L'éloge de la dame créole, véritable déesse d'un éden exotique

e titre du poème indique dans sa formulation qu'il est dédié «à une dame créole». Baudelaire, par l'écriture poétique, va revivre l'heureux souvenir de cette rencontre. Les trois premiers vers du quatrain décrivent l'univers exotique de Mme Autard. Le vers 1 désigne par une périphrase l'île de la Réunion. Le poète évoque ce lieu par des termes mélioratifs : «parfumé» au vers 1, «dais d'arbres tout empourprés» au vers 2. Ce pays est idéal, il y règne une douce atmosphère qui pousse à la paresse et à la rêverie. On imagine ce paysage baigné «d'une chaude lumière», caressé par le soleil. On retrouvera cette même ambiance dans «L'invitation au voyage». Cet éden sert en quelque sorte d'écrin à la dame créole qui entre en scène au vers 4. On voit ici la fonction du poète qui met à jour la beauté des choses. Il révèle les «charmes ignorés» de la jeune femme par le biais de l'écriture poétique.

cette jeune Dame est en faite Mme Autard de Bragnard, vivant sur l'île de la Réunion. Ce poème datant de 1841, célèbre la beauté féminine, thème d'inspiration récurrent dans le recueil : Les Fleurs du Mal. Le sonnet étudié nous invite à découvrir cette dame créole dans son univers. La beauté du paysage égale celle de la jeune femme. Elle apparaît dans les deux tercets telle une muse au pouvoir incomparable.

I. L'éloge de la dame créole, véritable déesse d'un éden exotique

II. Sa force d'inspiration*

Le poème en question est tiré du célèbre recueil de Charles Baudelaire, « Les fleurs du mal ». Plus précis, A une dame créole fait partide la section « Spleen et Idéal » première du recueil qui en compte six, une section où le poète nous fait notamment partager ses sentiments d'ennui et de désespoir, mais aussi une section oùBaudelaire en profite pour faire l'éloge de ses sources de réconfort, d'inspiration. On le verra, dans notre cas, cette source d'inspiration prendra la forme d'une femme.

Pour l'analyse à proprement parlerde ce sonnet irrégulier de part son schéma des rimes, c'est un processus linéaire qui a été retenu. Un découpage en deux parties (2 quatrains – 2 tercets) nous permettra de bien comprendre la chose.Dans ce premier quatrain, le contexte spatio-temporel est posé. « Au pays parfumé que le soleil caresse » fait référence à une île française, surement la Réunion. Des termes très doux sont utiliséspour qualifier ce lieu, qui apparaît finalement comme un paradis sur terre. « Caresse » « empourprés » « palmiers » et « paresse » en sont quelques exemples. L'usage du passé simple sera notre seuleindication temporelle, on peut simplement en déduire que Baudelaire raconte une histoire passée et vécue, et non sur le moment. Le poète s'engage directement dans le poème de part l'usage du « Je ».On a dès l'or à faire à une sorte de journal dans lequel Baudelaire retranscrit ses impressions. La dernière strophe est l'aboutissement de ce quatrain. On comprend que ce que Baudelaire « a connu,sous un dais d'arbres tout empourprés » est une femme, « une dame créole aux charmes ignorés. »

Dans la continuité, le deuxième

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