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Leibniz Les Petites Perceptions

Dissertations Gratuits : Leibniz Les Petites Perceptions. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2014  •  707 Mots (3 Pages)  •  981 Vues

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Dans ce passage des Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Leibniz aborde la question de l’identité. Comment être sûr que je suis la même personne qu’il y a vingt ans ? La conscience de soi et le souvenir ne suffisent pas. Des processus non conscients sont en jeu. Mais encore faut-il comprendre ce qu’écrit le penseur allemand !

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Publié dans

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21/03/2013

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Leibniz, Identité, Mémoire, Conscience

« Le soi[1] fait l’identité réelle[2] et physique, et l’apparence du soi, accompagnée de la vérité[3], y joint l’identité personnelle. Ainsi, ne voulant point dire que l’identité personnelle ne s’étend pas plus loin que le souvenir[4], je dirais encore moins que le soi ou l’identité phy­sique en dépend. »

Traduction très libre

Regarde cette vieille photo où tu n’avais que 3 ans. Es-tu bien sûr que c’est toi ? Tes parents te le disent mais, toi, tu n’en as aucun souvenir. Pourtant, cet air coquin, la forme de ce visage semblent bien annoncer ce que tu es devenu. Même si tu as changé, tu sens inconsciemment que tu es bien cet individu-là, unique au monde. Mais ce qui te relie à ta première enfance ne doit rien à ta mémoire.

[1] Le soi est l’aspect le plus profond de la personnalité. Leibniz reprend le terme au philosophe anglais John Locke qui parle de « self » pour désigner la conscience certaine que le sujet a de sa propre identité. Mais Leibniz ne croit pas qu’on puisse réduire l’identité à la conscience qu’on a de soi. C’est pourquoi il distingue le « soi » et « l’apparence du soi ». Apparent veut ici dire « partiel ». C’est par ma conscience que je sais qui je suis mais la conscience ne me révèle pas tout ce que je suis. Quand j’écoute le bruit de la mer du haut d’une falaise, je n’entends pas chaque goutte venant heurter le rivage. Et lorsque je pense à moi, j’ignore quantité de « petites perceptions » insensibles qui pourtant font partie intégrante de mon « soi ».

[2] Pour parler d’identité, il faut quelque chose de permanent. Or puisque le temps passe et modifie mon visage, mes goûts, mes pensées, je pourrais douter de ma propre identité. Pourtant ce n’est pas le cas. Qu’est-ce qui me donne la certitude de rester la même personne ? Si je réponds, comme Locke, que c’est par la simple conscience que j’ai de moi-même, je triche avec mon identité. En effet, quand je suis inattentif ou quand je dors, je ne suis plus conscient – et pourtant je ne deviens pas un autre ! L’identité personnelle n’explique pas le fait que mon être demeure le même dans la durée. Elle ne fait que reconstruire artificiellement par la mémoire en gommant tous les moments qui échappent à la conscience. Il faut donc lui préférer l’identité réelle.

[3] Quels seront les éléments de vérité susceptibles de donner à ma conscience ce

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