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L'apprentissage précoce d'une langue étrangère

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Par   •  29 Décembre 2012  •  Cours  •  6 201 Mots (25 Pages)  •  1 443 Vues

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L’apprentissage précoce d’une langue étrangère

L'apprentissage précoce d'une langue étrangère : une solution pour la maîtrise de l'intonation et de la prononciation ?

Christelle Dodane

La place de la prosodie dans l'apprentissage d'une langue étrangère

Le don des langues ou le privilège de l'âge

1) A quel âge commencer l'apprentissage d'une langue étrangère ?

1-1 L'âge idéal ?

1-2 L' « âge heureux » (Guberina, 1991) ?

1-3 L'âge « critique » (Lenneberg, 1967) ?

1-4 Le « seuil fatidique » (Hagege, 1996) ?

2) Pour un état des lieux de l'apprentissage précoce des langues étrangères

2-1 Le statut de l'apprentissage précoce en Europe : un rêve ou une réalité ?

2-2 L'Initiation aux Langues Vivantes (ILV) dès l'école élémentaire en France : une réforme ambitieuse ?

2-3 Le point fort de l'ILV : priorité accordée à une approche orale de la langue étrangère

3) Dans la pratique, l'ILVmet-elle à profit les capacités du jeune enfant ?

3-1 Le français et l'anglais, deux langues prosodiquement très différentes

3-2 Le cas d'Anthony ou un apprentissage précoce réussi

3-2-1 La restitution de la prosodie : deux types d'imitation

3-2-2 La diphtongaison : exemple de stratégie de compensation par la prosodie

3-2-3 La prosodie peut-elle constituer un bon révélateur du « parcours acquisitionnel » de l'apprenant ?

4) Théorisation des objectifs de l'apprentissage précoce d'une langue seconde : les leçons données par l'ILV

4-1 Le manque de formation des enseignants

4-2 L'absence de progression entre le primaire et le collège

A quand une vraie réponse institutionnelle ?

Bibliographie

La place de la prosodie dans l'apprentissage d'une langue étrangère

La prosodie a longtemps été considérée comme un fait secondaire, presque accessoire, dans l'acquisition d'une langue étrangère. Elle est restée en bord de route, ignorée par une pédagogie « traditionnelle » qui a privilégié l'approche écrite. Même dans les méthodes axées sur l'oral, la prosodie est réduite à un rôle tout à fait annexe. Or, restreindre la langue à son seul code écrit, c'est oublier qu'elle est avant tout un code oral dont le rôle essentiel est de permettre les échanges entre les membres d'une communauté. C'est également oublier que toute imprégnation naturelle avec une langue se fait d'abord par ses éléments prosodiques, c'est-à-dire par le rythme et l'intonation. Les travaux de Konopczynski (1991) montrent que, dans le langage émergent, l'enfant restitue d'abord les patrons intonatifs de base et les caractéristiques rythmiques de sa langue (pour le français, il met progressivement en place l'allongement final). N'ayant pas encore accédé à la parole, il analyse le flux langagier par contours de hauteurs, qui fonctionnent comme unités élémentaires de traitement. Il en résulte, au niveau de la production sonore, que les contours d'intonation de la langue maternelle apparaissent longtemps avant les premiers mots. Les langues sont donc des musiques en elles-mêmes ; ce sont leurs registres sonores qui les distinguent les unes des autres. Chaque langue possède en effet une organisation accentuelle, rythmique et mélodique spécifique, particulièrement évidente lorsque nous entendons un locuteur s'exprimer dans une langue étrangère. Pour Konopczynski, « point n'est besoin d'être grand spécialiste pour savoir qu'est décelée d'abord la musique différente de la langue cible par rapport à celle de la langue maternelle ». Le système phonologique d'une langue s'organise à l'intérieur des schémas rythmiques et intonatifs d'une langue. La mise en place des structures prosodiques nous apparaît donc comme un véritable pré-requis dans l'apprentissage d'une langue étrangère, qui permettra par la suite une acquisition efficace de la prononciation.

Le don des langues ou le privilège de l'âge

Or l'âge semble jouer un rôle déterminant dans les processus d'acquisition. On sait maintenant qu'il existe une période privilégiée pendant laquelle l'enfant fait preuve d'une grande adaptabilité. Dès les années 60, Penfield (1959) montre que des enfants de moins de dix ans sont capables de récupérer intégralement leurs fonctions langagières après un traumatisme cérébral, contrairement aux enfants plus âgés. Leur extraordinaire malléabilité cérébrale compense facilement des atteintes jugées irrémédiables chez l'adulte. De plus, pendant cette tranche de vie, l'enfant manifeste de grandes qualités, notamment une formidable curiosité, une grande spontanéité, ainsi qu'une grande flexibilité cognitive. Cette période joue un rôle déterminant dans l'acquisition du système intono-accentuel d'une langue seconde et il est fondamental d'en commencer l'apprentissage avant 10 ans. Mais cette limite supérieure fixée, à quel âge précis l'apprentissage précoce sera-t-il le plus efficace ? Au cours moyen, au cours élémentaire, à la maternelle ou dès la crèche ? Dans un premier temps, nous commencerons par montrer qu'un consensus semble se dégager, dans des disciplines aussi différentes que les neurosciences, les sciences cognitives, la phonétique ou la pédagogie, pour déterminer la période la plus propice, bien qu'il y aie relativement peu de travaux empiriques

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