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Dissertation philosophie "je est un autre"

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Par   •  28 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 738 Mots (7 Pages)  •  2 505 Vues

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Je est-il un autre?

Rimbaud écrit dans une lettre à Paul Demeny que “je est un autre”, une formule assez contradictoire et paradoxale au premier abord mais qui soulève la question sommes nous étranger à nous même? A priori, on aurait tendance à répondre non, “je” identifie le sujet et le sujet c’est moi pas un autre. Et pourtant si nous acceptions ceci pourrions nous expliquer nos expériences de dissociations, des expériences où il nous semble perdre le contrôle comme un lapsus ou un excès de colère? Dans la formule de Rimbaud, le “je” renvoie à la notion d’identité et à la notion de sujet. L’identité est le fait d’être un, relation de tout individu à lui même et représentation de soi que se fait un individu. Le sujet est le support d’un ensemble de qualités: l’être reste lui même en dépit des changements qu’il connaît au cours de sa vie. Autrui est un autre être humain, un étranger ou quelqu'un qui n'est pas moi. Mais si nous ne sommes pas un autre cela veut-il dire que nous nous connaissons ? Et si je est effectivement un autre alors il n'y a plus de responsabilité ni de droit.

Je n’est pas un autre car le “je” c’est moi. Par définition, le je est la première personne du singulier et désigne celui qui l’utilise, moi.

Je n’est pas un autre car “je suis, j’existe”. Descartes nous invite, dans ses Méditations Métaphysiques, à douter de tout une fois dans notre vie. Et pourtant quand il utilise cette phrase il est ferme, c’est sa seule certitude dans un monde de doute. « Car il est de soi si évident que c’est moi qui doute, qui entends, et qui désire, qu’il n’est pas besoin de rien ajouter pour l’expliquer » Ce que je pense peut être faux, tout peut être faux mais je ne peux penser sans être. Je suis moi parce que je coïncide avec ma conscience de moi-même et je suis maître de ma pensée. Selon Descartes nous n’avons aucune raison d’en douter car cette certitude est la seule qui ne nécessite pas d’explications. Je suis donc auteur de mes actions et par conséquent responsable car je suis moi.

Je suis moi grâce à ma conscience réfléchie. Pour Kant, les hommes possèdent “le je dans sa représentation”, nous avons le pouvoir de dire “je”. Nous avons ce pouvoir d’utiliser le je car nous savons que nous sommes nous-même. Cette capacité fait de nous un sujet, un individu et elle est comme une seconde nature pour nous. Nous avons un pouvoir d’unification, notre conscience de soi qui nous rend certain que nous sommes nous. Si j’ai conscience de moi je suis certain que je le suis.

Toutefois, savoir que je suis moi suffit-il pour que je me connaisse et que je me contrôle? Si je sais que ”je” désigne moi-même cela veut-il dire que je ne peux pas me sentir étranger à moi même?

Je est un autre car “je” peux m’être étranger. Comment pouvons nous être “je” quand nous pouvons nous sentir comme un autre soi, un alter ego.

On se sent comme étranger à soi même car on ne se connaitra jamais. Nous avons un sentiment d’identité, ce sentiment persiste au cours du temps. Mais tout ceci ne nous dit pas qui nous sommes. Nous n’avons pas accès à ce qu’on est vraiment dit Kant. C’est pourquoi il décrit deux “moi” : Le moi empirique et le moi transcendantal. Le moi empirique est celui qui expérimente par ses sens et ses sentiments, un moi du phénomène, celui qu’on peut connaître car on sait ce qu’on ressent. Le moi transcendantal n’est pas le sujet d'expérience. C’est une pensée qui nous permettrait d’unifier nos représentation et d’être la même personne qu’on était hier et il y a un an malgré tout les changements que nous avons connus. Mais Kant est catégorique quant au fait que ce moi transcendantal est inaccessible. On ne connaîtrait pas cette partie de nous qui nous permet de dire “je”. Ce “je” est donc un etranger à nous même, ce “je” est un autre.

De plus, nous changeons constamment, comment connaître ce qui change constamment? Hume dit ainsi que nous sommes un ensemble de perceptions changeantes. Toute idée provient d’une impression, je ne serai que cet ensemble de perceptions changeantes. Pour Hume il n’y a pas de moi transcendantal comme Kant l’affirme et à la question qui suis-je je ne peux que répondre ce que je ressens sur le moment. “Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, [...], je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas.” Une sorte de réécriture du “je pense donc je suis” de Descartes en je ressens donc je suis, si je ne ressens pas je ne puis exister et je ne suis plus. Je ne me connais jamais vraiment car qui suis-je change constamment.

En outre, Pascal dira, dans son texte Qu’est-ce que le moi?, que nous ne sommes qu’un ensemble de qualités changeantes . Dans ce texte, Pascal étudie l’homme à travers ses relations amoureuses “On n'aime donc jamais personne, mais

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