécessaire et fondamental dans toute société, ce soit l’échange. Platon pensait ainsi que l’échange est la première raison d’être de toute société :

Ce qui donne naissance à une cité, c’est, je crois, l’impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même, et le besoin qu’il éprouve d’une foule de choses ; ou bien penses-tu qu’il y ait quelque autre cause à l’origine d’une cité ?

– Aucune, répondit-il.

– Ainsi donc, une homme prend avec lui un autre homme pour tel emploi, un autre encore pour tel autre emploi, et la multiplicité des besoins assemble en une même résidence un grand nombre d’associés et d’auxiliaires ; à cet établissement commun nous avons donné le nom de cité, n’est-ce pas ?

– Parfaitement.

– Mais quand un homme donne et reçoit, il agit dans la pensée que l’échange se fait à son avantage.

– Sans doute.

– Eh bien donc ! repris-je, jetons par la pensée les fondements d’une cité ; ces fondements seront, apparemment, nos besoins.

– Sans contredit.

– Le premier et le plus important de tous est celui de la nourriture, d’où dépend la conservation de notre être et de notre vie.

– Assurément.

– Le second est celui du logement ; le troisième celui du vêtement et de tout ce qui s’y rapporte.

– C’est cela.

– Mais voyons ! dis-je, comment une cité suffira-t-elle à fournir tant de choses ? Ne faudra-t-il pas que l’un soit agriculteur, l’autre maçon, l’autre tisserand ? Ajouterons-nous encore un cordonnier ou quelque autre artisan pour les besoins du corps ?

– Certainement.

– Donc, dans sa plus stricte nécessité, la cité sera composée de quatre ou cinq hommes.

Platon, République, livre II, 369b-370a

Remarquons bien que cette division fondamentale du travail n’est pas celle dont parlera Adam Smith au XVIIIe siècle. Ici il s’agit de la division « primitive » du travail, c’est-à-dire que le travail nécessaire à la survie des individus est divisé en plusieurs métiers. La division du travail dont on commencera à parler à la fin du XVIIIe siècle est une division du travail plus poussée, qui se produit au sein de chaque métier particulier grâce à la mécanisation1. (Par exemple, dans une usine fabriquant des épingles, il s’agit de diviser le processus de fabrication en tâches élémentaires, chacune étant réalisée par un seul homme, voire par une machine.)

Deuxième remarque : si l’échange est la condition de toute association, pour les Grecs il ne saurait suffire à constituer une cité. Aristote, notamment, exprime l’idée qu’une cité ne consiste pas seulement en relations marchandes entre des individus : elle vise avant tout à accomplir de « belles actions », c’est-à-dire qu’elle vise un idéal plus élevé que la simple survie matérielle2. Nous serions peut-être sceptiques, aujourd’hui, envers cette idée que la cité vise aux « belles actions », mais nous reconnaîtrions tout de même que la mondialisation ne suffit pas à créer une société unique : il existe une différence entre la France et l’Angleterre, même si ces pays ont des relations commerciales intenses. Les échanges économiques ne suffisent pas à constituer une société, il faut leur ajouter toute une dimension culturelle, symbolique et politique.

B. Communauté et société (Durkheim)

Les sociologues distinguent classiquement communauté et société. Le fondateur de la sociologie française, Emile Durkheim, a repris cette distinction du sociologue allemand Tönnies. La communauté se caractérise par des relations étroites entre les individus, un lien social fort, et une division du travail limitée. Dans la société, par opposition, les relations sociales sont plus distendues, le lien social est moins fort. En réalité, il est d’une nature différente : la communauté est caractérisée par une solidarité3 mécanique : le lien social existe tout simplement parce que les membres de la communauté, vivant à proximité les uns des autres, se ressemblent. C’est le cas du village traditionnel, qu’il soit africain, européen ou autre. La société est caractérisée au contraire par

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