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Introduction aux Gender Studies

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Par   •  5 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 429 Mots (10 Pages)  •  615 Vues

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Introduction aux Gender Studies

Introduction :

-Les gender studies se sont surtout faites connaître lors des manifestations très importantes contre le vote de la loi mariage pour tous (loi Taubira de 2013). La notion de genre a alors été placée au centre du débat : c’est la première fois qu’une théorie issue des sciences sociales suscite des manifestations (voir la pancarte « no gender »), qu’un concept des sciences sociale est dénoncé par des « peintures ». Les opposants au mariage gay attirent l’attention sur une représentation imaginaire de la théorie du genre.

-En réalité, la théorie du genre n’existe pas, il s’agit uniquement d’un argument des adversaires organisés au mariage homosexuel. Si on parle de genre, il n’est pas question d’un message particulier sur ce qu’est la bonne sexualité, la bonne conjugalité, notion de famille, etc.

-La théorie du genre suscite des simplifications de nature à provoquer des scandales : on serait libre de choisir son genre (dont la définition est confondue avec celle du sexe) constituant donc un plaidoyer pour la mariage gay.

-Genre = ensemble de règles implicites et explicites régissant les relations femmes/hommes et leur attribuant des travaux, des valeurs, des responsabilités et des obligations distinctes // Sexe = différences biologiques entre la femme et l’homme.

-Voir le pastiche des histoires du Petit Nicolas sur le gender, Le Petit Nicolas et le gender (extrait lu par le prof en cours) : traduit le discours des cathos traditionnalistes sur le genre.

-Les études du genre sont des travaux de sciences sociales (faits par des historiens, anthropologues, sociologues). On pourrait alors se demander comment, à partir de différences physiques inscrites dans les formes, les corps, les anatomies, les sociétés transforment le masculin et le féminin en différences sociales. Comment ces différences physiques sont retranscrites en différences sociales ? En réalité, rien dans l’anatomie d’une femme ne l’empêche de piloter un avion ou d’écrire une symphonie, bien que ces activités sont souvent presque exclusivement réservées aux hommes.

-Les gender studies passent par l’exploration de ce que l’on appelle un rapport social (voir les travaux de la sociologue Christine Delphy), des rapports entre des protagonistes, des relations de coopération, de conflit, de pouvoir, d’attirance. La question des identités sexuées sert de médiateur aux rapports de pouvoir/force.

-Selon le sociologue Max Weber, faire de la bonne science sociale, c’est aussi mettre à jour des vérités déplaisantes pour les convictions de celui qui étudie ou travaille. On peut donner l’exemple de la libration sexuelle, à l’origine d’une modification des couples, mais aussi motif de tensions. D’un autre côté, il s’agit aussi d’une libération, de quelque chose d’agréable. On peut dire la même chose de l’homosexualité : d’un côté on peut dire que c’est une excellente chose et en même temps, des travaux montrent que dans la plupart des cas, les couples homosexuels reconstituent dans le travail ménager les asymétries des couples hétérosexuels.

-Les gens dénonçant les gender studies sont-ils complètement délirants ? Non, leurs points de vue, leurs arrières pensées normatives (qui émettent des jugements de valeur, instituent des règles, des principes) sont simplement différentes, certaines personnes sont plus engagées normativement. On peut donner l’exemple de Monique Wittig, romancière et théoricienne américaine ayant théorisé le fait que pour les femmes, l’homosexualité est le seul moyen d’échapper à la domination masculine.

-En France, Marcela Iacub (juriste, chercheuse et essayiste frano-argentine) pense qu’il faudrait libérer les femmes de cette atroce corvée qu’est la grossesse. Pour elle la femme ne sera libre que quand on aura inventé un utérus artificiel et qu’elle n’aura pas à souffrir l’accouchement.

-Si depuis une quinzaine d’années, ces problématiques d’études de genre ont décollé en France, il s’agit néanmoins de quelque chose qui est d’abord apparu dans le monde anglophone, et a été difficile à importer en France (la création du cours de gender studies a fait l’objet d’un débat au conseil d’administration à Sciences Po).

-Au fur et à mesure des travaux sur le genre, les discours sur l’infériorité des femmes se sont invalidés. Dans la Bible par exemple, on trouve de nombreux textes à l’origine de croyances en l’infériorité de la femme : dans la Genèse, Eve est fabriquée à partir d’une côte d’Adam tout d’abord, puis a commis le péché originel. Il persiste encore des croyances tendant à penser que les femmes auraient un plus petit cerveau, etc.

-Certains prétendent que les hommes et les femmes ne sont pas faits de la même façon, que les flux d’hormones ne sont pas les mêmes : la Science le montrerait (la biologie, les neurosciences) : Par l’intermédiaire de la science, l’essentialisme trouve toujours des arguments de plus en plus sophistiqués.

Section 1 : Le genre comme principe organisateur du social :

-Quand on essaie en France de trouver un mot pour employer l’analyse et la description des différences homme/femme, le mot venant spontanément est « sexe » : il s’agit d’une ambiguïté car ce mot désigne à la fois les parties génitales et une différence masculin/féminin (d’où la confusion entre le sexe et le genre).

-Le genre possède une dimension socialement construite à partir du sexe des individus. A l’origine, le féminin et le masculin était surtout utilisé pour les mots, en grammaire.

-Opposition sexe/genre = Comment, à partir de différences physiques dans les corps, se construisent des normes sociales comme ce qui est licite/illicite/féminin/masculin/attirant/désirable ? On trouve par exemple bien plus d’infirmières que d’infirmiers, les femmes sont plus souvent chargées des programmes jeunesse, chauffeurs routiers sont la plupart du temps des hommes, etc.

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