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Hegel et le risque de la vie dans la dialectique du maitre et de l'esclave dans La Phénoménologie de l'Esprit

Note de Recherches : Hegel et le risque de la vie dans la dialectique du maitre et de l'esclave dans La Phénoménologie de l'Esprit. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2013  •  2 191 Mots (9 Pages)  •  1 373 Vues

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Hegel : le risque de la vie dans la dialectique du maitre et de l'esclave in La Phénoménologie de l'Esprit

Dans cet ouvrage, Hegel entend décrire les différentes étapes du développement dialectique de l'Esprit absolu et ce depuis sa plus simple apparition dans la conscience immédiate jusqu'au point le plus haut de la science philosophique elle-même. La Phénoménologie de l'Esprit est l'histoire de l'Esprit absolu. Dans l'histoire de l'évolution de la conscience, nous observons la marche progressive de la conscience naturelle jusqu'au vrai savoir, chemin qui s'effectue dans le doute, souvent dans la souffrance, le désespoir et l'expérience très douloureuse de la contradiction avec soi. L'Esprit absolu est pour Hegel le vrai infini, Dieu ou encore l'âme du monde. Non pas l'infini substance de la religion, id est un Dieu déjà donné et constitué tout entieren dehors du temps et donc limité par sa propre création ; mais l'infini réel, id est l'infini-sujet : cette unité du fini et de l'infini, de la nature et de l'esprit qui s'autoréalise dans l'histoire en passant par son autre. L'infini comme sujet suppose que l'absolu est « substance vivante ». « La substance vivante ni statique ni donnée est l'être qui en vérité est sujet » et qui est « médiation avec soi-même de l'acte de devenir autre ». Nous nous intéresserons ici à l'émergence de la conscience de soi au sein de la vie universelle et à ce qu'Hegel nous dit de la vie dans le célèbre passage de la dialectique du maître et de l'esclave.

Ce passage fait partie du premier cycle (chapitres I à V, l'Esprit subsjectif) dans lequel la conscience individuelle parcours toutes les étapes de la conscience depuis la simple certitude sensible à la conscience de soi en tant que différent de la nature et consciente de cette différence. Ce qui marque le passage à l'humanité. Mais c'est un dur parcours qui va mener la conscience de soi à son premier malheur. Inévitablement la conscience de soi, quand l'homme se saisit comme un moi différent du non-moi, s'apparait d'abord comme conscience que la vie est son autre. Ainsi cette conscience de soi est d'abord séparation, scission d'avec la vie qui est sa condition nécessaire mais nnon suffisante. Le passage décisif est celui de la simple conscience à la conscience de soi proprement dite qu'Hegel définit comme « la vérité de la conscience ». Ce que la conscience sensible croyait être en soi et croyait être le vrai s'est révéléé en fait, notamment par l'expérience douloureuse de l'illusion des sens, comme n'être en réalité que pour elle. En effet ce qu'elle a pris comme savoir exclusivement d'autres choses qu'elle-même s'est soldé par la prise de conscience de sa propre intervention de l'acte de connaissance. Mais cette conscience de soi qui est réflexion de la conscience en soi-même, qui est donc retour sur soi à partir de l'extérieur, qui est donc rupture avec la vie, va apparaître aussi comme vérité de la vie elle-même une fois dépassée leur première et apparante contradiction.

Dans le cas de la simple conscience, comment se présente le vrai ? Il se présente d'abord comme quelque chose d'extérieur à la conscience. Cette conscience se trouve donc remplie de contenu extérieur. Dans la conscience de soi par contre, elle est son propre objet, elle est retour en soi-même à partir de l'être autre, à partir du monde extérieur. Pas plus que le savoir d'autre chose pour Hegel, n'est celui d'une altérité absolue, pas davantage la conscience de soi ne se connait dans une identité parfaite, sans altérité. En son premier moment, la conscience de soi se prend pour objet en tant que pur « je ». L'être se trouvant ici réduit à la pensée, Hegel remarque le caractère unilatérale, « vide » donc insuffisant de ce premier moment de la conscience de soi. Cette conscience de soi étant prise dans son premier moment comme une tautologie immobile : moi = moi. Mais dans un deuxième moment dans lequel se dessine l'unité de soi-même et la différence avec l'être autre, c'est le moment du désir d'objet. En effet dès son apparition la conscience de soi a besoin d'un contenu qui la remplisse. Ce contenu ne peux venir que du dehors, deu monde extérieur. Cependant, pour la conscience de soi, en tant qu'extérieur, ce contenu qu'elle trouve dans le monde des objets senti, perçu, conçu perd toute validité. Il n'est là, du moins pour cette conscience que pour la nourrir, pour être assimilé, nié par elle. Par exemple, ce fruit que je vais cueillir n'est pas posé dans son indépendance, il n'est pour moi à ce moment qu'un moyen de me satisfaire. La conscience de soi est donc désir, c'est à dire rapport de la conscience à un objet extérieur qu'elle ne vise que pour le nier, le dévorer, le consommer. « La conscience de soi est certaine de soi seulement par la supression de cet autre qui se présente à elle comme vie indépendante : elle est désir ». Ainsi c'est d'abord dans la destruction ou la transformation que la conscience de soi peut être satisfaite. Par exemple chez Hegel le désir est foncièrement destructeur, mais c'est pour Hegel quelque chose de positif. Pour Hegel, le négatif est le passage obligé dans le devenir de soi de l'Esprit. « L'Esprit absolu conquière la vérité seulement à condition de se retrouver soi-même dans l'absolu déchirement ». Il faut donc pour Hegel « savoir regarder le négatif en face » et « séjourner auprès de lui ». Pas de conscience de soi véritable sans ce processus dialectique du déchirement d'avec soi-même et du passage dans son autre. De plus n'oublions pas non plus que l'action négative du désir n'est pas que destructrice. Ainsi dans la digestion, le non-moi, l'être autre est assimilé par l'organisme qui l'intériorise, l'incorpore à son identité, qui le fait aussi sien pour se conserver en vie.

En tant que désir, cette conscience de soi passe par des étapes particulières, successives notamment la nutrition/consommation et la lutte des consciences pour la reconnaissance. L'objet du désir immédiat, ce n'est pas n'importe quel objet, c'est « quelque chose de vivant ». La première vérité de la conscience de soi, mais qui apparaît d'abord comme son autre, c'est la vie car ce que « je » (la conscience de soi) trouve en face de moi, c'est la vie qui est à la fois ce qui est autre est même. Rien d'étonnant

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