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Est-on emprisonné dans son corps ?

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Par   •  30 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 673 Mots (7 Pages)  •  385 Vues

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Est-on emprisonné dans son corps? 

INTRO :

        

        La Bible, dans la Genèse fait démarrer l’histoire de l’Humanité par le fameux mythe d’Adam et Ève et du péché originel. Le péché originel serait l’acte charnel, le corps et sa tyrannie du plaisir et du désir nous plongeant dans l’enfer , le corps et ses désirs y sont alors d’entrée présentés comme mal.

        Le corps est ce qui constitue la matérialité d’un être vivant, sa dimension physique. Il est le lien que nous avons avec le monde extérieur, ce grâce notamment aux 5 sens. C’est pourquoi beaucoup de philosophes préconisaient dès l’Antiquité de dompter, se détacher du corps et le maîtriser pour favoriser la naissance de la vie spirituelle.  Emprisonner veut dire enlever à quelqu’un toute liberté d’action ou de penser. Le corps étant soumis à des désirs et donc à des subjectivités, diminuant ainsi la capacité de raisonner et d’être objectif, il est compréhensible que l’on puisse se sentir emprisonné dans son corps. On peut alors se demander si le corps est une contrainte qui nous empêche de penser et de raisonner ? Mais n’est-ce pas une vision trop simpliste que de dire que nous devons dompter le corps en faveur de la spiritualité ? Il faut bien la présence du corps pour communiquer ou traiter les informations et ainsi penser. L’âme et le corps semblent alors compatibles et l’un n’emprisonne pas l’autre.

        Nous verrons donc que le corps peut-être perçu comme un emprisonnement avant de voir que le corps n’est pas une répression et le considérer comme tel peut paraître excessif.

        

I)  IL EST VRAI QUE SOUS CERTAINS ASPECTS, LE CORPS PEUT NOUS APPARAÎTRE COMME UN EMPRISONNEMENT. 

1) Le corps peut être une limite dans la mesure où il est soumis au vieillissement, à l’usure:

        La mort est liée à notre condition physique. Aucun corps vivant n’est éternel. La vie est un cycle où les individus sont entraînés : de la naissance, à la croissance, jusqu’à la maturité puis à la décroissance et à la mort. Le philosophe Pascal, disait que la condition humaine pouvait être ramenée à la métaphore suivante : l’existence est comme un embarquement forcé, les humains sont plongés dans une galère où les prisonniers se verraient tués, égorgés les uns à la suite des autres, et se demandant anxieusement quand viendra leur tour. Par conséquent, d’une certaine manière, nous sommes tous des condamnés à mort. Cette peur de la mort, l’homme a essayé de l’exorciser par le phénomène religieux, comme par exemple les anciens Égyptiens qui déîfiaient leur pharaon et qui croyaient le faire accéder à l’immortalité en le momifiant et en construisant de monumentales pyramides. Mais la croyance religieuse ne fait pas échapper à la mort physique, au vieillissement du corps. Par suite, du fait du vieillissement du corps, nous sommes bien en tant qu’êtres mortels prisonniers de notre corps. Cette usure du corps, la fatigue ou encore la maladie ont un impact direct sur notre capacité à raisonner, à réfléchir. Ainsi l’usure du corps emprisonne la capacité de raisonner ou à être objectif. Nous sommes de ce point de vue bien emprisonnés dans notre corps.

        

2) Avoir un corps nous soumet à certaines contraintes

        Par exemple, il faut nourrir, hydrater, reposer, d’entretenir notre corps. Nous sommes avec le corps soumis à des contraintes matérielles. On a beau vouloir mener une vie spirituelle, il faut tout de même manger, boire et parfois même satisfaire des pulsions sexuelles. Le plus grand esprit qui soit ne pourrait faire abstraction complète de son corps. Un bon exemple de ceci est le cas du philosophe et mathématicien Thalès ; il était occupé une nuit à scruter les étoiles, et il finit par tomber dans un puits à force « de planer en esprit ». Une petite vieille qui passait par là, lui dit : « Quel grand philosophe tu fais ! Tu regardes les étoiles et tu ne regardes même plus le sol sous tes pas !  ».  Le corps rappelle régulièrement à l’esprit qu’il ne peut être absolument immatériel, pur, vivant perpétuellement dans une sphère idéale. Le corps est donc bien, dans cette mesure, un emprisonnement. 

3) Le corps nous fait vivre l’oppression des passions et des désirs

        La dimension charnelle est tellement omniprésente chez un être humain que Platon dans son dialogue le Phédon déclare que « le corps est le tombeau de l’âme ».  Platon préconise alors à ses disciples un abandon du corps. Si l’on se préoccupe trop du corps alors    « notre âme sera embourbée dans la corruption ». Le corps fait le malheur des hommes pour Platon car il est « ce qui fait naître les guerres, les séditions, les combats ». En effet, le corps, avec l’appel de nos cinq sens flatte nos bas instincts et provoque des envies de luxe, de luxure, des envies cupides qui entraînent des conflits et des jalousies entre humains. Le corps avec toutes ses passions déclenche tant de conséquences néfastes qu’il faut tenter de l’oublier. La sagesse est de ne pas se laisser séduire par « la folie du corps ». L’homme ne peut pas se détacher totalement de lui-même, une part de subjectivité et de sensibilité entrant toujours en ligne de compte, ombrant tout raisonnement à prétention objective. Platon a certes une vision un peu binaire dans sa représentation du corps : il y a d’un côté la vertu qui serait pure qualité de l’esprit, et de l’autre, le vice dans l’incarnation des pulsions et des envies de notre corps. Mais il est quand même vrai qu’il ne faut pas survaloriser le corps aux dépens de l’esprit, car alors il est bien un emprisonnement pour l’esprit. La seule issue envisagée par Platon quant à l’indépendance de l’âme est la fin du corps. Il nourrit donc une espérance à propos de la mort, mais il ne s’agit que d’une croyance car qui peut certifier que l’âme se prolongera une fois que le corps meurt.

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