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L'approche des plaisirs selon Freud

Mémoire : L'approche des plaisirs selon Freud. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2013  •  845 Mots (4 Pages)  •  873 Vues

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Freud a sans doute introduit cette approche quand, plus ou moins systématiquement, il a décrit certains plaisirs, et

surtout ces plaisirs élémentaires qu'il appelle plaisirs d'organe (Organlust). Un cas exemplaire en est fourni par la succion du

pouce.

Ce qui caractérise un comportement de ce genre, c'est d'abord qu'il est suffisant ; il ne renvoie, du moins directement, à

aucune effectuation extérieure à lui-même. Il est récurrent et insistant, suggérant un schéma d'aller-retour, avec un temps

d'annulation. Bien plus, cet aller-retour prend la forme d'un circuit dont le sujet est à la fois le principe et le terme – mouvant

et mû, sentant et senti. Et, entre ces termes, chacun étant actif et passif, existe une union physique étroite : celle du tenon et

de la mortaise. Cette distance spatiale jointe à cette distance temporelle propose assez de différence pour qu'il y ait désir,

assez de proximité pour que ce désir soit satisfait, satisfaction impliquant désir, désir impliquant satisfaction, selon

l'ambiguïté du Lust allemand.

Mais le rapport tenon-mortaise n'est pas seulement une union physique ; c'est aussi la médiation minimale qui se

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puisse imaginer et représenter, la matrice de toute « copule » imaginaire et sémiologique, donc le foyer de l'imaginaire et du

sémiologique. Il est ainsi loisible au circuit envisagé d'être l'exercice de la continuité entre le corps, l'environnement,

l'imaginaire et le sémiologique en général. Et, comme ces quatre ordres sont hétérogènes, pareil ajustement ne peut avoir

lieu que par le rythme. Assurément, tous les plaisirs ne coadaptent pas à ce point le mouvant et le mû, le sentant et le senti ;

et ils ne se tiennent pas tous aussi près de la matrice de l'imaginaire et du sémiologique. Mais ils s'arrangent pour participer

tous plus ou moins de cette rythmisation et de cette circulation dont la succion du pouce, préfiguration de la conjonction

sexuelle, est un exemple si pur et si archaïque (souvent prénatal) que l'on devrait parler d'un stade du pouce comme

Jacques Lacan a parlé d'un stade du miroir. Et si la conjonction sexuelle est le plaisir par excellence, et en même temps

l'au-delà des plaisirs, c'est que le circuit des quatre ordres s'y accomplit non seulement au niveau de la pulsion de vie, mais

aussi de la pulsion de mort.

On voit quelle serait la fonction des plaisirs ainsi conçus dans l'économie du psychisme. L'être humain est

constitutionnellement à distance de soi, discontinu, n'arrivant à délimiter son environnement et son corps même qu'à partir

de l'imaginaire et du sémiologique. Alors, de même que toute la vie de relation est l'exercice de la distance médiatrice dans

le travail et la culture, le plaisir serait au contraire l'exercice de l'ajustement rythmique, sauvant l'immédiation ou la continuité

de ces plans

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