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Quel serait le meilleur taux d'inflation à viser?

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Par   •  21 Février 2019  •  Dissertation  •  1 704 Mots (7 Pages)  •  448 Vues

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 LA POLITIQUE ECONOMIQUE

Quel serait le meilleur taux d’inflation à viser ?

Durant plusieurs années, les niveaux élevés d’inflation et sa forte fluctuation ont constitué de grandes menaces pour la stabilité monétaire notamment pendant les deux guerres mondiales et les crises pétrolières des années 1970. Ce phénomène a incité les banques centrales des pays à se focaliser sur un seul et même objectif principal qui est le maintien de la stabilité des prix c’est-à-dire éviter l’inflation. Celle-ci désigne une augmentation générale et durable des prix accompagnée d’une perte du pouvoir d’achat pour les consommateurs. Parallèlement, la déflation représente une baisse générale et durable des prix. Afin de gérer cette inflation, la BCE a mis en place des politiques monétaires précises qui ont pour intérêt de maintenir un taux autour de 2 % dans l’ensemble de la zone euro.

A partir de ce constat nous pouvons nous poser la question suivante : Dans quelle mesure la mise en place d’un taux d’inflation optimale par les banques centrales s’avère être le fondement d’une croissance stable ?

Dans une première partie nous démontrerons les causes et les effets de l’inflation pour ensuite mettre en évidence, dans une seconde partie, la démarche utilisée par les banques centrales afin de cibler un taux d’inflation optimale en soutien à la croissance économique d’un Etat ?  

La stabilité des prix est l’un des quatre objectifs principaux de la politique économique démontré dans le carré magique de Kaldor. Selon Friedman, l’inflation survient quand la quantité de monnaie augmente nettement plus vite que la production rajoutant que cette dernière est toujours et partout un phénomène d'origine monétaire". Bien qu’elle soit remise en cause par plusieurs développements théoriques, cette conviction est le fondement des politiques monétaires de lutte contre l'inflation. Elle constitue également la justification essentielle à l'octroi de l'indépendance aux banques centrales avec notamment la création de la monnaie unique européenne (l'euro) et l'institution de la Banque centrale européenne (BCE). Si l'on adhère à l'hypothèse classique de la "monnaie comme voile" il semblerait que l'inflation en elle-même est un phénomène purement nominal, soit sans coût et donc parfaitement bénigne.

Mais alors pourquoi lutter contre elle? Les analyses monétaristes ont longtemps proposé des explications peu convaincantes. Ainsi Friedman situait-il dans les années 1950, les coûts de l'inflation dans "l'usure des chaussures" qu'engendrait la nécessité de se rendre plus souvent à sa banque. Cependant, aujourd'hui cela semble dérisoire et probablement dépassé à l'ère de la monnaie dématérialisée et des moyens de paiement électroniques. Par ailleurs, il est aussi apparu que l'inflation lorsqu'elle est modérée, présente des avantages. Elle constitue en effet un instrument d'ajustements économiques qui sont en permanence nécessaires dans une économie caractérisée par la croissance et le progrès technique en facilitant les modifications de prix relatifs. Dans un contexte où l’inflation est nulle, ce sont les consommateurs les gagnants et les perdants, le gouvernement et les bénéficiaires de prestations sociales. La stagnation s’explique dès lors par le fort recul de l’énergie selon l’Insee et en particulier des tarifs des produits pétroliers du fait de la chute des cours du brut. Cela s’explique notamment par la baisse des produits manufacturés. A contrario, le prix des services augmente ainsi que les prix de l’alimentation. A première vue, cette inflation nulle a tout d’une bonne nouvelle, c’est du pouvoir d’achat supplémentaire en soutient à la consommation. En revanche, ce chiffre ne fait pas l’affaire du gouvernement qui construit son budget prévisionnel sur l’hypothèse d’une inflation en hausse en rapport avec l’objectif d’inflation de 2% visé par la banque centrale européenne (BCE). Or moins d’inflation, c’est moins de recettes fiscales et le gouvernement a déjà dû décider de 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2015 et 5 milliards d’euros en 2016 pour tenir ses engagements de déficit. Néanmoins, l’indicateur d’inflation dite sous-jacente c’est-à-dire corrigé des variations saisonnières et excluant les prix de l’énergie trop volatils augmentent de 0.8% en 2016 sur un an d’après l’Insee (cf. Graphique 1)

[pic 1]

Avant 2016, l’inflation sous-jacente française connaissait des évolutions similaires à celle de l’ensemble de la zone euro .En 2016, on remarque qu’elle a augmenté en moyenne de 1,3% contre 1,4% dans la zone euro. De plus, on constate que l’écart d’inflation sous-jacente entre la France et la zone euro s’est élargi à partir de 2016. Cet écart s’explique par l’évolution du prix des appareils électriques et  la baisse du prix des communications ainsi que le rétablissement plus modeste du marché du travail. En effet le taux de chômage a reculé de 0,6 pp en France, contre 0,9 pp[1] dans la zone euro.

Nous constatons qu’une économie en déflation ou dans une situation d’inflation négative n’est pas favorable à la croissance. Le marché du travail, des biens et services étant affectés le résultat est une baisse de la production au niveau national, un ralentissement de la croissance, des baisses de salaires voire des licenciements. A cela s’ajoute une diminution des investissements des entreprises si elles anticipent que cette situation va durer dans le temps. Dans ce contexte, les principaux acteurs de la croissance économique à savoir les ménages, les entreprises ainsi que l’Etat se voient affaiblies. Le risque de déflation est une économie qui tombe en panne faute de motivation pour consommer et produire.

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