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Fiche de lecture de Kant: Les fondements de la métaphysique des moeurs

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Par   •  17 Décembre 2016  •  Fiche de lecture  •  2 745 Mots (11 Pages)  •  2 465 Vues

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Fiche de lecture :Emmanuel Kant, Les fondements de la métaphysique des mœurs.

Dans sa préface, Kant décrit la philosophie à la façon Aristotélicienne, qui se divise en 3 types de savoirs; la Logique, la Physique, et l’Éthique. Il décrit la logique comme étant une science formelle, c'est à dire une science qui ne se rapporte à aucun objet, et qui est dite « pure » (qui s'expose à des principes à priori). Cette science ne peut pas être empirique. La physique et l'éthique sont au contraire deux sciences matérielles, se rapportant à des objets et qui peuvent s'étudier de manière empirique, mais également de manière rationnelle. Ainsi, ces deux sciences peuvent encore se diviser elles-mêmes en 2 parties : Pour les sciences physiques, on distingue d'une part « la métaphysique de la nature » (partie pure) de la « physique » (partie empirique). Pour l’Éthique, on dissocie « la métaphysique des mœurs » (partie pure) de « l'anthropologie pratique » (partie empirique). Ces deux parties (empirique et pure) doivent s'étudier séparément.

La métaphysique des mœurs est indispensable car elle permet de préserver la moralité de toute corruption en montrant la nécessité de ces principes, ainsi que leur indépendance face à l'expérience. La métaphysique des mœurs se doit donc de définir l'idée d'une volonté pure, c'est à dire, capable de se déterminer par des règles à priori (règles non fondées sur l'expérience). Le but premier de cette œuvre est la recherche et l'établissement du principe suprême de la moralité. Pour se faire, Kant va procéder de manière rigoureuse : Le chapitre un et deux sont basés sur une méthode analytique ( Kant part des faits donnés ; la conscience commune, pour en dégager les conditions fondamentales de la morale), et le chapitre trois se fonde sur une méthode synthétique (Kant part des conditions fondamentales de la morale pour en déduire les faits donnés).

Première section : Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralité à la connaissance philosophique.

Seule la bonne volonté peut être tenue pour « bonne ». Tous les dons de la nature, les talents de l'esprit ou les qualités du tempérament, ainsi que les dons de la fortune (la richesse, le pouvoir...) sont exclus dans la définition du mot « bon », car un mauvais usage de ces qualités est possible. Kant croit en une volonté bonne en-dehors de toute utilité, car si la bonne volonté existait dans le but de poursuivre notre propre recherche du bonheur, la nature aurait choisit l'instinct et non la raison pour le réaliser, car la raison efface les sentiments spontanés et la vie simple, et empêche ainsi l'homme d'être heureux. La raison nous a donc été donnée pour une autre fin que le bonheur. La bonne volonté se caractérise par une action effectuée « par devoir », et non « conformément au devoir » ou par vues intéressées. Un homme désespéré qui conserve la vie « par devoir » et en dehors de toute volonté ou inclination, agit moralement et grâce à une volonté bonne. Lorsqu'un homme fait le bonheur des autres parce que cela le rend heureux, Kant considère cette action comme étant honorable, mais non comme respectable. Toutefois, travailler à son bonheur par devoir reste une valeur morale. Par ailleurs, l'« amour pratique », qui est moral, est à distinguer de « l'amour pathologique ». L'amour pathologique dépend de notre sensibilité tandis que l'amour pratique dépend uniquement de la raison. Seul cet amour pratique qui dépend de la raison, peut se commander et ainsi nous pousser à « aimer » des individus en-dehors de nos inclination. Comme l'amour pratique, le devoir dépend de notre raison et est un pur respect pour la loi morale. Il a pour cause et pour objet la loi en-dehors du résultat espéré. De là découle une maxime, ou impératif catégorique essentiel, qui  s'expose ainsi : « je dois toujours me conduire de telle sorte que ma maxime devienne une loi universelle ». C'est donc la loi de l'universalité, qui par ailleurs peut s'illustrer par l'exemple de la promesse. En effet, la promesse, sans l'universalité de son propre concept, se dissout et perd son sens.

Deuxième section : Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des mœurs


Le devoir ne peut en aucun cas être empirique car il est possible de reconnaître une action effectuée conformément au devoir, mais il est en revanche impossible de déterminer si un individu agit par pur devoir. Par conséquent, un certain scepticisme à l'égard de la moralité des actions de l'être humain peut paraître légitime. Cependant, chercher la source d'origine des actions corrompt la moralité. De plus, celle-ci doit s'appuyer non sur ce qui est, mais sur ce qui doit être.  Ainsi, le devoir n'étant pas empirique, il trouve au contraire son origine dans la raison. Le principe de moralité ne peut donc être traité que par une science rationnelle ; la métaphysique.

Lorsque la volonté est une faculté de choisir, Kant parlera de « raison pratique ». Les actions sont constituées d'une nécessité objective (au sens de contrainte, commandement ou encore impératif qui s'exerce sur la volonté), mais il existe également une part de subjectivité dans nos actions (notamment dû à la sensibilité et à nos inclinations) qui s'oppose souvent à la nécessité objective. Dans ce cas, la nécessité objective apparaît alors généralement comme une contrainte chez l'individu. Un principe objectif qui exerce une contrainte sur la volonté prend le nom d'« impératif ». Les impératifs ne peuvent s'appliquer qu'au sein d'une volonté imparfaite, et non chez une volonté divine ou encore une volonté sainte qui suppose la perfection de son être, et une insoumission à la tentation de ses inclinations. Les impératifs se divisent en deux grandes parties. On distingue d'une part les impératifs catégoriques qui se caractérisent comme étant la nécessité pratique d'une action bonne en elle-même, le respect de la loi, de la moralité. D'autre part, les impératifs hypothétiques représentent « la nécessité pratique d'une action comme moyen d'obtenir quelque chose que l'on désir ». En d'autres termes les impératifs hypothétiques se réalisent en vues d'intérêts personnels. Ainsi, l'impératif hypothétique peut se définir comme étant un moyen tandis que l'impératif catégorique est une fin en soi; il ne se produit pas par intérêt particulier mais se produit pour lui-même, pour « la loi morale ». Quand l'impératif hypothétique se réalise en vue d'une fin possible, il est un principe problématique et relève des règles de l'habileté. Quand ce même impératif s'accomplit en vue d'une fin réelle, comme par exemple la recherche du bonheur, il est alors un principe assertorique et relève des conseils de la prudence, il est centré sur la recherche du bien-être.  Ces deux principes (celui de l'habileté et de la prudence) ordonnent tout deux de vouloir les moyens  pour accéder à une fin, ils sont analytiques. L'impératif catégorique, à l'inverse, est commandé immédiatement et ne s'occupe aucunement du résultat ou des conséquences de l'action mais seulement de « la forme » et du « principe ». C'est donc l'intention bonne qui prône dans ce commandement. Il est alors apodictique et est déterminé par les mœurs.  La nécessité de l'impératif de l'habilité apparaît assez clairement. Cet impératif agit sur la volonté en vue des moyens d'accéder à une fin quelconque (« qui veut la fin veut aussi les moyens d'y arriver »). Quant à l'impératif de la prudence, qui est comme celui de l'habileté, un principe analytique, on reconnaît son existence grâce à des conseils empiriques qui permettent d'accéder à un certain bien-être. Cependant, saisir la possibilité de l'existence de l'impératif catégorique est plus complexe. Il est difficile de prouver que la volonté soit déterminée exclusivement par la loi morale et qu'une quelconque inclination n'ait aucune influence sur la volonté.

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