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LA MEDIATION SOCIALE ET L’EXIGENCE ETHIQUE

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Par   •  21 Septembre 2018  •  Mémoire  •  33 317 Mots (134 Pages)  •  668 Vues

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UNIVERSITÉ DE POITIERS

UFR DES SCIENCES HUMAINES & DES ARTS

DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

SUJET DU MEMOIRE :

 LA MEDIATION SOCIALE ET L’EXIGENCE ETHIQUE

MEMOIRE D’ETUDES

POUR L'OBTENTION DU         MASTER

"MEDIATION DANS LES ORGANISATIONS"

Présenté par :

Alain BREVET

ANNEE UNIVERSITAIRE 2004-2005

Les Sans
"La crise structurelle que vivent nos sociétés, bien qu'elle prenne des formes différentes dans les pays du Nord et du Sud, a partout le même sens : il n'est raisonnablement plus possible de croire au développement qu'incarnent les pays du Nord et vers lequel tendent ceux du Sud. Ce modèle productiviste, on s'en rend compte aujourd'hui, n'est ni extensible, ni même viable. Il ne fonctionne pas. C'est pourquoi nos sociétés - qui comportent des zones de "Nord" au Sud, et des zones de "Sud" au Nord - sont des sociétés excluantes et centrifuges.[...]
On voit aujourd'hui se développer une sociologie des "exclus", des "sans" : sans papiers, sans travail, sans logement, sans accès à la santé, à l'éducation, à la culture, sans droit à la différence (le handicap, par exemple)... Tous ceux qui sont "sans", c'est-à-dire des millions et des millions d'êtres humains, puisque la moitié de l'humanité vit avec moins de deux dollars par jour, ne se définissent donc pas par rapport à ce qu'ils sont, mais par rapport à ce qu'ils n'ont pas, par rapport à ce qu'ils ne sont pas. [...]" ...

Article publié le 7 février 2003 sur mediasol.org, par Florence Aubenas (journaliste), Miguel Benasayag (philosophe, psychanalyste), Carmen Castillo (cinéaste),

SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : L’INTEGRATION ET L’ACTION SOCIALE

I  La révolution Française : la modernité libérale et les Droits de l’Homme.

I – 1 Un changement de la conception du travail : le travail libère l’homme

I – 2 La place du social pour l’accès aux droits universels

II La révolution industrielle, le paupérisme et l’échec des Droits de l’Homme

II – 1 Les premiers « travailleurs libres »

II – 2 Le paupérisme : une maladie infantile de la modernité

III  Naissance des politiques sociales et l’accès aux droits économiques et sociaux

III – 1 Le traitement de la question sociale : la moralisation de la classe ouvrière

        III – 1-1 L’assistance individuelle

        III – 1-2 L’épargne et la prévoyance

        III – 1-3 Une intervention sociale sans éthique : bénévolat et moralisme

III – 2 Les débuts du travail social        

        III – 2-1 L’école technique des surintendantes

        III – 2-2 L’Ecole Normale Sociale : les assistantes sociales

III – 3 Habitus et technique professionnelle comme idéologie objectivée

III – 3-1 La sélection des premiers travailleurs sociaux : l’entretien d’une      morale

III – 3-2 Adaptation des techniques professionnelles : le détournement d’une éthique

        III – 3-3 Psychologisation et instrumentalisation : un facteur d’exclusion

IV L’origine de l’éthique dans le travail social

CONCLUSION de la première partie


INTRODUCTION

   Un changement en profondeur intervient depuis quelques années dans le traitement de la question sociale, jusqu'à présent, les politiques sociales étaient des politiques d’intégration animées par la recherche de grands équilibres, l’homogénéisation de la société à partir du centre.

L’acteur principal des politiques sociales était l’Etat qui procédait par directives générales dans un cadre national : promouvoir l’accès de tous aux services publics et à l’instruction, réduire les inégalités et une meilleure répartition des chances par la création de politiques nationales : l’aide au logement, des allocations à la famille, une socialisation généralisée des risques par la sécurité sociale.

Cet Etat moderniste et progressiste était garant d’un système unique de protections qui assurent à tous les citoyens un ensemble homogène de garantie quelque soi les revenus (allocations familiales) ou en fonction de plafond de ressources ou de seuil d’invalidité.  

On peut constater aujourd’hui, avec Jürgen Habermas1  «l’épuisement de ce modèle » universel, mise en application pratique des Lumières, libérant l’homme de sa condition de survie par la médiation de droits sociaux collectifs assurant une cohésion sociale globale pour accéder à l’autonomie et la citoyenneté.

Les politiques sociales sont entrées depuis moins d’une décennie dans une démarche de territorialisation et de singularisation des structures sociales par une démarche de projet.2 La création de projet spécifique, précisant les valeurs fédératives de chaque institution, chaque établissement de ses institutions publiques ou associatives délaisse une politique de tutelle de l’Etat pour une politique contractuelle, avec des accréditations limitées et renouvelables dans le temps. Cette  structure contractuelle, expression de la philosophie libérale, renvoie à une autre configuration du travail social.

La mise en œuvre  d’autant de projets que d’institutions, c’est à dire de concertations pour un consensus sur des valeurs, croyances communes semble remplacer des politiques de prestations nationales uniformes et universelles devenues obsolètes par l’éclatement et la complexification du facteur intégrateur de notre démocratie : le travail.

De très nombreux ouvrages traitent de cette crise. Nous pouvons ici l’illustrer en citant Viviane Forrester  :

1 - La crise de l’Etat providence et l’épuisement des énergies utopiques p396, Ecrits politiques, J. Habermas, Flammarion, Paris, 1999

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