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L'action Recquiert-elle Que L'on Se décide?

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Par   •  14 Janvier 2013  •  1 214 Mots (5 Pages)  •  807 Vues

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« Quand je lève mon bras, mon bras se lève. D’où ce problème : que reste-t-il donc quand je soustrais le fait que mon bras se lève du fait que je lève le bras ? » se demandait Wittgenstein (Recherches Philosophiques). Cette question met en avant le problème de la définition de l’action, et de sa spécificité par rapport à l’événement ou au simple mouvement : sous quelle(s) condition(s) peut-on dire d’un fait que l’on observe qu’il s’agit bien d’une action ?

Si je tombe en ayant maladroitement trébuché dans une rue mal pavée, dira-t-on que j’ai agi, que je suis l’auteur d’une action que l’on appellera « tomber », au même titre que si, étant clown, je tombe dans le cadre d’un numéro prévu pour faire de ma chute le prétexte des rires du public ? Communément, on aura tendance à considérer que j’agis dans le second cas, tandis que je subis la chute dans le premier. Dans un cas, on qualifiera ma chute d’action, dans l’autre d’événement, ou au mieux de « faux mouvement ». Quelle est la différence entre ces deux cas ?

Dans le cas de la chute planifiée, j’avais décidé de tomber. Souhaitant faire rire mon public, j’ai estimé qu’une chute répondrait bien à cette fin, et l’ai donc mise en œuvre. Dans le second cas, je n’ai pas décidé de tomber, je ne le voulais même pas.

Cela ne doit pas, néanmoins, nous amener à confondre la décision avec la volonté : la volonté étant une capacité, une des composantes de mon esprit, tandis que la décision, elle, est un acte de mon esprit qui peut être isolé ponctuellement. Mais qu’est ce donc que cet acte ? Qu’est-ce donc que décider ? Communément l’on dira que décider c’est trancher au terme d’une délibération, d’une réflexion. Pourtant ne m’arrive-t-il pas de dire que j’ai agi sans réfléchir ?

D’où cette question : l’action requiert-elle que l’on se décide ? Autrement dit, la décision de l’agent est-elle une condition essentielle, une composante définitionnelle de l’action ? Que resterait-il de mon action si j’en soustrayais le fait que je me décide à la faire ? Le concept d’action s’en trouverait-il détruit?

On pourrait penser que si l’on trouve des catégories d’actions n’impliquant pas de décision, la décision n’est pas une condition essentielle de l’action. Or, une première manière de comprendre la décision est de la concevoir comme la terminaison du processus de délibération. Prise rationnellement, comme la conclusion logique de la délibération, comme l’élection du meilleur moyen de procéder entre différentes options possibles, il ne semble pas que la décision puisse suffire à comprendre le concept d’action, et encore moins à le définir. Une certaine catégorie d’actions, les actions délibérées, calculées ne pourraient avoir lieu sans décision, certes : à délibérer sans fin, on se trouve pris dans l’indécision, et on n’agit pas ; tel l’âne de Buridan qui meurt de soif et de faim entre son auge d’avoine et son seau d’eau. En ce sens la décision serait bien une condition essentielle pour l’action délibérée. Mais les actes que nous commettons, dit-on, sous l’emprise de nos émotions ou des dispositions de notre caractère ne semblent pas nécessiter le recours à la décision ; du moins dans son acception rationnelle. Est-ce pour autant qu’ils ne constituent pas des actions ? Dans un premier temps, nous étudierons donc les différentes catégories d’actions à travers le prisme de cette conception de la décision, et nous verrons que cette dernière ne semble requise que dans le cadre d’une seule catégorie d’actions : les actions délibérées. Et si celles-ci apparaissent comme normativement préférables, le

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