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L'historien peut-il juger ?

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Par   •  20 Novembre 2018  •  Dissertation  •  3 009 Mots (13 Pages)  •  851 Vues

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« L’historien est un prophète qui regarde en arrière » (Heinrich Heine).

L’historien dans son travail doit raconter, analyser des faits mais aussi des aspects du passé dans un souci de rapprochement de la réalité ; il s’agit ici de se demander si l’historien à la possibilité de juger . Le verbe juger à quant à lui plusieurs sens, tout d’abord le sens juridique, le fait que l’on doit prononcer une sentence, prendre une décision, trancher. Puis il peut se percevoir au sens du jugement de valeur, c'est-à-dire que l’historien peut ou non estimer, apprécier le personnage ou les faits qui exposent, enfin le troisième sens est le jugement qui permet de décrypter le vrai du faux, clé du travail de l’historien.

L’enjeu est ici de comprendre comment l’historien peut à la fois relater les faits dans un souci de réalité scientifique et en même temps s’approprier le passé en le réinventant ? L’historien a-t-il la possibilité de juger ?

Nous nous interrogerons d’abord sur les risques du jugement d’un historien avant d’aborder la fonction de l’historien. L’historien est-il apte à juger le passé ? Comment séparer le jugement du rôle de l’historien ? Peut-on faire abstraction de tout ce à quoi nous pensons ?

En jugeant, l’historien ne risque-t-il pas de tomber dans la mémoire ? En premier lieu, l’historien doit-il avoir le choix du sujet qu’il traite ? La question se pose puisque le choix même d’un sujet n’est pas lié au hasard, l’historien choisi en fonction de ses goûts et en fonction donc de son intérêt pour le sujet. C’est donc un jugement de valeur qui s’opère dès le premier stade de son travail. Ce choix n’entraîne-t-il pas une vision unique du passé propre à la mémoire ? L’historien ne devrait pas avoir la possibilité de formuler de jugement de valeur sur ce qu’il étudie. En effet, il peut, vouloir transmettre une vision plus ou moins idéale du passé différente du souci de réalité avec lequel il doit travailler afin de donner de l’espoir. L’historien a le pouvoir de transmettre seulement ce qu’il souhaite et peut omettre des éléments propres à l’Histoire. Dans l’exemple de l’historiographe de Louis XI, Jean Castel qui, dans la biographie qu’il a écrite tout au long de la vie de son roi n’a fait que vanter les mérites, exagérés les faits et passée sous silence des actions qui puissent paraître dénigrante pour celui qui l’a payé. Ce travail d’historien produit une histoire remodelée dans l’intérêt du demandeur. Nous pouvons donc dire que le jugement de valeur que pourrait émettre un historien peut influencer la vision du lecteur. Si un historien adule celui qu’il décrit alors il risque de glorifier l’image et les faits de celui-ci. Cette manière de procéder paraît contraire à la définition du travail de l’historien ayant simplement pour mission de relater les faits, les évènements du passé. D’ailleurs, un historien qui diverge d’opinion d’un personnage pourrait tout autant dénigrer celui qu’il étudie. Ainsi tout comme avec le travail de l’historiographe, une partie du passé sera ignorée dans l’Histoire ou bien modifier. En relatant les faits de cette manière peut apparaître le négationnisme, certaines minorités telles que les Juifs après les drames de la Seconde Guerre mondiale peuvent être oubliés et ainsi sont empêchés de tourner la page. Dans l’esprit du lecteur il y a aussi le risque de faire germer une image trop positive d’un courant, d’un homme politique ou d’un évènement qui pourrait le faire pencher dans l’extrémisme. De plus, l’historien dans son récit doit respecter la chronologie, et le sens des évènements ainsi en formulant un quelconque jugement de valeur cela sera une offense à l’un des buts de son travail. Cette offense pourrait même mener à une mémoire par son refoulement de certains éléments ou bien dans une obsession pour certains personnages ou moments de l’Histoire. L’Histoire ne serait ainsi plus respecter car son but est au contraire de délivrer de la mémoire.

En second lieu, le rôle de l’historien est de relater les faits en s’appuyant sur des documents fiables. Tout d’abord, l’Histoire est une science, une science humaine, cette discipline est donc basée sur un récit de faits réels, « L’Histoire est le récit des faits donnés pour vrai au contraire de la fable qui est le récit des faits donnés pour faux » (Voltaire, « le dictionnaire philosophique »). L’historien doit toujours être dans la recherche de la vérité puisque l’Histoire est une science exacte et ne doit pas cautionner des approximations sur quelconques points du passé pour son importance dans le présent. En effets l’Histoire nous aide à surmonter les difficultés du passé, et peut aider à soigner les maux dus à des épisodes tragiques de l’Histoire mais sans version unique de l’Histoire, comment savoir se projeter dans le passé ? Il faut aux Hommes la version de l’Histoire qui correspond parfaitement au passé. De plus, l’historien joue un rôle important dans le remède aux pathologies, l’obsession et le refoulement de tel ou tel évènement , personnage devrait être effacé par les historiens et leur récit tout à fait réel. C’est en connaissant l’Histoire que les Hommes sont parfois capables de tourner une page, mais comment la tourner sans l’avoir lue ? Comme l’a dit Ernest Renan, « l’histoire est faite de mémoire et d’oubli ». C’est pourquoi dans le but de punir le crime, guérir les peuples traumatisés et dans un devoir de vérité il est important de relater les faits dans leur ordre chronologique avec un sens précis. Enfin, il est important que l’historien s’appuie sur des documents fiables, tel que des archives, des témoignages etc. En s’appuyant sur des documents de ce type l’historien rempli son devoir de relater les faits, de les exposer le plus précisément possible en les exposant dans leur contexte, avec leur sens. Nous pouvons donc dire que le rôle attribuer à l’historien qui est de comprendre, de relater les faits, les personnages ne doivent pas s’exposer à un jugement quelconque qui risque comme expliquer précédemment de corrompre l’opinion publique. Un Homme avec son jugement peut tenter d’imposer ses propres pensées à tous. Le jugement semble être un terme qui s’oppose au travail d’Histoire que fournit l’historien.

Dans un troisième temps, l’historien est-il bien placé pour pouvoir juger les Hommes ? A-t-il une totale impartialité ? L’Homme n’est pas une puissance absolue c'est-à-dire que contrairement à Dieu qui a la capacité, la possibilité de nous juger, lui ne le peut pas. Seul Dieu peut juger les Hommes, leurs actions etc. Dieu est un être qui est non

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