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Faut-il travailler pour être heureux ?

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Par   •  12 Avril 2015  •  1 606 Mots (7 Pages)  •  2 943 Vues

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Faut-il travailler pour être heureux ?

I- Il faut travailler pour être heureux

1) L’aspect libérateur du travail/ Le travail comme moyen de libération

• La maîtrise de la nature

Pour Descartes, le travail et la technique sont d’abord favorables à l’homme car ils lui permettent de satisfaire leurs besoins par une domination et une maîtrise de la nature. En ce sens, ils sont le moyen privilégié d’atteindre le bonheur. Freud reconnaissait que cette dimension de la culture – protéger l’homme contre la nature – est essentielle, et Descartes voyait dans la technique le moyen privilégié de nous développer et d’atteindre le bonheur.

• Le travail comme processus d’humanisation

L’essentiel, pour Hegel, n’est pas que le travail nous permet d’acquérir une position sociale dominante, mais plus généralement et plus profondément qu’il est le moyen privilégié pour obtenir ce que nous recherchons tous fondamentalement : la reconnaissance d’autrui. C’est par le conflit et le travail que nous obligeons autrui à nous reconnaître comme une valeur. En transformant les choses par son travail, l’homme se transforme lui-même et se libère de la nature : le travail est ce qui nous humanise.

• Le travail comme devoir moral

Dans le domaine de la religion, le protestantisme (qui apparaît au XVIe siècle) produit une véritable révolution en mettant le travail au centre de l’éthique religieuse et en faisant du succès matériel et de l’accumulation du capital une valeur théologique. La richesse matérielle est le signe de l’élection divine. La consommation du profit est par ailleurs interdite car les hommes doivent faire fructifier l’œuvre de Dieu, la sanctifier par le travail, donc accumuler et investir sans cesse le capital. Cette valorisation du travail se retrouve chez Kant, dans une perspective religieuse et théologique formellement laïcisée. D’une part, on retrouve l’idée que la « Nature » a voulu que l’homme travaille pour se rendre digne du bonheur. D’autre part, dans une perspective purement morale, le travail devient un devoir, car lui seul peut justifier que nous soyons heureux, lui seul peut nous rendre dignes du bonheur.

2) Le travail humanisant

• Le propre de l’homme

Le travail est proprement humain : il est notamment ce qui différencie l'homme de l'animal. En effet, Marx montre que les activités animales ne sont pas de la même nature, car le résultat du travail préexiste idéalement dans l'imagination de l'homme. A l'inverse, les activités des animaux proviennent de leur instinct et non de leur volonté ni de leur imagination.

• Le travail comme activité développant les facultés propres à l’homme

En comparant l’activité animale au travail humain, Marx montre à quel point le travail humain est ce qui permet à l’homme de développer ses qualités spécifiques, à savoir sa conscience, sa raison, sa volonté, son imagination, et plus encore sa moralité. En effet, Marx souligne que l’homme qui travaille pense avant de faire, alors que l’animal, lui, se contente de faire directement. Le travaille sollicite donc la pensée, la conception, c’est à dire une démarche théorique propre à l’homme qui lui permet de faire de ses activités un projet qui va solliciter toutes ses facultés. L’homme travaille pour l’espèce toute entière et le travail lui permet d’accomplir ses facultés morales, on travaille aussi pour les autres. Ainsi le développement de ces qualités théoriques et morales, grâce au travail, semble apporter satisfaction et bonheur aux hommes.

• La réalisation par le travail

On peut dire que le travail construit l'homme : il lui permet de se réaliser dans son humanité. Marx affirme en effet que, normalement, celui qui effectue un travail est pleinement humain. Il peut en effet se réaliser dans son travail car il peut s'y reconnaître. En se reconnaissant dans son œuvre, l'homme acquiert une meilleure conscience de soi et de son humanité. Cette idée rejoint également la dialectique du maître et de l'esclave d'Hegel avec la hiérarchie qui s'inverse : l'esclave devient le maître du maître et le maître devient l'esclave de l'esclave.

3) La valeur morale du travail

• La valeur de l’effort

Depuis l'Antiquité, la valeur qu'on accorde au travail a complètement changé. Il a acquis une valeur morale car il oblige à l'effort et à la persévérance. On estime ainsi que le travail n'a pas uniquement un but matériel mais qu'il faut considérer la valeur du « travail pour le travail ». C'est pourquoi, aujourd'hui, on valorise les hommes pauvres mais travailleurs par rapport aux hommes riches mais inactifs.

• La sublimation des pulsions

La valeur morale du travail peut également venir de la sublimation des pulsions qu'il permet. Freud introduit en effet la vision d'un homme gouverné par des pulsions inconscientes qui s'expriment généralement de manières négatives (pathologies, phobies, actes manqués, etc.). Cependant, la sublimation des passions consiste à les exprimer de manière positive grâce à l'art, la littérature, le travail, etc. Si le travail est librement choisi, il apporte donc une grande satisfaction à l'homme car

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