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Le chocolat dans l'imaginaire collectif

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Par   •  2 Décembre 2022  •  Discours  •  3 957 Mots (16 Pages)  •  261 Vues

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Après les garderies à contribution réduite, la bonification des congés parentaux, le programme d’aide aux devoirs et autres incitatifs, la société québécoise peut-elle enfin se dire : « Mission accomplie »? À votre avis, a-t-on atteint une bonne articulation, voire un certain équilibre entre emploi et famille? Pourquoi?

Afin de répondre à la question, nous ferons une rétrospective de l’évolution de la société, principalement sur les changements de statut et d’implication des femmes au sein de la société, du changement du statut de la famille et du changement de la courbe d’âge. À travers cette évolution, nous situerons certaines actions gouvernementales qui auront facilité les changements ainsi que certains facteurs qui ont mené à la notion de la conciliation emploi-famille. Pour terminer, nous analyserons la dynamique sociale à savoir si nous avons atteint une bonne articulation entre emploi et famille et si la société peut se dire « Mission accomplie! » ainsi que quelques pistes de solution le cas échéant.

Le conflit emploi-famille découle de changements profonds au sein de la famille, de la main-d’œuvre et de la sphère du travail[1]. Ces changements se chevauchent et ont, très souvent, des incidences les uns sur les autres, c’est pourquoi ils ne seront pas traités l’un à la suite de l’autre, mais plutôt comme une évolution dans le temps où nous pourrons distinguer les trois grandes périodes historiques : celle de l’agriculture et de la première industrialisation; le déclin de l’agriculture, l’industrialisation massive et la généralisation salariale; finalement, la restructuration industrielle et la tertiarisation de l’emploi[2].

À l’époque de l’agriculture, le travail des femmes sur les terres était très difficile, les familles étaient nombreuses et de type patriarcal, basé sur l’autorité du père au sein de la famille. Les hommes et les femmes de cette époque avaient une contribution économique, les femmes étaient en charge du potager, de la couture, de la fabrication des savons et des conserves pour l’hiver; c’était vraiment un rôle de production. Il y avait une certaine égalité, pas une égalité de droits, mais une égalité de fait. La révolution industrielle va modifier le portrait de la famille agricultrice[3].

En 1901, une femme sur six travaille3.

Durant la Première Guerre mondiale, le gouvernement a fait appel aux femmes afin de travailler dans les usines de guerre. Ceci a amorcé le premier grand changement pour les femmes, en 1918, le gouvernement du Canada donne aux femmes le droit de vote[4] afin de reconnaître leur contribution sociale durant la guerre. Il a fallu attendre jusqu’en 1940, pour que le gouvernement du Québec emboîte le pas[5].

L’exode rural pousse les familles vers les villes. Les conditions d’emplois étaient tellement mauvaises et les salaires si faibles, que la seule stratégie de survie était que tout le monde devait mettre la main à la pâte, alors les hommes, les femmes et même les enfants devaient travailler; en somme, la famille ouvrière. À cette époque, le nombre d’enfants diminue dans les familles, on commence à faire une coupure entre le travail professionnel et le travail domestique et l’homme rapporte. En effet, même si elles devaient travailler, les femmes se sont retrouvées à faire des emplois très mécaniques et répétitifs, souvent avec la moitié du salaire d’un homme[6].

La Seconde Guerre mondiale est le tournant de la condition des femmes. Dès 1939, les femmes gèrent le budget familial pour l’effort de guerre et on se rend compte qu’elles le font bien. « Ménagères, vous êtes en guerre! », les femmes devaient entre autres recycler en récupérant les graisses et les os qui étaient destinés aux usines de nitroglycérine et servaient à faire des bombes, les boîtes de conserve pour le métal, le papier pour fabriquer les boîtes de transport. On leur demandait aussi de tricoter des vêtements pour les soldats[7].

En 1941, l’effort de guerre dépasse le cadre domestique, on sort les femmes de leur foyer, on leur demande de prendre la place des hommes qui sont partis au front dans les usines et on crée la Canadian Woman Army Corps (CWAC) afin de remplacer les militaires dans les fonctions administratives[8], mais ces femmes devaient quand même subir un entraînement militaire et l’armée développe le sport féminin. Sur le plan de l’emploi, on ouvre des garderies sur les lieux de travail. À cette époque, on ouvrait ces garderies de façon spontanée et c’était facile, alors qu’à compter des années 1960, cette opération semblait impossible…

Avec l’effort de guerre, ce qui change le plus ce n’était pas que les femmes travaillent, mais, le fait que nous manquions d’hommes au pays, on leur demandait de faire du travail hautement qualifié, elles pouvaient dans certains cas gagner de très bons salaires. Les femmes réalisaient qu’elles étaient capables de faire ce travail et l’industrie comprend que c’est une main-d’œuvre tout aussi valable que les hommes. Cette période a aussi permis aux femmes de vivre sans les hommes et de s’organiser.

En 1945, le gouvernement du Canada met sur pied son premier programme de sécurité sociale[9], les allocations familiales, dont le chèque est émis directement au nom de la mère. Ceci ne convient pas au gouvernement de Maurice Duplessis qui est très conservateur et lié au clergé pour qui cette initiative risque de détruire la famille traditionnelle.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de femmes qui avaient pris goût au travail rémunéré et à une certaine autonomie doivent céder la place aux hommes qui reviennent de la guerre et retourner à leur foyer. La contradiction commence à se dessiner, c’est-à-dire entre l’obligation de retourner au modèle traditionnel et le goût ou l’habitude qu’ont pris les femmes de faire autre chose. Cependant, nous sommes dans une période où les gouvernements veulent remettre l’économie en marche. Au Québec, la stratégie est de combiner les deux objectifs : retourner les femmes dans leur foyer en leur offrant l’électrification des campagnes et la modernisation des cuisines. Une campagne de propagande se met en marche pour valoriser le travail non rémunéré des femmes, promouvoir les biens de consommation qui améliorent le travail des femmes à la maison — les électroménagers — et l’importance de l’éducation des enfants, entre autres. La femme venait d’être consacré la « Reine du foyer ».

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