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Comment expliquer l'importance des festivals aujourd'hui ?

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Par   •  24 Avril 2023  •  Dissertation  •  4 050 Mots (17 Pages)  •  247 Vues

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SOMMAIRE

Introduction

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I.

De la fête au festival. Qu’est-ce qu’un festival ? Origine et histoire

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  • Un besoin humain primordial ?

  • Distraction, plaisir, culture et lien social.
  • Vers une dimension spirituelle ?

II.        L’importance de la musique        5

  • Des expériences esthétiques riches.
  • Différence entre le festival et l’écoute solitaire.
  • Différence entre le festival et le concert.

III.    Le festival, un espace de liberté

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  • Définition de la liberté.
  • Un moment distinct de la vie ordinaire : pas de contraintes sociales et professionnelles.
  • Une découverte de soi visant à être pleinement soi-même.

Conclusion        8

Introduction

La pandémie mondiale de la covid-19 a complètement bouleversé la vie culturelle et sociale. Coachella, Cannes, Tomorrowland, tous les grands festivals ont été annulés. Le paysage culturel se trouve chamboulé par toutes ces annulations parce qu’aujourd’hui tous les domaines de la culture ont leur festival.

Nous nous concentrerons ici sur les festivals de musique. Ils sont en fait une série périodique de ma-nifestations musicales, à caractère exceptionnel, tant par la qualité des artistes que par le cadre dans lequel ils se déroulent et l’intérêt des œuvres exécutées.

Les festivals font partie de nos pratiques culturelles et permettent un lien social considérable entre chacun. C’est pourquoi lorsqu’ils disparaissent, de nouvelles sensations chez les personnes émer-gent, notamment celle du manque. Ce ressenti fait apparaître des besoins connexes, celui de se rassembler et d’entretenir un lien social et celui de se divertir afin de s’évader de la vie quo-tidienne. Comme Platon dans Le Banquet, nous définissons ici le “manque” comme étant une absence de quelque chose que l’on désire. Ainsi, la notion de “désir” est intimement liée à celle de “manque”. Désirer, ce n’est pas simplement vouloir avoir quelque chose, mais vouloir être. Dès lors, le désir est in fine l’expression du manque à être de l’homme. Il a donc pour but de le combler. Que désire-t-on donc en réalité quand on désire le retour des festivals ? Le festival étant le lieu de vie par excellence, ce qui manque est en réalité peut être plus un mode d’existence particulier, libre et authentique, que permet le festival, que le festival lui-même.

Il y a aujourd’hui une véritable attente du retour aux expériences communes, au partage, à la mu-sique, à la danse, en un mot à tout ce que les festivals peuvent apporter. La covid-19 a donc mis en lumière cette dimension fondamentale, pour la vie des individus contemporains, des festivals. Mais comment expliquer cette importance des festivals aujourd’hui ?

Pour répondre au problème posé, nous verrons d’abord que la fête est historiquement à l’origine du festival. Nous montrerons l’importance conférée à la musique et ses effets durant ce type d’ex-périences spirituelles, rituelles et artistiques. Nous étudierons ensuite en profondeur le type d’expé-rience esthétique propre au festival. Enfin, nous nous intéresserons en profondeur à la dimension évasive, désinvolte, exutoire et libératrice des festivals.

I.        De la fête au festival. Qu’est-ce qu’un festival ? Origine et histoire

Depuis toujours, les êtres humains aiment se divertir et faire la fête. Au fil des siècles, les fêtes ont pris de nouvelles formes et véhiculent de nouveaux messages, répondant à la fois à un besoin humain primordial que la distraction et à un ensemble de pratiques rituelles, religieuses et sociales. Nous pouvons remonter ainsi jusqu’à l’Antiquité. Les romains et grecs étaient des peuples très festifs qui organisaient tout au long de l’année de nombreuses fêtes et célébrations où musique, théâtre, festin et autres frivolités étaient de rigueur. Ils avaient le goût de la fête, signe d’un moment de distraction mais surtout de partage et de convivialité. Nous pouvons prendre l’exemple d’une fête grecque, appelée Dionysies, qui était un ensemble de festivités religieuses annuelles dédiées au dieu Dionysos dans la Grèce antique. Durant ces fêtes, chanteurs et danseurs interprétaient un hymne élogieux et enthousiaste à la gloire de Dionysos. Pendant ces festivités, les barrières sociales et morales s’estompent : les esclaves et les femmes pouvaient y participer et étaient, le temps de la fête, au même niveau que leurs maîtres. Ainsi, c’est le sentiment d’un renfort commu-nautaire qui érigea cette fête à un rang aussi important dans la civilisation grecque.Au Moyen-âge, il existait des fêtes religieuses mais aussi des fêtes telles que les mariages, les naissances… Durant ces fêtes, il y avait des jeux, des danses et de grands festins. Souvent, à ces époques, les festivités s’étalaient sur quelques jours, sans doute les précurseurs des festivals que nous connai-

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-ssons aujourd’hui. Quelques siècles plus tard, de nombreux événements ressemblent à des festi-vals sans être nommés comme tels. Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, aborde la fête des ven-danges. Il insiste sur la gaieté, sur le plaisir que semblent éprouver les membres de la communauté

  • être ensemble et à partager les mêmes activités. Ce qui l’intéresse aussi beaucoup, c’est la dimension égalitaire de ces fêtes : pendant la fête le rapports de classe sont moins marqués et chacun est renvoyé à son humanité fondamentale. Le terme “festival” apparaît en France en 1829 et est lié aux fêtes musicales populaires à vocation charitable. Après la Seconde Guerre mondiale, la « festivalisation » s’empare du monde. Cette chronologie nous permet de mettre en exergue les différents enjeux des festivals qui d’abord ont été religieux, avant de devenir essentiel-lement musicaux et enfin de s’ouvrir à tous les domaines. En effet, le festival a été ensuite mobilisé par l’ensemble des secteurs artistiques et culturels : les arts de la scène, le spectacle vivant, les différentes formes musicales et le cinéma. Ainsi, ils s’étendent pour toucher des nouveaux médias. Comme l’explique Nicolas Benard, dans son ouvrage Festivals, Raves parties, Free parties, le fes-tival est un événement rituel pour les amateurs de musique et est donc un objet culturel essentiel aux hommes.

En ce début de XXIe siècle, le festival est donc un objet culturel essentiel. Les festivals, qui rencontrent un succès public croissant, contribuent à la démocratisation de la culture. En plus d’être des lieux propices à la culture, les festivals sont aussi des lieux où le divertissement est le maître-mot. En effet, ils acquièrent une portée culturelle considérable, une expérience basée sur le divertissement, qui mène au partage et au développement du lien social entre les individus. Pas-cal, dans les Pensées, définit l’action de se divertir comme une “action de se détourner de”. Ainsi, le divertissement est une pratique d’esquive, typique de l’existence humaine. Dès lors, le fait de se rendre à un festival nous détourne de la vie quotidienne et nous permet de nous divertir. Nous ressentons ici l’aspect fondamental voire vital des peuples de se divertir. Pour l’historien Philippe Poirrier, le festival est à considérer à la fois comme un lieu de la médiation culturelle, un espace des pratiques et des sociabilités culturelles, et un élément central de l’économie des arts et de la culture. (Les festivals en Europe, XIXe-XXIe siècles, une histoire en construction). Ainsi, assister à un festival de musique est une véritable source d’évasion. En effet, les artistes qui vont se produire sur scène peuvent vous embarquer dans un monde à part. L’amusement est au rendez-vous durant la manifestation et chacun est libre d’exprimer ses émotions. De plus, les festivals sont une occa-sion de faire de nouvelles rencontres surtout pour les jeunes. Dès lors, assister à un festival, c’est vivre une expérience sociale unique. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le goût de la fête, le souci qu’ont les gens de retrouver par tous les moyens des temps de convivialité dont ils sont privés le reste de l’année. Un festival, c’est en quelque sorte le retour de la fête au village.

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