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Qu'est-ce qui fait qu'un corps est humain ?

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Par   •  1 Avril 2022  •  Dissertation  •  1 810 Mots (8 Pages)  •  367 Vues

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Philo : DM : Qu’est ce qui fait qu’un corps est humain ?

Introduction :

Le sujet nous invite  donc à nous interroger sur ce qui différencie le corps humain des autres corps, et donc sur les caractéristiques dont le corps humain dispose et dont les autres corps ne disposent pas. Quelles possibilités offrent le corps humains que les autres corps n’offrent pas et qui font de l’être humain un être singulier sur Terre ?

L’être humain est singulier de par sa capacité à produire une réflexion rationnelle, et donc de ne pas toujours agir seulement par instinct. L’être humain est différent des autres êtres qui peuplent la Terre dans le sens où il a des comportements et des réactions complètement différentes de celles des autres êtres qui ne réagissent que par instinct de conservation. L’être humain, plus rationnel dispose d’une plus large palette de réactions, et c’est cette palette de réactions qui fait sa singularité.

Ainsi, nous allons chercher à montrer au travers de cette dissertation que le propre du corps humain est que contrairement aux autres corps, il ne peut pas être considéré indépendamment de sa relation avec l’esprit, et donc que « le corps humain » en tant que tel n’est pas qu’une simple enveloppe charnelle, mais qu’elle est au contraire un outil de l’esprit humain.

Pour ce faire, nous commencerons par étudier la morphologie du corps humain afin d’en retirer les spécificités et les caractéristiques qui définissent sa nature tant destinée à la contemplation des Idées, mais qui reste animal cependant, puis nous montrerons que ce corps n’existe pas en tant que tel, en tant qu’entité indépendante mais qu’il est façonné par l’esprit et les normes sociales, ce qui finalement produit un corps vecteur de l’esprit humain dans le monde, et donc le corps humain comme ouverture sur le monde pour l’homme.

  1. La morphologie du corps humain : un corps destiné à la contemplation des Idées, mais qui reste cependant un corps animal
  1. La théorie des corps chez Aristote

Pour Aristote, la nature des corps est déterminée par leur capacité de mouvement. C’est donc l’aptitude à pouvoir se déplacer et à effectuer des déplacements plus ou moins complexes qui hiérarchise les corps.

Ainsi, les corps minéraux, incapables d’une mise en mouvement autonome, sont en bas de l’échelle hiérarchique des corps, les végétaux suivent par leur capacité à changer de forme et possèdent donc un mouvement interne. Les animaux, capables de déplacements plus complexes possèdent la caractéristiques des mouvements internes et externes, c’est-à-dire que la forme de leur corps évolue, et qu’ils sont capables de se déplacer dans un milieu, ce dont les végétaux sont incapables eux qui sont figés par leurs racines. Seulement, ces mouvements restent conditionnés par leur instinct : fuir un milieu hostile, suivre la trace d’un autre animal pour se nourrir… Les déplacements humains sont eux beaucoup plus complexes et variés, et ne dépendent pas seulement de nécessités corporelles : aller au cinéma ne relève d’aucun besoin corporel.

Ainsi, de cette hiérarchie des mouvements, Aristote déduit qu’il existe plusieurs types d’âmes, qui sont chacune responsables d’un certain type de mouvement et définisse ainsi la nature du corps. L’homme est ainsi le seul être vivant et donc le seul corps à posséder l’âme intellectuelle.

A première vue, il n’a y aucune raison pour laquelle le corps humain serait différent des autres corps, la seule différence observée entre les animaux et les humains étant le fait que les humains sont capables d’user la raison, mais cette raison n’est pas liée au corps à première vue. Seulement, en étudiant la morphologie du corps humain, on se rend compte que le corps humain se distingue de tous les autres corps par une caractéristique très parlante : il est le seul corps bipède sur Terre.

  1. L’homme seul bipède sur Terre

Ainsi, on peut remarquer que seul l’homme est un bipède. Morphologiquement parlant, cela veut dire qu’il se tient en équilibre debout sur ses deux jambes et ainsi la disposition de son corps est verticale.

On remarque alors que les parties génitales et les entrailles se trouvent au bas du corps tandis que la tête, soit le cerveau, se trouve au sommet du corps. Aristote en déduit alors que la disposition verticale du corps humain induit une hiérarchie des fonctions des différents organes du corps : les parties génitales et les entrailles se situent au bas du corps, vers la terre et sont donc considérées comme des fonctions basses du corps, tandis que la tête située au sommet est tournée vers le ciel, vers les Dieux, vers le divin, et l’esprit est donc considéré comme la fonction la plus haute du corps.

On voit donc très bien ici une spécificité de ce corps bipède qui en fait un corps humain : la tête tournée vers le divin incite l’homme à la contemplation des Idées, à la réflexion, au savoir et à la connaissance. Seulement, on voit déjà ici se dessiner la caractéristique la plus parlante du corps humain : la contradiction constante entre le bas du corps et le haut du corps.

  1. Un corps qui reste cependant un corps animal dans sa constitution interne

En effet, bien que la morphologie du corps incite l’homme à la contemplation des Idées, celui-ci reste doté d’un corps organique qui dans sa constitution interne ne diffère pas vraiment de celui des autres mammifères : tous disposent d’un système digestif, de parties génitales… Et cela suggère ainsi que le corps humain a les mêmes besoins que ceux des corps des autres mammifères.

Le corps humain reste donc un corps animal qui a besoin d’être nourri, de dépenser son énergie, et généralement dont les besoins doivent être assouvis afin d’assurer sa conservation. C’est ainsi que finalement on pourrait penser que l’homme est un animal qui pense.

  1. Une contradiction constante entre volonté de l’esprit et besoins du corps

Mais l’intégration d’une substance pensante dans un corps animal est beaucoup plus complexe qu’une simple association de deux termes. En effet, comme nous l’avons dit, l’esprit vise la contemplation des Idées, contemplation qui requière concentration et détachement de la condition terrestre pour pouvoir se rapprocher du divin. Cependant, ce détachement est impossible pour l’homme qui est sans cesse ramené à sa condition terrestre par les besoins de son corps, le bas corporel, et éloigne donc l’esprit des Idées.  La coexistence d’une partie d’origine divine et d’une partie d’origine organique, animale, est donc difficile et constamment remise en cause avec un esprit qui tente d’échapper à sa partie organique, et une partie organique qui elle essaye de recentrer l’esprit sur ses besoins vitaux.

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