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Analyse De la tragégie Phèdre De Platon

Note de Recherches : Analyse De la tragégie Phèdre De Platon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2014  •  11 155 Mots (45 Pages)  •  2 098 Vues

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Introduction

Première partie : De l'amour

1 - Le discours de Lysias

Premier intermède

2 - Le premier discours de Socrate

Deuxième intermède

3 - Le deuxième discours de Socrate : la palinodie.

a - Éloge de la folie

b - La nature de l'âme

- immortalité de l'âme

- l'âme comme attelage ailé

- les différentes sortes d'âmes

Extension de l'analyse : les lignes de force de la philosophie platonicienne :

1) la partition du monde en monde sensible et monde intelligible

2) les Idées comme formes intelligibles

3) la connaissance comme réminiscence

4) un modèle de vie juste

c - Retour sur l'amour : L'amour donne des ailes

- L'amour est l'amour de la beauté

- L'ambivalence de l'amour

- La sublimation de l'amour

- La dialectique de l'amour

Deuxième partie : L'art de bien parler

1 - Faut- il savoir de quoi on parle pour bien parler ?

2 - Sans la connaissance, l'art oratoire n'est pas un art

Exemple du discours de Lysias.

Exemple des deux discours de Socrate.

3 - Dialectique et rhétorique.

4 - La parole et l'écriture.

5 - Fin de l'entretien

Conclusion

Introduction : de quoi parle-t-on ?

Dans la campagne athénienne, sous la chaleur de midi, accompagnés par le chant des cigales, deux hommes cheminent : Socrate et le jeune Phèdre. Pieds nus, ils marchent dans le cours de l'Ilissos pour se rafraîchir tout en devisant plaisamment. Bientôt l'ombre d'un platane, le murmure d'une source fraîche consacrée aux Muses, le parfum d'un gattilier en fleurs leur paraissent propice au repos, et ils s'y étendent : « Vois s'il te plaît comme le bon air qu'on a ici est agréable, et vraiment plaisant. C'est le chant mélodieux de l'été, qui répond au chœur des cigales. Mais la chose la plus exquise de toutes c'est l'herbe : la douceur naturelle de la pente, permet en s'y étendant, d'avoir la tête parfaitement à l'aise » (230c). Mais loin de céder à la tentation de la sieste, ils en profitent pour continuer et approfondir leur discussion.

Socrate plante le décor du discours avec tant de précision que les historiens ont tenté de localiser la scène[3]. Cette mise en situation du discours est constante chez Platon : les Dialogues ne se lisent comme aucun autre traité de philosophie. La philosophie platonicienne est une philosophie incarnée. On est davantage dans le domaine de la parole que dans celui de l'écriture. Et la parole c'est toujours la parole de quelqu'un, de quelqu'un qui parle avec ses désirs et ses craintes, avec sa faiblesse ou son arrogance. Ce sont les parents du Lachès inquiets pour l'éducation de leurs enfants, ce sont les joyeux fêtards du Banquet qui décident après une nuit d'ivresse de rester sobres et de parler sérieusement de l'amour, ce sont plus tragiquement dans le Criton les amis de Socrate qui l'accompagnent vers la mort. Et tant d'autres…

Revenons donc à Socrate et Phèdre sous leur platane. De quoi parlent-ils donc ? Le sous-titre du dialogue en informe le lecteur : « Phèdre ou de la beauté ». Mais, à la lecture, les choses ne paraissent pas si simples. Ce qui apparaît au premier abord, c'est le manque d'unité du texte. Si en effet une première partie est consacrée à la beauté, ou plutôt à l'amour qui est amour du beau, la deuxième partie disserte sur l'art oratoire, et l'écriture. On ne voit pas bien ce qui articule ces deux parties ; à tel point que certains ont cru y voir soit la marque d'un manque de maitrise d'un écrivain encore jeune, soit au contraire celle d'une forme de sénilité[4]. Aimable divagation de la conversation qui de proche en proche, de dérive en dérive, conduit les interlocuteurs bien loin de leur point de départ ? Ce serait sans compter avec la forte charpente du texte qui n'est manifestement pas structuré au hasard.

Tout commence par la lecture par Phèdre d'un discours de Lysias qui soutient qu'il vaut mieux choisir pour amant celui qui ne vous aime pas que celui qui vous aime. (230e–234c)

À quoi Socrate oppose deux discours :

Le premier porte sur la forme : s'il voulait démontrer qu'il faut préférer celui qui ne vous aime pas à celui qui vous aime, Lysias aurait dû s'y prendre autrement, et Socrate, reprenant les positions de Lysias produit un autre discours. (237a–241d)

Le second porte sur le fond : prenant le contrepied de ce qui a été précédemment démontré, il développe sa propre vision de l'amour. (244a-257b)

Suit un long développement sur l'art du discours et la manière de bien parler (259a-274b), terminé par une comparaison entre la parole et l'écriture. (274b – 279c)

À la première lecture on peut donc penser que la question de l'amour et celle de la parole sont simplement juxtaposées, et selon que l'on privilégie l'un ou l'autre terme on pourra dire :

— Soit que le thème de l'amour est le thème premier du dialogue, celui de la parole n'étant que l'auxiliaire

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