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Fiche de lecture Kant

Fiche de lecture : Fiche de lecture Kant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  2 300 Mots (10 Pages)  •  210 Vues

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Sujet 2 : Fiche de lecture

-I-         L’œuvre choisie est le texte intégral des Fondements de la métaphysique des mœurs. Kant, Emmanuel (1785). Traduction Victor Delbos. Notes et commentaires Pierrette Bonet. Les intégrales de philo, 8. Paris, Nathan,1989.

-II-         Emmanuel Kant (1724-1804) est en Allemagne la figure majeure de l'Aufklärung, notre « philosophie des Lumières », qui incite l'homme à ne plus être sous tutelle, mais à juger par soi-même en faisant un libre usage de son propre entendement. Son projet philosophique vise à affronter trois questions fondamentales : « Que puis-je savoir ? », « Que dois-je faire ? », « Que suis-je en droit d'espérer ? », qui se ramènent à :  « Qu'est-ce que l'homme ? ». Son œuvre s'articule autour de trois Critiques, interrogeant les fondements et les limites de la connaissance (Critique de la raison pure, 1781), les principes de la morale (Critique de la raison pratique, 1787) et ceux du jugement (Critique de la faculté de juger, 1790). Les Fondements de la métaphysique des mœurs (1785) s'inscrivent entre les deux premières Critiques. Kant, contemporain de la Révolution Française, sera l'auteur d'un Projet de paix perpétuelle où il ébauche l'idée d'une société des nations et prône pour celles-ci les principes d'une constitution « républicaine » (nous dirions : « démocratique »).

-III-         Fonder une métaphysique des mœurs, c'est fonder une philosophie morale a priori, c'est à dire dégagée de tout élément anthropologique ou psychologique. Kant dira, dans la deuxième section, que la morale ne peut pas dériver d'exemples, car il y manquerait le principe qui permettrait d'évaluer la moralité des exemples eux-mêmes. Ce principe ne peut être qu'a priori, c'est à dire dans la raison. Il ne s'agit pas d'un sentiment inné, comme la conscience morale chez Rousseau ou la passion de la bienveillance chez les empiristes anglais : de tels mouvements affectifs relèvent de l'inclination et sont sans valeur morale propre. La moralité d'un acte ne se juge pas à son résultat, mais à son principe.

Kant, dans la première section, part du fait moral pour dégager ce principe. Ce fait moral est un fait de raison : c'est l'existence du jugement moral dans la conscience commune. Il n'implique pas l'existence d'actes moraux, empiriquement. Les hommes connaissent leur devoir, même si leur nature sensible, matérielle, les détourne de l'accomplir, et ils ont la faculté d'en juger correctement. Ils reconnaissent la source de la moralité dans la bonne volonté : l'action morale est accomplie par devoir, c'est à dire par obligation morale.

Kant se distingue donc des philosophies morales antérieures. D'une part le Bien ne consiste pas dans un ensemble de buts, prédéfinis par la tradition ou éclairés par la connaissance. D'autre part les qualités d'âme requises par les sagesses antiques (modération, courage, …), outre qu'elles peuvent être des moyens pour des actes immoraux, feraient de la morale l'apanage d'une élite, alors que Kant pourrait dire avec Rousseau que « nous pouvons être hommes sans être savants ». Pour les sagesses antiques, la vertu n'est pas un but en soi, mais un moyen en vue du bonheur. Kant note que celui-ci ne saurait être la fin assignée à notre vie par l'intention de la nature, car celle-ci nous a dotés de la raison, et la conscience de notre finitude ne rend guère heureux : l'instinct pourvoirait mieux au bonheur. La morale kantienne sera donc une morale du devoir et non du bonheur.

Si le sens commun se trompe en assimilant la bonne volonté avec les sentiments d'altruisme ou de sympathie, il voit juste en donnant à cette bonne volonté une valeur absolue, inconditionnée, indépendante des circonstances et des résultats de l'acte. Kant en précise l'analyse : est bonne l'action accomplie PAR devoir. La simple conformité externe au devoir n'est pas la morale. L'honnêteté du marchand qui ne vole pas ses clients n'est que la prise en compte de son intérêt bien compris, et s'il met en œuvre la raison celle-ci n'est qu'un instrument au service de fins particulières. La loi morale exigera donc que la raison soit à elle-même sa propre fin.

On voit apparaitre ici le formalisme kantien : la dignité de l'homme est dans son statut d'être raisonnable, capable de se déterminer par la représentation d'une loi, et non sous le seul effet d'une cause. Le devoir consiste ainsi à agir par pur respect pour la loi morale, indépendamment des circonstances et des buts particuliers, et la forme du commandement sera l'universalité de la loi, thème qui sera repris dans la deuxième section.

Dans la première section, Kant posait que les hommes sont capables de jugements moraux. Dans la deuxième, il concède que, la nature humaine étant ce qu'elle est, c'est à dire imparfaite, ils sont peut-être incapables d'actions purement morales, détachées de toute influence sensible. Mais l'inexistence d'une moralité accomplie ne change rien au problème, la moralité ayant pour visée de dire ce qui doit être, non ce qui est.

Il faut donc établir la forme de ce jugement moral, en partant non de l'homme empirique, mais de l'homme en tant qu'être raisonnable en général. Mais l'homme est un être mixte, rationnel ET sensible : il est un être fini, donc faillible, et sa volonté est exposée à ses penchants, loin d'être une volonté sainte qui coïnciderait spontanément avec la loi morale. La nécessité morale, contrairement aux lois de la nature, ne se réalise donc pas d'elle-même, mais se présente à la conscience sous la forme d'un impératif, fixant un devoir-être.

L'impératif moral se distinguera des impératifs hypothétiques, à savoir des règles techniques de l'habileté comme des conseils pragmatiques de la prudence : les uns comme les autres ne constituent pas des commandements absolus, mais des moyens relatifs à des fins particulières. Le bonheur lui-même, conditionné par la satisfaction d'une multitude de désirs, n'est qu'un « idéal de l'imagination », et il ne passe pour le but général des êtres humains que parce que son concept est flou et indéfini. Cherchons-nous tous le même bonheur ?

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