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Le Moi Est Il Une Fiction ?

Note de Recherches : Le Moi Est Il Une Fiction ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2014  •  2 997 Mots (12 Pages)  •  4 802 Vues

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Le moi n’est-il qu’une fiction ?

Nombre de philosophes élaborent depuis l’antiquité de nombreuses théories sur la nature même de l’âme (matérielle ou immatérielle). On ne sait avec certitude si l’âme est substance. L’univers scientifique n’a quant à lui pas résolu cette énigme à ce jour. L’âme désigne cependant à l’unanimité un principe vital dont l’une de ses facultés est la pensée. Mais la pensée ne désigne-t-elle pas le propre de l’individu, n’établie-t-elle pas dans sa signification les rudiments de la conscience ou encore la notion même du moi à proprement parler ? Le moi n’est il donc qu’une fiction ? Il semble en effet difficile d’énoncer le moi comme allégorie tout en sachant qu’il caractérise chaque individu dans son essence même. Un sujet pensant est-il une vérité, une réalité ou alors une pure invention ? En d’autre terme, la notion d’âme chez un individu n’est-elle que pure chimère ? Le problème est donc ici de s’interroger sur la non existence du moi pour entrevoir dès lors d’autres suppositions. Nous verrons d’abord que le moi se confond aux effets aléatoires de la nature humaine et provoque le doute. Nous soutiendrons ensuite que l’identité du sujet se définie dans le moi à l’aide de la personnalité. Enfin, nous discuterons sur l’influence du moi dans nos actions, nos choix qui aboutissent à l’analyse du monde extérieur et donc à se saisir nous même.

Le moi est par définition un sujet pensant doté de sa propre personnalité. Or la personnalité d’un individu ne se caractérise-t-elle pas elle-même comme l’assemblage du corps et de la conscience ? Le corps se veut être la partie physique des êtres vivants, l’organisme d’un individu alors que la conscience soutient quant à elle la pensée. On a par conséquent d’un côté l’action, le corps et de l’autre le sujet, le moi. Bien que corps et conscience soient indissociables en établissant le fait que nous pensons puis nous agissons, la notion de réflexion apparaît cependant aléatoire dans quelques cas. Nous pouvons en effet penser quelque chose et agir à l’inverse de celle-ci pour quelques raisons que ce soit. De même, on peut avoir un avis personnel sur une question donnée et à la force de préjugé, œuvrer différemment. On ne peut donc pas coupler conscience et corps en le mot qu’est le moi. De même qu’on ne peut confondre le sujet de ses facultés et de ses actes. Hobbes soutenait qu’on ne puisse confondre le sujet en lui-même et son action : « Je suis pensant



donc je suis une pensée... ». Il établie ici une critique de la pensée cartésienne. Selon lui le sujet de la pensée serait le corps bien qu’il soit impossible de le prouver. On sait de plus que sujet pensant est synonyme du moi. Donc le moi n’établirait dans sa définition que la notion de pensée. Or un individu est avant toute chose un corps. Lorsque l’on regarde quelqu’un, on ne sait pas ce qu’il pense (la pensée étant une chose immatérielle), ce qu’il est, mais on ne voit que son aspect physique et matériel. Chaque humain se différencie par son aspect physique. Pourquoi le moi ne serait il pas alors quelque chose de corporel ? Cela nous laisse alors à penser que le moi en tant que substances immatérielles n’est ainsi que pure chimère, illusion.

Tout être se caractérise par ses humeurs au regard des autres et au regard de lui-même. Un même individu submergé par la colère ou encore la joie ne sera perçu de la même façon par ceux qui l’entourent. De même que les impressions qui s’empareront de lui, lui feront ressentir les choses différemment. On peut donc ainsi dire qu’il change de personne à chaque fois que son humeur se modifie. Tout individu est donc le résultat de ses humeurs. Celle-ci (passions, douleurs, colère, amour, haine...) se succèdent donc contre notre gré, elles prennent possession , s’empare de nous et influence ainsi notre pensée. C’est ce qu’essaie de nous dire David Hume qui considère que nous dépendons de diverses impressions. Or on ne peut pas avoir des idées uniformes fondés sur diverses impressions. De plus qu’une impression se définit comme l’effet qu’une cause quelconque produit sur l’esprit, sur les sens, sur le cœur. On peut donc en déduire que impressions et donc individus dépendent en partie du monde extérieur et donc en terme général de sa vie dans le vrai sens du terme. On peut appuyer ce fait par la vision de Hume (empiriste : considère que la connaissance viendrai d’abord par l’expérience) qui nous exprime le fait que « Si une impression donne naissance à l’idée du moi, cette impression doit demeurer invariablement la même durant le cours entier de notre vie, puisque le moi est supposer exister à cette manière. » Les impressions étant ainsi inconstantes et variables, comment la notion même du moi pourrait exister. En effet si un individu quel qu’il soit subi le perte d’un être cher, il en ressentira alors instantanément une immense douleur, ce qui influencera largement sa pensée. Le moi n’est donc dans ces conditions que pure chimère.

Qu’est ce que le moi ? Peut-on entrevoir le moi à travers un des cinq sens propre à l’être humain ? La réponse de par cette question se fait sentir : nous ne pouvons savoir avec exactitude ce qu’est le moi. Le moi en tant que substance immatérielle ne peut être prouvé même si la notion est des plus tangible vu que le moi repose sur la pensée et sur la personnalité d’un individu. Il a cependant été démontré et cela de façon scientifique que la moindre lésion au niveau du cerveau peut changer la personnalité d’une personne. C’est le cas en effet de Phineas Gage en 1848 qui après un accident (une barre de fer de trois centimètre de diamètre a traversé son crâne) à radicalement changé de personnalité. Lui qui était apprécié de ses patrons, de ses hommes, est désormais colérique, impatient, grossier. La personnalité d’un individu, l’identité d’un être, ce qu’il représente dans toute son intégrité peut donc changer juste à cause d’une lésion cérébrale ? La notion d’âme étant lié à celle du moi, cela signifie que l’âme extérieur au corps, la notion de dualité corps âme (Socrate) n’est qu’illusion. Si à cause d’une lésion provenant du corps, la notion même d’âme et donc du moi est remise en cause. La personnalité d’un individu est propre à lui et à lui seul mais si celle si peut se modifier, ce ne sera dès lors plus la même. Le moi n’est donc ici qu’invention.

Si une question telle que « le moi n’est il qu’une fiction » nous est posé, cela laissera alors supposer que le moi n’est pas qu’une fiction, qu’il y a autre chose,

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