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Y a-t-il un progrès en art?

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Par   •  19 Septembre 2020  •  Dissertation  •  3 169 Mots (13 Pages)  •  758 Vues

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Dissertation, « Y a-t-il un progrès en art? »

Au XIXe siècle, le regard sur le réel devient un regard historique. Tout peut s'historiciser, tout peut et doit faire objet d'histoire. Chaque dimension du réel est vue dans une place historique. Les historiens professionnels apparaissent et les histoires des différentes dimensions du réel se fondent (l'histoire du vivant selon Darwin, l'histoire des minéraux permettant de découvrir comment la surface du globe a bougée, l'histoire des langues permettant de découvrir que certaines ont disparues, d'autres évoluées). On commence à deviner que le cosmos lui-même a une histoire.

Il s'agit alors d'une nouvelle vision qui se développe et qui commence à penser que tout est évolutif à l'intérieur du réel. À partir du moment où il existe une évolution dans un domaine, ce que l'on voudrait savoir c'est s'il s'agit d'une évolution vers le mieux.

Dès lors, l'art devient également un objet d'étude historique auquel se greffe la question de progrès. Il faut savoir que culturellement, les hommes de l'époque n'envisagent pas qu'il y a du progrès en art car, l'art selon eux, consistait à répéter des formes considérées comme abouties ou parfaites. Au moyen âge, l’innovation n'est pas envisageable, il s'agissait uniquement de représenter les scènes de la vie du Christ. Néanmoins il apparaît des philosophies de l'histoire qui essaient d'expliquer que l'humanité se dirige vers une direction qui est plutôt positive. Peut-on appliquer cette analyse à autre chose que la politique, comme par exemple à l'art ?

L'idée de faire du nouveau, et de faire du mieux en art est très récente. Si le progrès en art existe, alors il existe des subdivisions dans les différents éléments de l’art qui progressent. Une augmentation des possibilités est alors remarquée. D’abord, il y a une amélioration au niveau technique que l’on peut qualifier de progrès. Les techniques (ici, objets et matériels techniques) qui sont utilisées pour faire de l’art ont évolués. Dans l’histoire des instruments de musiques, il est constatable que des instruments sont apparus au fur et à mesure alors qu’ils n’existaient pas avant. En conséquent, cela ouvre les possibilités car de nouveaux sons sont possibles grâce à ces nouveaux instruments inventés. Chaque instrument, en tant qu’objet technique a fait l’objet d’améliorations. Si l’on songe à l’histoire particulière du piano, on peut alors facilement constater de ces évolutions. Le piano-forte, initialement le clavecin, cherchait à doter le clavecin de possibilités expressives plus nuancées, en permettant à l'instrumentiste de varier l'intensité des sons selon la force exercée sur les touches. Il s’agit d’un réel progrès technique. En outre, aux yeux de ceux qui l’ont inventé, le son est indéniablement meilleur et ce nouvel instrument offre des possibilités plus intéressantes que son précédant. Les compositeurs qui avaient le choix choisissaient toujours les derniers instruments créés qui leur paraissaient de meilleure facture pour élaborer leurs musiques.

Pour des raisons techniques, des arts entiers ont été inventés. La photographie ne peut pas exister sans l’appareil photo, de même pour le cinéma. En 1826, le scientifique Nicéphore Niépce (1765-1833) enduit une plaque d’étain de bitume de Judée, un produit chimique qui change d’aspect si on l’expose à la lumière. Il réalise la première photographie connue au monde. Il a laissé son appareil sur un trépied pendant plusieurs dizaines d’heures pour obtenir cette image : une vue depuis la fenêtre de sa chambre. Au cours de la renaissance, ce système connaît des améliorations : un miroir permet de redresser l’image à l’endroit et une lentille située à l’orifice améliore la netteté. Toutes les conditions sont réunies pour concevoir un appareil photo. La photographie est devenue rapidement une source de curiosité mais les appareils demeurent lourds, encombrants et doivent être fixés sur trépied. Le matériel nécessaire aux premiers photographes peut aller jusqu’à 50 kg. La première méthode pour accéder à la couleur consista à peindre les photographies à la main. Louis Lumière (1864-1948) présente en 1903 l’autochrome, le premier procédé industriel connu pour réaliser des photos en couleur. Le champ des possibilités ne cesse alors de s’agrandir et d’offrir de la liberté aux artistes.

Les méthodes d’apprentissage sont également en progrès, les lettres de Bach par exemple en témoigne. Maître de chapelle et compositeur, il devait organiser des concerts avec des chœurs et dans ses lettres il relate le fait que ses musiciens furent médiocres et commirent des erreurs monumentales. Cela est la conséquence des méthodes arriérées d’apprentissages qui ne furent pas au point. On a rivalisé d’imagination pour inventer de nouvelles méthodes d’apprentissages dans le but d’apprendre les arts. Dans le domaine de la musique classique, l’univers est très compétitif, le niveau des concurrents aux orchestras n’a cessé de monter. Des partitions (telles les partitions de certains quatuors de Beethoven) considérées à une certaine époque comme quasi injouables ont perdues ce titre, certains concertistes de haute volée ont appris à les jouer.

Les procédés formels, cœur de l’activité artistique ont également vécus un progrès. Cette évolution va affecter la nature même de l’art. Si l’on considère l’art visuel, représenter de façon réaliste le monde par une image nécessite d’aplatir ses trois dimensions sur une surface plane. La perspective est donc une méthode qui consiste à donner un effet de profondeur à l'image. La perspective est un procédé qui n’a pas toujours existé ; les peintures égyptiennes sont bidimensionnelles seulement, les tentatives pour représenter la profondeur de champ sont maladroites. Cet art n’en demeure pas moins magnifique sans ce procédé formel. Néanmoins, une fois que la perspective fut inventée, les personnes mêmes qui l’ont créée ont l’impression qu’ils ont fait progresser les possibilités dans l’art car cette fois, la possibilité de regarder la profondeur que l’on ne voyait pas avant est offerte. De plus, une personne culturellement éduquée comprends qu’une image plate doit être lue en profondeur, cela s’apprend, il s’agit donc d’un gain, d’un progrès.

Considérons maintenant l’art auditif. Jusqu’au milieu du Moyen Âge, la musique est monophonique. La monophonie ou monodie est une musique à une seule voix dans le sens où

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