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"J’étais sous influence, je n’étais pas moi même " est-ce une excuse valable ?

Dissertation : "J’étais sous influence, je n’étais pas moi même " est-ce une excuse valable ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2021  •  Dissertation  •  2 336 Mots (10 Pages)  •  1 333 Vues

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        Dans Gorgias, Platon dit "Nul n'est méchant volontairement". Si ce n’est pas volontaire c'est qu'il a agi sans le vouloir. Ce n’est donc pas de sa faute. Lorsque l’on est sous influence, nos actions ne sont pas non plus volontaires et on n’en est donc pas coupable. Le fait d’être volontaire ou non lorsque l’on effectue une action peut être une excuse à un reproche ou à une accusation. Dire que lorsque l'on était sous influence donc que l'on n’était pas nous-mêmes est une excuse valable ? 

        Dire que l'on est sous influence revient à dire que l'on est totalement asservi à quelque chose, à un groupe ou soumis à une manipulation d'ordre idéologique ou psychologique. C'est dépendre de quelqu’un ou de quelque chose. Sous influence, on pourrait ne pas être soi-même, être soi-même c'est être obligatoirement différent des autres en vertu d'une identité propre. On pourrait alors ne pas être soi-même ou du moins on pourrait être plus ou moins soi-même. Ce pourrait donc être une excuse valable, une raison alléguée pour se défendre d'une accusation, d'un reproche, pour expliquer ou atténuer une faute avec un fondement accepté et reconnu, qui est vraisemblable. Alors, être sous une quelconque influence pourrait alors être ou non une excuse valable.

        Nous pouvons donc en venir à nous demander si est-ce que sous influence nous ne sommes pas nous-mêmes et alors c’est une excuse valable ou est-ce que même sous influence une part de nous sait que ce que nous faisons et peut décider de nos actions et alors cette excuse n’est pas valable ?

        Dans un premier temps, nous verrons que lorsque l’on est sous influence, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous faisons, car sous l’emprise de quelque chose ou de quelqu’un nous ne pouvons plus être nous-même. Puis, nous envisagerons que, même sous influence, une part de nous reste éveillée et nous permet de garder un certain contrôle sur nos actions. Enfin, nous nous demanderons si nous pouvons vraiment ne pas être nous-même.


        Si « être sous influence » signifie que l’on ne se rend pas compte de ce que nous faisons, ne pas être maître de ses actions, alors être sous influence est une excuse valable . En effet, il peut arriver que notre inconscient prenne le dessus sur notre conscient et nous fasse faire des actions que l’on ne contrôle pas.

        D’ailleurs, Freud nous montre à travers sa première topique du schéma théorique fait à partir des cas d’hystéries qu’il a étudiés, que les désirs interdits de notre inconscient sont déguisés pour parvenir dans le conscient ce qui va le troubler. Ils peuvent être déguisés en symptômes physiques, ou en symptômes psychiques qui peuvent apparaître sous forme de phobie, de toc ou sous forme de psychose. La psychose est un trouble mental caractérisé par la perte du contact avec la réalité, une désorganisation de la personnalité, et la transformation délirante du vécu. Lorsque nous sommes atteints de psychose, nous sommes donc sous l’influence d’une maladie ainsi que sous l’influence de notre inconscient. La bipolarité est une maladie de psychose, c’est une maladie qui présente des phases maniaques où l’individu touché n’est pas maître de ses actions. Il ne se rend pas compte de ce qu’il fait sur le moment. Il n’est conscient de ses actions que lorsque la maladie n’a plus d’influence sur lui, lorsque la crise est passée. Dans ce cas, l’individu n’est alors pas lui-même. Ils ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Les maladies psychiques peuvent aussi entraîner à des crimes passionnels dits « plus forts que soi ». Freud nous dit que nous avons tous un inconscient qui « nous joue des tours » avec le déguisement. Or, l’influence de ses déguisements est plus ou moins importante selon notre passé en tant qu’enfant, la façon dont notre inconscient s’installe. Freud montre qu’un enfant qui s’arrête à un stade de sa sexualité infantile aura un inconscient mal mis en place. En effet, si un enfant ne développe pas sa sexualité phallique, son inconscient sera troublé et il ne pourra pas refouler ses pulsions et pourra devenir pas la suite psychopathe et effectuer des crimes passionnels. Par exemple, si nous n’avons pas développé notre sexualité phallique, la pulsion de viol peut ne pas être rejetée par le surmoi et alors, la pulsion de viol nous apparaît comme normale. Il en est de même pour un crime passionnel dû à la jalousie amoureuse qui entraîne au meurtre. Notre inconscient  été troublé étant jeune et s’est donc mal mis en place. Lorsque les pulsions de notre inconscient ne sont pas refoulées, elles ont une influence sur nous et font que nous ne rendons plus compte de ce que nous faisons. Ce n’est donc pas de notre faute et alors, ici, être sous influence est une excuse valable.

        Nous pouvons soutenir cette idée par l’argument des substances illicites telles que la drogue qui ont une grande influence sur notre état de conscience. Lorsque l’on décide de prendre de la drogue comme par exemple du LSD, nous sommes responsables du fait d’en avoir pris mais une fois sous son influence, nous n’avons plus de contrôle sur nos actions, la drogue a une emprise totale sur notre conscience. Nous nous sentons alors « en dehors de nous-même » nous ne nous rendons plus compte de ce que nous faisons et comme lorsque nous sommes sous l’influence d’une maladie, nous ne nous rendons compte de ce que nous faisons que lorsque l’influence de celle-ci se dissipe.

        De plus, il existe d’autres formes d’influence. La pression criminelle telle que le chantage ou une idéologie imposée telle que le nazisme sont d’autres formes d’influences qui peuvent nous donner le sentiment de ne pas être nous-mêmes lorsque nous effectuons une action. Dans ces deux cas, l’instinct de survie prend le dessus sur la raison et la décision de nos actions. Par exemple, lors de l’occupation des nazis en Allemagne, toute personne qui ne respectait pas les lois ou les règles mettait sa vie en danger. Sous cette influence d’un régime totalitaire ou sous la pression criminelle qui peut elle aussi, si on n’y obéit pas, mettre notre vie en danger, nous ne sommes pas nous-mêmes. L’influence est trop importante pour se rendre compte de nos actes et nous ne sommes donc pas responsables de ces actions effectuées par instinct de survie. En revanche, certaines personnes arrivent à s’échapper de cette influence.

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